Reconfinement Acte 2/J 21
Si la chasse tue des millions d’animaux par an, il est un autre fléau pour les animaux et les conséquences sont, là aussi, tragiques : il s’agit de la route ou, plus exactement des véhicules qui l’empruntent…
Les collisions accidentelles de véhicules avec la faune ont des conséquences sur la biodiversité, mais aussi sur l’économie et la sécurité routière. Photo : JLS (Cliquez pour agrandir)
A la sortie du village, l’autre jour, je suis intrigué par une vague forme qui gît en bordure de la bande roulante : je m’approche, c’est bien ce que je craignais, il s’agit d’un cadavre –un de plus- de renard ! Afin d’éviter un éventuel sur-accident, je tire le cadavre sur le bas-côté : il arrive en effet que certains ‘’éboueurs’’ –comme les milans, d’autres carnivores, des rapaces nocturnes, des corneilles ou des corbeaux…- se fassent à leur tour heurter par un véhicule !
La route tue bien assez comme ça, inutile d’en rajouter.
Il suffit de longer une route à pied pour se rendre compte de l’impact de la circulation sur la biodiversité : petits ou grands, rares sont les espèces qui échappent à ce fléau ! Mammifères, batraciens, insectes, oiseaux… se comptent vraisemblablement par centaines de millions chaque année si l’on additionne les kilomètres de l’ensemble de nos routes (petites ou grandes), autoroutes et voies ferrées…
Déjà en 1920, alors que le réseau routier et la vitesse n’avaient rien de comparable avec ce qu’ils sont actuellement, l’anthropologue, naturaliste et écrivain américain George Bird Grinnel écrivait : « Ce roadkill est une source relativement nouvelle de la mortalité ; et si l'on devait estimer le kilométrage du total de ces routes dans l'état, le taux de mortalité doit s'élever à des centaines, voire des milliers de cas toutes les 24 heures…». Que dirait aujourd’hui celui qui tant bataillé pour obtenir la préservation du bison d’Amérique du Nord ? Je ne doute pas qu’il serait autant affecté que je le suis à chaque fois que e suis confronté à un de ces drames que le plus grand nombre ignore complètement…
Je suis bien conscient que certaines collisions sont difficilement évitables sans mettre sa propre vie en jeu mais, je suis tout autant persuadé qu’il suffirait parfois simplement de ‘’lever un peu le pied’’ pour épargner une vie !
La quasi-totalité des espèces animales est concernée par la mortalité routière. Photos : JLS (Cliquez pour agrandir)
Le saviez-vous ?
Des données de 1990/1991 -donc assez anciennes- ont permis les évaluations suivantes : compte tenu de l’évolution du réseau routier et du parc automobile :
- plus de 66 000 milliards d’insectes peuvent être tués chaque année par collision directe avec les voitures en France,
- à ce chiffre il faut ajouter environ 40 tonnes par an d’insectes tués et projetés sur les bas-côtés,
- ce chiffre, compte tenu de la disparition et du renouvellement des cadavres, peut être multiplié par 4 ou 5 pour l’année ce qui représente 120 à 200 t/an de matière animale déposée. (Source : Wikipédia)
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