Une éleveuse de Côte-d'Or à la recherche d'adoptants pour une trentaine de chevreaux

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Vous avez peut-être vu l'annonce sur Facebook : des chevreaux à adopter. C'est ce que propose Aline de Bast, éleveuse à Barjon en Côte-d'Or : avec la crise du coronavirus, cette année, ses bêtes n'ont pas pu rejoindre la ferme pédagogique où ils devaient être placés pour de l'éco-pâturage…

L'éleveuse Aline de Bast, avec l'un des chevreaux à adopter, dans sa ferme à Barjon en Côte-d’Or. Photo : © Radio France - Stéphanie Perenon

‘’Recherche adoptants pour une trentaine de chevreaux’’.

Cette annonce, vous l'avez peut-être vu passer sur Facebook. Elle a été postée par l'association de défense animale Stéphane Lamart. C'est grâce à elle, qu'Aline de Bast, espère pouvoir "offrir à ses chevreaux, une belle vie jusqu'au bout." Car cette année, contrairement à d'habitude, l'éleveuse côte-d'orienne, qui possède une trentaine de chèvres laitières, n'a pas pu placer ses chevreaux. Comme chaque année, ils auraient dû rejoindre une ferme pédagogique à Calais, spécialisée en éco-pâturage. Mais du fait de la crise du coronavirus et du confinement, explique Aline, "c'était impossible, le parc n'a pas voulu prendre le risque d'un tel déplacement mais du coup on s'est retrouvés avec tous nos petits sur les bras."

Une trentaine de chevreaux sont à adopter à la ferme de Barjon. Photo : © Radio France - Stéphanie Perenon

L'adoption, sa seule alternative

Impensable pour Aline de Bast, d'imaginer le pire pour ses chevreaux, "la voie la plus simple c'aurait été de les faire partir à l'engraissement puis à l'abattoir mais ça on ne peut pas." Loin d'elle l'idée de critiquer cette pratique, assez classique mais elle le reconnait, c'est tout simplement impossible dans son cas. "On n'y arrive pas, donc on préfère trouver d'autres solutions soit par le biais d'adoptions ou d'éco-pâturages."

Des contrats d'adoption avec des engagements

Alors avec son compagnon, Franck, ils ont remué ciel et terre et ce dernier a fini par trouver une association de défense animale qui s'est chargée de faire paraître l'annonce. 

L'adoption est sans frais mais il faut s'engager avec un contrat d'adoption. "Il est fait pour bien s'assurer que les chevreaux ne soient pas consommés, qu'ils ne souffrent pas, ni de faim ni de soif et qu'ils soient à l'abri", précise Franck. Un contrat qui impose aussi aux adoptants de donner des nouvelles et d'assurer un suivi avec la ferme de Barjon. Et pour le moment, il y a quelques pistes, une société d'éco-pâturage s'est montrée intéressée et un habitant d'un village voisin a lui craqué pour deux chevreaux raconte Aline, "quand il a vu l'annonce il a dit c'est génial, qu'il avait du terrain et qu'il voulait retrouver ce rapport avec ces animaux qu'il avait connu plus jeune pour le faire découvrir à ses enfants."

"C'est un vrai soulagement de savoir qu'ils vont pouvoir vivre jusqu'au bout"- Aline de Bast, éleveuse

Une solution vécue comme un soulagement pour le couple. "Quand on s'occupe de petits, et qu'on aide es chèvres à mettre bas, qu'on est là pour eux, on est soulagés de savoir qu'ils vont pouvoir vivre et ne pas finir dans un abattoir." 

Une adoption en forme d'engagement

Mais adopter un chevreau, ce n'est pas anodin, rappelle l'éleveuse, qui insiste sur la nécessité de posséder du terrain, et d'être conscient que ce n'est pas une adoption à la légère, "le chevreau va entretenir le terrain mais il faut prévoir de compléter son alimentation si besoin, qu'il ait toujours à boire, et qu'il ne manque pas d'affection car c'est un animal très sociable." Les futurs propriétaires, "doivent aller jusqu'au bout", précise Aline, qui conclut dans un grand rire, "une chèvre ça peut vivre entre douze et quinze ans, et donc c'est un vrai engagement."

Franck et Aline devant leur ferme à Barjon, en Côte-d’Or. Photo : © Radio France - Stéphanie Perenon

Elle sait que ce ne sera pas facile de les voir partir. L'éleveuse ne s'y fera jamais, mais se console en se disant, que ceux qui ne partiront pas resteront ici, elle a déjà craqué pour l'un d'entre eux. Et envisage de plus en plus de lancer son propre éco-pâturage. "On bouclerait la boucle." Si vous êtes intéressé ne tardez pas trop, mais gardez bien en tête que cela vous engage pour une dizaine d'années au moins et que si la chèvre va faire du bien à votre gazon, elle adore les fleurs et le potager, qu'il faudra penser à bien protéger…

Stéphanie Perenon/France Bleu Bourgogne (27.05.2020)

 

 

 

 

 

 

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Publié dans Animaux

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K
Oups ! Il faut lire "bâtiments"...
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K
Bravo à ce couple... De se préoccuper de l'avenir de leurs petits chevreaux... <br /> Je vais partager !<br /> Ma fille et à son compagnon lors de leur 2e tour du monde en 2013-2014 qui a duré un an ont été traumatisés au Canada dans une exploitation qui produisait du fromage de chèvre dans laquelle ils travaillaient pour se faire quelques sous. Le fermier tuait les bébés chevreaux mâles dès leur naissance... Sans état d'âme. Mes jeunes nettoyaient aux aurores les enclos et les bâtmients Un matin, ils avaient assisté à une naissance, attendris. Et ils ont tardé à prévenir le fermier (pas très sympa avec eux au demeurant) avec l'espoir qu'il pourrait vivre. si c'était une femelle. Ma fille s'est mise à pleurer quand le maître des lieux est arrivé pour arracher le petit chevreau à sa mère (c'était un mâle). Ils ont fait alors le choix de décamper au plus vite... Ils ne pouvaient pas rester !! Depuis, ils sont devenus végétariens et ne consomment plus de produits laitiers... <br /> Bon WE de Pentecôte Jean-Louis.
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J
Si je consommais encore du fromage c'est vers des producteurs comme eux que je me tournerais... après leur avoir demandé ce que deviennent les chèvres âgées qui ne produisent plus assez de lait !
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Z
Je viens de lire sur la page FB de l'association Stéphane Lamart que les chevreaux ont tous été adoptés . Ouf!
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K
Oui je l'ai lu aussi.<br /> Ouf !<br /> Bisous Zoé
Z
J'espère que tous ces petits vont trouver de belles familles adoptantes. Quelle angoisse ça doit être !
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D
Je transmets ta page à Flore, tu sais cette belle âme, qui sauve les animaux en détresse et les place en famille d'accueil; tu te rappelles, c'est elle qui a sauvé cette chienne trouvée squelettique le 14 juillet dernier (son sauveur a pris un logement plus grand que sa chambre d'étudiant et l'a adoptée définitivement ) ; elle mettra l'info sur son site; mais attention je dirai bien à Flore "pas dans la chèvrerie de ton village" car il y en a une grande qui fabrique du fromage.... Elle le sait sans doute aussi bien que moi mais surtout pas là, on sait ce que deviennent les chevreaux mâles dans ces exploitations; il faut trouver des particuliers qui ont des dépendances...
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C
Bonne chance pour le placement de ces chevreaux qui auront ainsi une belle vie ! <br /> Bon WE a tous...
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