L’Angleterre met fin au massacre des blaireaux ! A quand la France ?

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Le gouvernement britannique a annoncé la fin progressive de l’abattage des blaireaux en Angleterre, mettant un terme à une campagne de chasse intensive qui occasionne la mort de 100 000 mustélidés depuis 2013. La Fondation 30 Millions d’Amis appelle la ministre de la Transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, à prendre exemple sur nos voisins outre-Manche.

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Le blaireau est persécuté sous prétexte qu'il peut transmettre aux troupeaux de bovins une maladie. La contamination serait pourtant évitable par d'autres moyens ! Photo : ©Vincent van Zalinge/Unsplash

Inespéré ! « La politique d'abattage intensif actuelle sera progressivement supprimée au cours des prochaines années, remplacée par la vaccination et la surveillance du blaireau », ont annoncé les ministres britanniques, cités par le quotidien The Guardian (5/03/2020). Un revirement politique déclenché par l’examen d’un rapport d’expertise indépendant publié en 2018, évaluant l’efficacité de la lutte contre la tuberculose bovine, une maladie que les animaux sauvages sont susceptibles de transmettre aux troupeaux. « Il s'agit d'un changement sismique dans un domaine de la politique gouvernementale très controversé depuis de nombreuses années », a réagi Rosie Woodroffe, Professeure à la Zoological Society de Londres. Un exemple à suivre pour la France !

Un massacre à titre « préventif »

« C’est une excellente décision ! », se réjouit Madline Rubin, directrice de l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS), contactée par 30 millionsdamis.fr. « Le blaireau étant déjà une espèce protégée en Angleterre, son abattage relevait jusqu’à présent de dérogations, qui ne seront donc bientôt plus accordées. ». Une nouvelle d’autant plus encourageante qu’elle pourrait avoir des répercussions dans l’Hexagone : « Notre pays s’inspire beaucoup de l’Angleterre sur ce sujet, car les Anglais sont confrontés à de gros problèmes de tuberculose bovine, explique M. Rubin. Or, cette maladie sert de prétexte pour chasser le blaireau en France. » En effet, l’infection par la bactérie Mycobacterium bovis conduit à l’abattage de 30 000 bovins chaque année chez nos voisins outre-Manche. Si la France est considérée comme « officiellement indemne » depuis une vingtaine d’années, le massacre des blaireaux y est néanmoins réalisé à titre préventif.

Pourtant, outre la vaccination des blaireaux capturés puis relâchés, la lutte contre la contamination passe avant tout par des mesures mises en place par les éleveurs eux-mêmes, ce que confirment les chercheurs britanniques : « Les meilleures estimations montrent que la plupart des troupeaux de bovins qui contractent la tuberculose sont infectés par d'autres troupeaux de bovins », affirme Rosie Woodroffe. « En France, les vaches se baladent d’un élevage à l’autre !, s’indigne Madline Rubin. Or, il existe des obligations pour les éleveurs, notamment un protocole qui évite le contact entre les troupeaux et la faune sauvage, à l’aide de clôtures supplémentaires par exemple. » Une stratégie qui s’avère toutefois contraignante… d’où le recours systématique à la chasse, encouragé par le lobby cynégétique.

Le gouvernement français fait la sourde oreille

« Dans les zones indemnes [de tuberculose bovine], l’élimination préventive des blaireaux (et autres espèces sauvages) ne peut en aucun cas être justifiée au motif de la lutte contre la tuberculose », conclut de son côté l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) dans un rapport d’expertise paru en août 2019. Malgré ce constat, le gouvernement français fait la sourde oreille, continuant de privilégier la violence. Ainsi, à partir de l’ouverture de la chasse en septembre, le blaireau peut être tué par tirs jusqu’à fin février. Le déterrage des blaireaux –une pratique particulièrement cruelle qui consiste à creuser et à extraire brutalement les animaux de leur terrier à l’aide de pinces métalliques– est quant à lui autorisé jusqu’à mi-janvier.

Persécuté par les chasseurs, le mammifère au masque noir et blanc pourrait toutefois voir son avenir s’éclaircir, grâce à la mobilisation associative et citoyenne. Attaquant régulièrement les arrêtés préfectoraux de prolongation de la période de chasse, l’ASPAS a obtenu à plusieurs reprises des annulations. « Cela montre que les gens se positionnent de plus en plus contre ces pratiques effroyables, analyse Madline Rubin. Autrefois portée par le renard, la rage a été éradiquée sur notre territoire à coups de campagnes de vaccination. Aujourd’hui, ce qui est nécessaire pour éviter le massacre des blaireaux, c’est la volonté de l’Etat ! ». Une pétition pour la fin du déterrage des blaireaux a déjà recueilli plus de 74 000 signatures

30 Millions d’Amis (06.03.2020)

 

 

 

 

 

 

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S
Une vaccination est-elle possible pour une (cette) bactérie ? Je suis dubitatif. Alors les frais découlant d'un accroissement de tuberculose devraient être intégralement pris en charge par l’État, c'est-à-dire par nos impôts.
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C
Très bonne nouvelle pour l'Angleterre, mais la France est toujours à la traîne....il ne faut surtout pas contrarier les chasseurs daans leurs jeux de massacre !
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Z
Excellente nouvelle! Tu ne voudrais quand même pas qu'on fasse de la peine à nos "premiers écologistes" !
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J
Ça ne me déplairait nullement mais non pas pour faire de la peine à quiconque mais, surtout, pour que vivent ces malheureux que l'on chasse, traque, assassine... qui plus est sous de fallacieux prétextes !
R
C’est notre panda, il faut les protéger !
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D
Ah la France !! allongement des périodes de chasse, encore et toujours la corrida, animaux sauvages dans les cirques, déterrages immondes? renards déclarés si ce n'est plus vraiment "nuisibles" du moins à pourchasser et tuer.... La France est une exception... dans le sens inverse de ce qu'il faudrait !
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S
Evidemment, la France ne fait rien, comme toujours.<br /> Ca fait longtemps que je ne supporte plus ce pays, les français et nos dirigeants.
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K
Excellente décision !<br /> A quand la France pour protéger ce charmant petit animal ?
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D
tout effort écolo est appréciable
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J
Excellente nouvelle mais, malheureusement, en France on rechigne encore à cesser ces tueries monstrueuses qui amusent une poignée de sadiques...
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