Aux meubles, citoyens !

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Que faire des millions de bulletins de vote inutilisés après chaque scrutin ? Certaines mairies les recyclent mais, trop souvent, ils sont tout simplement jetés. Une créatrice a eu l'idée de les transformer en mobilier pour des bâtiments publics.

Flora Koel devant un de ses paravents en bulletins de vote. Photo : Charlotte Bagot

Ce projet développé par Flora Koel avec des municipalités de la région parisienne se nomme "A voté 2.0". Dans son atelier, aux portes de Paris, elle a encore quelques sacs de matière première.

"Il me reste quelques bulletins. Anne Hidalgo, Fabien Roussel, les candidats de la dernière élection présidentielle. Il n'y a pas tout le monde... Je prends tous les bulletins, je n'ai pas envie de mettre en avant certains partis, ou de donner mon opinion. L'idée est en fait de considérer le papier comme une matière brute, neutre. Tous les bulletins sont mélangés. C'est aussi l'idée que la démocratie, est faite de plein d'avis différents et, pour moi, ce n'est pas vraiment le sujet."

Le sujet, pour cette créatrice qui s'est spécialisée dans le réemploi de matériaux brut et locaux, c'est plutôt de savoir quoi faire de ces déchets, tous ces bulletins inutilisés pour cause d'abstention, ou bien jetés dans l'isoloir par les votants. En les empilant, les compactant entre des planches, elle en fait des meubles, par exemple des bancs.

"Pour les bancs, l'idée c'était de créer des colonnes de papier comprimé, avec une planche en bois au milieu, vissée entre deux planches horizontales, en laissant des jours entre les piles de papier qui permettent d'aérer le banc, pour qu'il ne soit pas trop lourd. J'ai mis des roulettes pour permettre le déplacement de ce mobilier hyper simplement."

Ateliers participatifs

Les bulletins compactés deviennent aussi solides que du bois et lourds : 50 à 70 kilos pour ces bancs. Flora Koel a aussi fait des tabourets, des paravents en bulletins pliés, des poufs bourrés de bulletins déchiquetés et des objets plus petits mais toujours démontables.

"Toute la contrainte du projet, c'était de ne pas utiliser de colle. Il était intéressant de ne pas recréer de nouveaux déchets. Ils sont démontables, réparables, l'idée est de pouvoir tout dévisser et changer quelque chose, si nécessaire. La colle aurait figé le mobilier et en aurait fait un nouveau déchet à la fin de vie de cet objet."

Flora Koel joue avec la taille des bulletins, différente suivant les scrutins, la couleur des tranches, toujours sans faire apparaitre les candidats. Un travail qui peut être participatif, comme sa dernière intervention à Gennevilliers.

"C'était un atelier participatif d'initiation au design circulaire et de sensibilisation aux questions d'écoconception. Avec des groupes d'adultes et d'enfants, on a réfléchi ensemble au mobilier qui pourrait être utile à la ville, comment le fabriquer, créer les maquettes, etc. C'était après les élections présidentielle et législatives de 2022."

Les prochaines élections, ce sont les européennes, l'année prochaine. On souhaite qu'il n'y ait pas trop d'abstention mais il y aura sans doute encore beaucoup de bulletins à récupérer pour Flora Koel.

Lionel Thompson

 

 

 

 

 

 

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B
Quelle riche idée !!<br /> Bravo à Flora
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C
C'est vraiment intéressant et bravo à cette femme! Bonne semaine!
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Z
Une initiative trés originale et intéressante . <br /> Bon Lundi Jean-Louis !
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