Le bal des serpents de verre

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Jacky, un fidèle de « Nature d’ici et d’ailleurs », m’a récemment adressé quelques photos d’orvets prises dans son jardin : il s’agit probablement d’une parade amoureuse à moins que ce ne soit une bagarre entre deux rivaux surprise par notre reporter de choc…

Orvets fragiles (Anguis fragilis). Photo : Jacky Herber

Mais, tout d’abord : qu’est-ce qu’un orvet ?

Ce minuscule reptile qui ressemble à s’y méprendre à un serpent est en réalité un lézard au corps démesurément allongé et dépourvu de pattes ! Une des caractéristiques de l’orvet est qu’il possède des paupières ce dont les serpents, les vrais, sont dépourvus… Une autre, plus connue, et qui lui a valu le surnom de « serpent de verre » réside en sa queue fragile qui casse facilement lorsqu’un prédateur tente de se saisir du malheureux : cette particularité –qu’il n’est pas seul à avoir puisque les lézards aussi en sont dotés- lui a d’ailleurs valu son petit nom qui n’est autre que « fragile » !

L’orvet est ovovivipare ce qui signifie que les petits naissent dans une membrane et en sortent de suite à l’air libre (lire par ailleurs ici).

La scène surprise par Jacky pourrait être la confrontation de deux mâles puisque les individus, généralement solitaires, se rencontrent d’avril à juin : les rivaux tentent alors de se saisir par la tête et se tordent en tous sens en roulant l’un sur l’autre… Parfois de sévères blessures en résultent ! Mais, peut-être s’agissait-il tout simplement d’un prélude à l’accouplement… Nous ne le saurons pas puisque notre reporter a tenu à respecter scrupuleusement l’intimité des deux animaux rencontrés ! A noter toutefois que l’accouplement peut durer jusqu’à… 20 heures !

Orvets fragiles (Anguis fragilis). Photo : Jacky Herber

Protéger les orvets

Pour favoriser la présence des orvets, installer un tas de compost dans son jardin sera important car ils y trouveront de quoi se nourrir mais seront, en plus, au chaud ce qui, pour un animal à sang froid comme l’orvet, est primordial.

Par ailleurs, le paillage est idéal surtout si vous le déposez en été et que vous le laissez jusqu’au printemps suivant : vous permettrez à des familles d’orvet de s’y installer. Elles y trouveront la chaleur mais également un véritable garde-manger avec tout ce qui y grouille.

Les engrais verts enrichissent la terre, l’empêchent d’être à nu, étouffent les mauvaises herbes et accueille également la faune utile comme les orvets sous le couvert végétal qu’ils constituent.

 

Par contre, soyez très vigilants si vous devez utiliser des machines tels que motoculteur, débroussailleuse ou tondeuse car elles massacrent les animaux comme les orvets qui vivent à la surface du sol et qui n’ont pas le temps de s’échapper.

 

En France, l'orvet est protégé par l’arrêté du 19 novembre 2007 fixant les listes des amphibiens et des reptiles protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection.

 

Malheureusement, les populations d’orvet sont quand même en diminution du fait, d’une part, de l’agriculture intensive, grande consommatrice de pesticides et fongicides qui les empoisonnent et, d’autre part, de la confusion fréquente, par ignorance, avec le serpent qu’on tue. L’augmentation de la circulation routière et l’urbanisation croissante au détriment des zones agricoles ne sont pas sans conséquences non plus sur la diminution des orvets. (Source : Jardinage/le Monde).

Photo : JLS

Photo : JLS

 

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C
Nous en avons dans notre Jardin au Pays Basque et bien sur nous y faisons attention. Bonne soirée
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K
Merci pour cet article.<br /> Je n'en vois pour ainsi dire pas...
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M
Je savais qu'il fallait les protéger...Dans mon jardin de Haute-Loire nous en avons beaucoup parce que nous le travaillons à la bêche avec de l'huile de coude...Mais en Provence, hélas les orvets de mon enfance n'ont pas supporté les pesticides mis dans les vignobles proches et cela fait bien longtemps que je n'en ai pas vu, malgré les tas de feuilles laissés en hiver et le tas de compostage...Merci pour ce partage
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J
La femelle ont le dos clair et les mâles ont une couleur marron. Les orvets peuvent atteindre 20 ans. Merci d'avoir publié un article à partir de ces photos.
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S
Belle images, etc.... merci.<br /> Je ne connais pas le nombre d’entre eux dans nos espaces verts. Depuis des années, ils sont présents et souvent victimes d’oiseaux! L’autre jour, en arrosant une haie, il en est tombé un au sol ! Ce, pour éloignée des araignées avec un jet .
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J
Merci à Jacky pour cette jolie contribution qui m'a donné l'occasion d'évoquer ce bel inconnu -pour le plus grand nombre- qu'est l'orvet !<br /> Contrairement à la précédente publication (http://natureiciailleurs.over-blog.com/2018/05/non-21-millions-de-kangourous-australiens-n-ont-pas-ete-tues-par-du-ble-genetiquement-modifie.html), aucun risque cette fois, me semble-t-il, d’être à nouveau victime d’une fausse information ! Mais, prudence, prudence…
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D
j'ai bien photographié, article à venir, un accouplement de sphinx !
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J
J'attends aussi. C'est bon pour notre culture personnelle.
D
Merci JL !
J
Chut : ne le répètes pas à Jacky mais j'attends ta publication avec impatience !
D
Très bons documents mais j'aurais voulu en savoir plus et assister à l'accouplement, tant pis pour l'intimité des protagonistes !
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J
On voit bien cher Domi, que tu ne connais pas l’ami Jacky : en l’occurrence c’est un modèle de discrétion pour ce qui concerne l’intimité des autres ce qui, naturellement, est tout à son honneur ! Cela dit, je te rejoins : comme toi, je suis un peu ( ?) voyeur et toujours à l’affût d’une photo inédite !