La coccinelle à sept points disparait à cause de sa cousine asiatique

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Découvrez l'histoire de la disparition de la coccinelle à sept points suite à l'invasion de la coccinelle asiatique en Europe.

Tout le monde connait ce joli insecte, la coccinelle à sept points, qu'on appelle aussi bête à bon Dieu. C'est un des insectes les plus sympathiques et utiles en plus au jardin. Malheureusement, vous n'arriverez pas forcément à en trouver près de chez vous et pour une fois ce n'est pas la faute aux pesticides.

La disparition de la coccinelle à sept point

Cette étonnante histoire commence en 2006 quand la Salamandre sort un film très original : l'affaire coccinelle, signé Daniel Auclair. Un documentaire à découvrir ou revoir en ce moment sur notre plateforme de documentaire animalier salamandre.tv. A l'époque, Daniel filme beaucoup de coccinelles autour de chez lui et fait même un élevage pour réaliser les séquences spectaculaires de ce film.

Quinze ans plus tard, il décide de repartir à la chasse aux coccinelles pour faire des images en ultra haute définition. Hélas, autour de lui, pendant tout un printemps, il ne retrouve que trois misérables coccinelles à sept points. Par contre, il y a partout autour de chez lui des coccinelles d'une nouvelle sorte, des coccinelles asiatiques. Que s'est-il passé ?

L'invasion de la coccinelle asiatique en Europe

Tout cela partait d'une bonne intention. Les êtres humains ont introduit cette coccinelle exotique originaire d'Asie en Europe pour lutter biologiquement contre les pucerons afin éviter d'utiliser les pesticides. Malheureusement, cette coccinelle s'est échappée des cultures qu'elle devait protéger et a peu à peu envahi, d'abord la Belgique, puis toute la France, la Suisse, puis l'essentiel de l'Europe occidentale. L'appétit phénoménal de cette coccinelle la rendait très attractive, puisqu'elle peut dévorer plus de 100 pucerons par jour et que durant son existence elle peut donner naissance à plus de 2500 larves encore plus voraces. Cependant, en s'installant en partout, la coccinelle asiatique a occupé la niche écologique de notre coccinelle indigène à sept points. Ce qui l'a fait pratiquement disparaître.

Quelles sont les différences entre la coccinelle à sept points et la coccinelle asiatique ?

La coccinelle à sept points a :

  • sept points noirs sur ses élytres rouges
  • un thorax noir avec deux taches blanches de chaque côté, plutôt sur le devant
  • un corps plutôt mat

La coccinelle asiatique a :

  • un nombre de points noirs très variable, de zéro à dix-neuf sur des élytres jaunes ou rouges
  • un corps brillant

Que mangent les coccinelles ?

Pour trouver les coccinelles, il faut chercher les pucerons dont elles raffolent. Ces petits insectes vivent sur les plantes qu'ils mangent. On les trouve souvent accompagnés de fourmis qui consomment le miellat que les pucerons produisent.

Comment les coccinelles se reproduisent-elles ?

Comme tous les insectes, les coccinelles pondent des œufs. Quelques jours après avoir été pondus, les œufs s'assombrissent et on peut voir les larves bouger sous la coquille. Les larves de coccinelles ne ressemblent pas adultes. Elles sont en forme de vers avec de longues pattes. Ces larves sont voraces, elles mangent encore plus de pucerons que les coccinelles adultes. Les larves de coccinelles asiatiques sont même cannibales et consomment des larves d'autres coccinelles, y compris celle à sept points.

La métamorphose de la larve de coccinelle

Après avoir mangé suffisamment de pucerons, la larve est prête à devenir une coccinelle. Elle va d'abord se métamorphoser en nymphe et rester immobile pendant plusieurs jours. De cette nymphe va émerger l'insecte adulte. La nouvelle coccinelle doit d'abord sécher ses ailes, puis petit à petit, ses tâches qui font sa renommée vont apparaître.

Il n'y a plus beaucoup de coccinelles à sept points dans nos campagnes, c'est bien triste, mais on ne peut plus rien faire contre cette coccinelle asiatique.

Julien Perrot

Vidéo : d’une coccinelle à l’autre (La Minute Nature n° 356) 12:11

 

 

 

 

 

 

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J
Passionnant.
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M
Pas de panique les 2 espèces vont finir par cohabiter. Je pratique un peu l'entomologie et je constate qu'actuellement je rencontre bien plus de coccinelles à 7 points que d'asiatiques. Il y a toujours une phase d'expansion quand une nouvelle espèce arrive sur un territoire ensuite graduellement il se recrée un nouvel équilibre et c'est ce qui est entrain de se passer. C'est pareil pour le frelon asiatique là où il est installé depuis longtemps (sud de la France) il fait maintenant parti de la faune locale et ne fait plus guère parler de lui.Il reste que globalement les populations d''insectes, toutes espèces confondues, sont entrain de s'effondrer on le constate chaque jour un peu plus.
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D
Plus non plus dans mon jardin de nos jolis petits bourdons, de nos abeilles, de nos guêpes même. De nos papillons depuis longtemps. La Chine a pris nos emplois (avec notre accord) et nous en remercie avec ses frelons asiatiques, ses pyrales du buis … plus de buis ici, ses covid( enfin bien aidée par la déforestation ) et maintenant ses coccinelles!! Et ses touristes qu’on dit très mal élevés. La mondialisation ne nous aurait -elle pas apporté le pire à défaut du meilleur !?
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Z
Alors que nous en voyions beaucoup autrefois , c'est fini plus une seule coccinelle dans le jardin depuis quelques années. C'est bien triste ! <br /> Bon week-end Jean-Louis !
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B
Zut de zut !!<br /> Notre pauvre coccinelle à 7 points risque de disparaître ???<br /> Je partage !<br /> Bon WE Jean-Louis
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