Des microplastiques détectés en altitude, au-dessus des nuages

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Une étude révèle que ces particules issues de la pollution humaine se propagent aussi dans l’air dit « pur », transportées par les vents…

Photo : Shutterstock

Les microplastiques préoccupent de plus en plus les chercheurs. Ces résidus de plastique de quelques millimètres au maximum peuvent provenir de la détérioration d’emballages ou du lavage des vêtements. Déjà retrouvés sur l’Everest, en Arctique ou au milieu des océans, ils peuvent être transportés entre les continents par des vents en altitude, montre une étude publiée mardi, dans la revue Nature Communications.

Ces polluants se répandent partout. Des résidus de plastique ont déjà été retrouvés près du sommet de l’Everest, vraisemblablement issus de l’équipement des grimpeurs qui se pressent chaque année sur le toit du monde. D’autres études en ont retrouvé dans la neige des Alpes ou de l’Arctique et ils ont également été identifiés dans des fleuves, dans les parties les plus reculées des océans, ainsi que dans l’air et à proximité immédiate du sol.

Des chercheurs du CNRS, de l’université Grenoble Alpes 2 et de l’université de Strathclyde (Ecosse) les ont cette fois cherchés dans de l’air « pur », en altitude au-dessus des nuages. Entre juin et octobre 2017, ils ont prélevé des échantillons à l’observatoire du Pic du Midi, avec une pompe aspirant 10 000 m3 d’air par semaine.

Résultat : tous les échantillons contenaient des microplastiques. Les quantités retrouvées étaient sans risque immédiat pour la santé mais significatives dans une zone présumée préservée, où « on ne peut facilement attribuer » cette pollution à aucune origine locale.

Un trajet intercontinental

Pour comprendre la provenance de ces microplastiques, les scientifiques ont calculé la trajectoire des différentes masses d’air échantillonnées sur les sept jours précédant les prélèvements. D’après leurs conclusions, les polluants proviennent notamment du nord-ouest du continent africain, en passant au-dessus de la Méditerranée, d’Amérique du Nord ou de l’océan Atlantique.

Ces données confirment un trajet intercontinental car la zone atmosphérique étudiée, la troposphère libre, agit comme « une voie hyper-rapide » sur de très grandes distances pour les particules, explique Steve Allen, auteur principal de l’étude.

Pour le chercheur, l’enseignement le plus saillant de l’étude réside dans l’origine marine d’une partie de ces particules. « Que le plastique soit tiré de l’océan jusqu’à de telles altitudes montre qu’il n’y a pas de puits de stockage éventuel, il tourne en rond dans un cycle perpétuel. Ça montre qu’on ne peut pas juste envoyer le plastique à l’étranger, car il va vous revenir » sous une autre forme.

D’autant que certaines des particules analysées, de l’ordre du micron, « sont d’une taille que nous pouvons respirer », ajoute Deonie Allen, également auteure de l’étude. Ces résultats « montrent qu’il s’agit bien d’un problème mondial », conclut la chercheuse.

Source : AFP

 

 

 

 

 

 

Si vous avez apprécié cette publication,

partagez-là avec vos amis et connaissances !

Si vous souhaitez être informé dès la parution d’un nouvel article,

Abonnez-vous !

C’est simple et, naturellement, gratuit !

 

 

 

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
J
Le cycle de l'eau! L'ascension des molécules l'eau dans le ciel emmène avec elle les microparticules de plastiques. C'est un phénomène climatologique. <br /> Un jour j'ai reçu une "pluie" de cendres en naviguant au large de la Grande-Motte comme s'il neigeait. <br /> Une fois à terre, l n'y avait rien.<br /> En réalité, cette cendre provenait d'un incendie loin à l'intérieur des terres et montait par la chaleur du feu dans le ciel. Une fois en l'air, les cendres étaient emmenées par le vent en altitude pour retomber au -dessus de l'eau où la température est plus basse dans ma zone de navigation.<br /> C'est le même phénomène qui se passe avec les nanoparticules légères de plastiques. Signant ainsi la pollution du plancton et par suite la disparition programmée du monde vivant sous-marin en mer et du monde vivant à terre. <br /> Les tortues de mer en font la triste expérience en bouffant du plastique. L'espèce humaine à terre n'y échappera pas. <br /> Il importe que l'on en soit bien conscients. Plus de sac en plastique. Plus de verre en plastique. Plus de paille en plastique ni de bouteille en plastique. Pas facile de trouver du lait dans une bouteille en verre! <br /> Le recyclage complet du plastique ne peut se faire. <br /> Le contrôle de l'utilisation du plastique est une question de survie.
Répondre
B
C'est triste...<br /> Sur quelle planète vivons-nous désormais à cause de la folie des hommes...
Répondre
D
on en respire donc ?
Répondre
D
Ces infos et photos …. que tu as raison de relayer encore et encore nous les connaissons … et ça continue . Remplacer les sacs en plastique par du papier pour les fruits et légumes ainsi que quelques autres décisions allant dans ce sens c’est loin de suffire! Et même si la France agissait au maximum<br /> c’est un problème mondial’!
Répondre
C
C'est triste de voir à quel point nous détruisons notre terre-mère!
Répondre
Z
Quelle cata! Chaque jour la liste de nos méfaits sur notre Terre s'allonge!
Répondre
J
Nous porterons encore longtemps des masques...... (en plastique !).
Répondre
D
AFFREUX, L'homme a scié la branche sur laquelle il était assis depuis des millénaires ! Pourquoi ???<br /> Concevons un monde pur, éthique ou les erreurs ne pourront plus exister ... la PERFECTION !<br /> Ce nouveau monde où l'ego, l'argent ou lobbying, la manipulation n'auront plus 'accès.<br /> La porte est devant nous, ouvrons là !
Répondre
J
Et si ces particules hyper fines sont détectées en haute altitude, il n’y a aucune raison pour qu’elles ne soient pas dans les couches atmosphériques basses…nous en respirons !
Répondre