Une pincée de solidarité dans les marais salants de Guérande

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Dans les marais salants de Guérande en Loire-Atlantique, pas moins de 350 paludiers produisent du sel selon des techniques artisanales transmises de génération en génération. Un savoir-faire exporté en Afrique de l'Ouest par une association de producteurs solidaires.

Des paludiers de Guérande se rendent régulièrement en Afrique de l'Ouest, ici en Guinée-Bissau, pour transmettre les techniques de production de sel artisanales. Photo : Association Univers-Sel

On les appelle des paludiers : dans les marais salants de Guérande, ils sont 350. Quand vous les apercevez travailler sur leurs parcelles constituées d'œillets où s'engouffre l'eau de mer, c'est comme si vous étiez hors du temps. Et pourtant, ne pensez pas que les producteurs de sel sont dans leur bulle, indifférents à ce qu'il se passe dans le monde. Au contraire.

2000 hectares de marais salants s'étirent sur la presqu'île de Guérande. Photo : Cécile Bidault/France Inter

En 1991, il y a plus de trente ans, une poignée d'entre eux ont créé l’association Univers-Sel, pour exporter en Afrique de l’Ouest les techniques de récolte de sel écologiques et artisanales, telles qu’elles sont pratiquées à Guérande. D’abord au Bénin, puis en Guinée et au Sénégal. Une quinzaine de producteurs de sel français bénévoles s’y rendent régulièrement.

Ce jour-là, Nicolas revient de Palmarin, au Sénégal, sa mission s'est très bien passée : "l'équipe va bien", se réjouit-il. Pour lui, accompagner les productrices et producteurs de sel là-bas est "naturel. On défend les mêmes valeurs de l'artisanat".

Problématiques communes

Emmanuel Deniaud, directeur d’Univers-Sel, confirme ces valeurs communes : "ce qui nous rapproche, c'est la défense de nos territoires, le fait de croire qu'il est possible de vivre de notre métier, même en étant des petits producteurs. Les problématiques auxquelles ces femmes et ces hommes sont confrontées ressemblent à celles de Guérande, avec le changement climatique. Rien qu'en échangeant, on avance ensemble, et c'est important".

La problématique numéro 1, c’est en effet la préservation de l’environnement. Pour produire du sel dans ces pays, on fait bouillir l’eau de mer, chauffée avec du bois, une pratique polluante peu à peu remplacée par celle utilisée à Guérande, l’évaporation naturelle grâce au soleil et au vent.

Simon Péréon, paludier à Guérande, utilise la même technique que son père, son grand-père et tous ses ancêtres avant lui. Photo : Cécile Bidault/France Inter

Quand on revient d'une mission, on n'est plus jamais pareil

Simon Péréon, 37 ans, qui exploite la Saline verte, s’apprête à entamer sa dixième mission, cette fois en Guinée-Bissau, pour accompagner des producteurs et productrices de riz, toujours dans cette idée d’une exploitation respectueuse de l’environnement et de l’eau : "on ne leur impose pas une technique, on va essayer de comprendre ce qu'il se passe dans le village, et adapter ce qu'on sait faire avec leur milieu. Ca ne se fait pas en un claquement de doigt, mais quand on voit que, à notre échelle, les petites choses que l'on fait améliorent la qualité de vie des gens sur place, humainement c'est très fort. Quand on revient d'une mission, on n'est plus jamais pareil".

Le but d’Univers-Sel, c’est de se désengager progressivement, et de laisser les coopératives créées sur place faire vivre les productions, comme à Guérande. C’est déjà le cas en Guinée-Conakry, où une association locale a pris le relais.

Cécile Bidault/Radio France

Au fur et à mesure des missions, l'association incite à la création de coopératives, pour faire fonctionner la production en autonomie. Photo : Association Univers-Sel

 

 

 

 

 

 

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B
C'est bien cette pincée de solidarité !<br /> Bon mardi Jean-Louis
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M
Des gens bien !
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D
TRES BEAU !
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