Les gens qui marchent
Ils sont de plus en plus à sillonner les routes pour défendre une cause ou pour voir autre chose.
Comme parfois, cette rubrique est ce matin inspirée d’une expérience personnelle : il y a quelques jours, à vélo, je croise le long d’un canal, un homme à pied. Grosse barbe, il avance précédé d’une remorque à roulette avec cette pancarte « Tour de France, 3000 km ».
Croiser un tel marcheur, me dis-je : quel hasard !
En fait, pas du tout, quelques recherches sur Internet m’indique que les courageux sont nombreux sur nos routes et particulièrement l'été.
Marie Albert, elle, marche contre les violences faites aux femmes.
Tour de France par étapes, un gros bout chaque année. Cet été, elle traverse les Pyrénées. "Je me réapproprie l’espace public, explique-t-elle, car je voyage pendant des mois sans protecteur masculin".
Les Pyrénées, c'est le décor de Stéphan Llorca en ce mois de juillet. 34 ans, ancien gérant d'une maison de presse. Il a vendu voiture et maison, quitté son département du Gard fin mai, sac au dos pendant plus d’un an, 11 000 km devant lui...Pourquoi ? pour découvrir la France répond-il simplement.
Et puis il y a tous ceux, de plus en plus nombreux, qui le font pour le climat, pour alerter sur le réchauffement
Ainsi Florian Fiquet emprunte depuis un mois l'Hexatrek, un nouvel itinéraire tracé et ouvert l'an dernier.
3000 km des Vosges du Nord au Pays Basque, via les Alpes et les Cévennes, comptez si le cœur vous en dit entre 3 et 5 mois. Voilà marcher, longtemps et seul pour défendre une cause, pour voir autre chose, est devenu un phénomène.
Quand à mon marcheur du canal, je ne lui ai pas demandé "pourquoi". Je lui ai simplement dit : "Bravo et bon courage". Il m'a répondu "merci" avant de s'éloigner...
Jérôme Cadet
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