Produire de l'électricité nucléaire à l'heure de la sécheresse

Publié le par Jean-Louis Schmitt

L'été dernier, en pleine canicule, des centrales nucléaires ont pu produire de l'électricité, grâce à une dérogation exceptionnelle. Les réacteurs ont besoin d'eau, c'est pour cela qu'ils sont construits en bord de mer ou le long des fleuves.

L'été dernier, en pleine canicule, des centrales nucléaires ont pu produire de l'électricité, grâce à une dérogation exceptionnelle. Les réacteurs ont besoin d'eau, c'est pour cela qu'ils sont construits en bord de mer ou le long des fleuves. Au total, pour produire le courant, les centrales utilisent l'équivalent de la moitié de la consommation d'eau de toute la population française. C'est le cas de la centrale nucléaire de Bugey, dans l'Ain.

Devant nous, la station de pompage de la centrale. Chaque seconde, elle aspire 100 tonnes d'eau du Rhône afin de refroidir la vapeur qui sort des turbines. Cette eau, EDF la rejette plus loin dans le fleuve. Elle n'est pas radioactive mais peut provoquer un réchauffement. Ces prélèvements sont donc strictement encadrés : à Bugey, en été, pas question de dépasser 26 degrés. Sur les berges du Rhône, au bord de l'eau, une station d’analyse permet de mesurer l’impact de la centrale.

Risques de pénuries ?

Presque tous les étés, depuis 2015, plusieurs centrales doivent baisser leur puissance pendant quelques jours, parfois jusqu'à l'arrêt complet. Au total les grosses chaleurs n’ont fait perdre en moyenne que 0,3% de notre électricité nucléaire par an. Mais s'il y a une canicule, comme l'an passé, on peut redouter une pénurie d'électricité. EDF a même obtenu une dérogation exceptionnelle pour réchauffer les cours d'eau un peu plus que d'habitude.

Pour limiter ces dérogations qui risquent de devenir monnaie courante avec le réchauffement climatique, une autre méthode sur le même site de Bugey : on prélève l'eau mais on utilise de grandes cheminées à panache blanc. Mais, problème : ce type de centrales consomme beaucoup d'eau, environ 30% de ce qui est pompé dans le fleuve est perdu en vapeur.

Quelles évolutions, quelles adaptations ?

Or tous les scénarios climatiques le disent, le débit de nos cours d’eau va baisser beaucoup. Ce qui inquiète les collectivités locales dans la région, d'autant plus avec la nouvelle génération d'EPR que veut construire le gouvernement. Car ces EPR sont particulièrement gourmands en eau. Adapter l'existant au changement climatique, EDF y réfléchit aussi, mais ce sera difficile et couteux.

En 2004 EDF s'est doté d'un plan Aléas climatique, mais la Cour des comptes vient de le rappeler dans un rapport sur le nucléaire et le réchauffement climatique, la disponibilité de l'or bleu est le principal enjeu du nucléaire.

Delphine Simon

 

 

 

 

 

 

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Z
Bien préoccupant!
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B
C'est inquiétant...<br /> Bon mercredi Jean-Louis
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