Recrudescence des actes de maltraitance sur des chevaux, les associations débordées

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Les chiens et les chats ne sont pas les seules victimes de maltraitance. Les associations de défense animale doivent aussi faire face à l’arrivée massive de chevaux, ânes et poneys dans leurs refuges adaptés aux équidés. Mais la place manque cruellement.

Photo : JLS (cliquez pour agrandir)

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« Ce qui est nouveau aujourd’hui c’est que l’on récupère des lots de 40, 50, voire 150 chevaux, dans des états déplorables. Certains ont eu les yeux crevés pour qu’ils ne se sauvent pas », témoigne Viviane Roussel, secrétaire générale de La Ligue Française de la protection du cheval. Elle « tire la sonnette d’alarme auprès des autorités pour endiguer la recrudescence des actes de maltraitance envers les équidés ».

Vers un permis de détention ?

« Les services de l’Etat ne prennent aucune mesure pour agir en amont de cette maltraitance », lance-t-elle. « On milite pour un permis de détention. On doit avoir un minimum de connaissances pour avoir un cheval », estime-t-elle insistant « sur la difficulté de placer un cheval qui a été traumatisé ».

La Fondation 30 millions d'amis a récupéré elle plus de 1.000 équidés. Saisis à la demande de l’Etat, ils ont été placés en majorité dans des familles d’accueil. Mais, elle a dû acheter récemment une ferme dans le Cher pour y rapatrier près de 450 animaux, les plus vieux et les malades, afin de limiter ses frais. Un cheval en famille d’accueil coûte à la Fondation près de 150 euros par mois, hors frais sanitaires.

« Un cheval revient plus cher qu’un chien ou un chat à l’entretien et il a besoin de beaucoup d’espace », explique Reha Hutin, présidente de la Fondation 30 millions d’amis qui offre une nouvelle vie à ses pensionnaires, saisis chez des éleveurs « peu scrupuleux » et des particuliers « irresponsables ».

« Un gouffre financier »

Arnauld Lhomme, responsable des enquêtes au sein de la Fondation, s’inquiète de l’augmentation des cas de maltraitance, en raison du coût élevé des sauvetages et du manque de place.

Photo : JLS (cliquez pour agrandir)

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« Le budget annuel du sauvetage des chevaux s’élève à un million d’euros », dit-il. « C’est un gouffre financier et faute de place nous ne traitons plus que les cas urgents, quand le pronostic vital de l’animal est engagé ». Lors de ses enquêtes, il découvre souvent « des animaux sans eau, ni nourriture dans un petit coin de jardin. »

Quant à la SPA, qui comme la plupart des associations de défense animale vit de dons et de legs des particuliers, elle a ouvert en 2014 son refuge à Pervenchères dans l’Orne où plus de 200 équidés sont pris en charge sur une centaine d’hectares. « On est débordé, tous les ans, on construit une nouvelle écurie et on rachète des terres », raconte David Legrand, responsable du site.

20 Minutes (24/03/2019)

 

 

 

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Publié dans Animaux

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J
Lamentable mais quelle solution ? Les chevaux ne servent quasiment plus pour travailler et les courses de chevaux ne passionnent plus grand monde. Les passionnés, un de mes amis l'était, y laissent beaucoup de temps et d'argent et leurs héritiers n'ont pas forcément les ressources ni la passion. Dans ma jeunesse, il y avait des boucheries chevalines. Aujourd'hui je n'en vois plus. Et ce n'est pas sur ce blog que je vais essayer de réhabiliter la viande de cheval. d'autant que les carnivores ne voudraient pas de viande de vieux canasson ! Alors le cheval, animal domestique familier, va peut-être devenir une espèce rare. Peu de risque qu'il disparaisse tout de même. Au Mexique, dans les années 80, les familles de la ville allaient le dimanche faire un tour en forêt sur un cheval loué à des indiens. Je n'ai pas les dernières nouvelles mais, vu l'urbanisation, les indiens sont partis peupler les banlieues des villes. Quid du cheval, sûrement un peu mieux préservé encore qu'en France !
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J
Je reconnais la photos des 2 percherons.
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J
Perspicace :-))
P
Promotion de l'équitation, démocratisation des loisirs équestres, retour à la nature, le meilleur ami de homme, cela fait un moment que l'on nous bassine avec ça. Pour avoir un centre équestre près de chez moi sans parler de maltraitance, je sais un peu comment cela se passe. Les chevaux "usagés" ne font pas de vieux os et finissent semble t'il à l'abattoir, pas d'états d'âmes ni de sentiments. Et les merdeux qui pratiquent le noble sport ne sont pas toujours tendres avec les bêtes. La mode du cheval, comme dit plus ou moins dans l'article à incité des personnes parfois de bonne foi à prendre des chevaux, sans en avoir les moyens, sans même les compétences minimales pour s'en occuper, ni surtout l'espace nécessaire, d'où ces situations insolubles.
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K
Que c'est triste !! <br /> Il y a des personnes monstrueuses...<br /> Pauvres chevaux...
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Z
Quelle tristesse autant pour les chevaux que pour les associations!
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C
Je n'aurais jamais pensé que l'on puisse crever les yeux des chevaux pour les empêcher de s'échapper. C'est monstrueux.
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P
Rien de nouveau sous le soleil. Début des années 90, BB dénonçait déjà ce phénomène dans un documentaire épouvantable, le pire de la série, à mon avis. Quasiment TOUS les chevaux finissent leur vie à l'abattoir, parfois dans un laboratoire, car comme le dit l'article, avoir un équidé est un gouffre financier, donc lorsque l'animal n'est plus "utilisé" le calcul est vite fait entre l'abattoir qui va rapporter une somme d'argent et garder un cheval jusqu'à sa fin, puis le faire incinérer. Faut pas rêver !
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D
lamentable !
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J
"Débordé", c’est le mot qui revient quasi unanimement quand on parle des refuges qui viennent en aide aux animaux maltraités, abandonnés… Ce n’est pas nouveau : ces structures, insuffisantes en nombre, ont généralement aussi bien peu de moyens pour faire face à tous les cas de maltraitance… Les chevaux, les équidés en général (nous y reviendrons) ne font pas exception à cette triste règle et se retrouvent, eux aussi, de plus en plus en situation de détresse ! "La plus noble conquête de l’homme" est, comme tous les autres déshérités de la terre, bien mal récompensée d’avoir si souvent été au côté de l’homme y compris dans les heures les plus sombres de son histoire…
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