Les poissons ressentent la douleur de la même façon que les mammifères

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Dans une étude parue dans la revue Philosophical Transactions of the Royal Society, les biologistes de l’Université de Liverpool viennent de prouver que les récepteurs du système nerveux des poissons réagissent à la douleur de la même façon que les mammifères…

Selon une récente revue de la littérature scientifique, il est désormais avéré que les poissons ressentent la douleur, et qui plus est, de façon très similaire à la nôtre… Photo : JLS (Cliquez pour agrandir)

Selon une récente revue de la littérature scientifique, il est désormais avéré que les poissons ressentent la douleur, et qui plus est, de façon très similaire à la nôtre… Photo : JLS (Cliquez pour agrandir)

Face à la douleur, les mammifères présentent des réactions instinctives qui les amènent à fuir une expérience douloureuse. Jusqu’à présent, on pensait que ces réactions n’appartenaient qu’à eux. Cette étude démontre l’inverse. Par exemple, lorsque les poissons rouges reçoivent un stimulus douloureux près de leur réservoir à nourriture, ils cessent de s’y rendre pendant un certain temps. Ces chercheurs ont également montré que les poissons sont sensibles aux antidouleurs. Après un choc, un poisson-zèbre retrouve une activité normale lorsqu'on le plonge dans de l’eau qui contient un antalgique. Cette étude appelle donc à reconsidérer la façon dont nous traitons ces animaux…

Nocicepteurs : évolution et évidence chez les poissons 

Les nocicepteurs sont une famille de récepteurs sensoriels liés à des terminaisons nerveuses. Mais tous n'ont pas le même rôle et ne détectent pas les mêmes choses. Il a été démontré que les poissons ne possèdent pas de nocicepteurs sensibles au froid mais qu'ils en possèdent pour ressentir la douleur.

Cela fait sens dans le cadre du processus de l'évolution : ce serait les organismes terrestres en arrivant sur terre qui, pour s'adapter, auraient eu besoin de ces nocicepteurs afin d'éviter les dégâts que des températures extrêmes auraient fait subir au corps. En revanche, les poissons modifient leur comportement et relâchent des molécules opioïdes naturels dans leur organisme lorsqu'une souffrance leur est infligée, cela est su depuis quelques années déjà.

Pour cette simple raison, la pêche dite récréative -tout comme la corrida- sont des activités à fort préjudice moral et devraient être interdites. Dans un prisme utilitariste, la culture ou l'hédonisme exacerbé de l'Homme ne saurait être des arguments recevables. Enfin, comme dans les élevages et les abattoirs, il faudrait appliquer les règles du respect et du bien-être animal dans nos méthodes de pêche.

 

 

 

 

 

 

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Publié dans Animaux, Biodiversité, Pêche

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R
2021 ....<br /> <br /> On ne peut plus rien dire, on ne peut plus rien faire.<br /> Tu parles d'une époque
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K
Cela me paraît d'une grande évidence. Les poissons sont aussi des animaux.
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C
Quand je dis à des gens que je suis végétarienne, ils me demandent si je mange du poisson. Je leur répond que non, puisque c'est aussi un animal qui souffre quand on le pêche. J'en ai toujours été convaincue... Comme tu le dis, est-ce que nous aimerions être à la place de ces poissons? NON! @mitiés !
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J
Oui, question récurrente : "Vous ne mangez pas de viande ? Mais, vous mangez du poisson n'est-ce pas ?". Ben non, le poisson c'est un animal comme les autres... Merci Cléo, la canadienne !
C
Bonne nouvelle ! Moi non plus je n'ai jamais douté que les poissons puissent ressentir la douleur !<br /> Mais, si des scientifiques le disent enfin, ce n'ewt que plus audible !
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J
Ouf, merveilleux : une découverte scientifique qui sera crue celle-là confirme et conforte notre empathie naturelle et notre intuition sensible . Quelle belle chose! merci les chercheurs et joie chez les amis des animaux et de la nature tout entière.
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C
je l'ai toujours dis. Du moment qu'ils ont des nerfs, il souffrent comme tout le monde
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D
Je me doutais Jean-Louis que tu n'oublierais pas cette rencontre dans les hortillonnages d' Amiens: une belle balade en barque à cornet qui se termine par cette vision, c'est bien dommage ! Je ne l'ai pas entendu car en lâche que je suis j'avais pressé le pas pour ne pas assister à cette prise; mais je me rappelle bien ta douleur quand tu l'as entendu.
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J
Comment pourrais-je l'oublier ? D'autres images me hantent tout autant et, tôt ou tard, il faudra les ressortir, les exorciser en quelques sortes...
Z
Comment pourrait-il en être autrement. pas de fourrure à caresser pas de cris pour apitoyer, leur sensibilité est impitoyablement ignorée.
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O
La pêche c'est fini. Nous pourrons continuer à manger du caviar cependant. Personnellement j'élève quelques esturgeons de race Béluga qui au moment des fêtes ne font aucune difficulté pour me confier la ponte du jour. Il faut avoir un peu de considération et demander gentiment.
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J
Rassures-toi Domi : si Pierre excelle dans l'art de la provoc, il ne ferait pas pour autant, le moindre mal ne serait-ce qu'à des "oeufs-embryons" : c'est certes un "sale gosse" mais d'une extrême sensibilité et avec un coeur gros comme ça (énoooorme, je te le garantis). Foi de JLS !
D
et la souffrance de l'oeuf-embryon sous la dent ?
D
ça fait réfléchir...<br /> mais il faut se poser la même question pour les plantes, les champignons...
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S
Les arbres communiquent entre eux par des réactions chimiques uniquement.
S
Non, les végétaux n'ont pas de système nerveux, pas d'encéphale et PAS DE CONSCIENCE, donc pas de douleur.
S
A lire l'excellent livre : " A quoi pensent les poissons? " de Jonathan Balcombe.<br /> Agréable à lire et très instructif sur la sensobilité, la vie familiale, les sentiments, la vie sociale des poissons.
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P
Pas de conscience... Mais des nerfs et un cerveau apte à communiquer la douleur. Bien sur, ces être ne sont pas aptes à le verbaliser, mais l'homme est apte à comprendre la douleur d'autrui quand il le désire...
D
mais maintenant on dit que les arbres communiquent entre eux...
C
C’est une évidence mais, comme vous le dites, il est plus commode de penser le contraire ou de ne pas penser du tout ! On ne fait pas grand cas de la douleur des mammifères (il suffit de voir ce qui se passe dans les abattoirs…) alors, pourquoi se préoccuperait-on des poissons qui ne crient pas ?
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J
Et pourtant… Au risque de passer pour cinglé, je suis pour ma part sûr d’avoir entendu "crier" le brochet de la photo d’illustration : je l’ai fait remarquer au pêcheur qui, lui, bien sûr, n’avait rien entendu ! Alors ? Fruit de mon imagination débordante d’empathie ou était-ce simplement le bruit du fil de pêche qui s’est brusquement tendu lorsque le pêcheur a ferré ? Qu’importe, pour moi, les poissons souffrent comme n’importe quel autre animal –y compris humain- à qui un affreux hameçon déchirerait les chairs où qui se retrouverait dans une nasse ou un filet, écrasé au milieu de milliers de congénères subissant le même calvaire…
D
Jusque dans les années 1970, on opérait les bébés sans anesthésie...<br /> Rien d'étonnant à ce qu'il ait fallu 50 ans de plus pour reconnaître la douleur des poissons.<br /> En plus, c'est bien connu, la carpe est muette...
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J
le brochet a pousse son cri dans l'eau et vous l'avez entendu, donc le son est parti de l'eau, et , il y a propagation dans l'air, à mon avis il y a un problème que la physique ne peut expliquer.
J
Voilà une chose dont je n’ai jamais douté ! Et pourquoi d’ailleurs les poissons ne ressentiraient-ils pas la douleur ? Comme nous, après tout, ce sont des êtres vivants ! Bien sûr, il est plus commode de se dire qu’il n’en est rien, que ces créatures-là ne sont sensibles ni au froid, ni à la douleur : ainsi on peut continuer en toute bonne conscience à les "prélever" en masse…
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