Une conscience écologique dans le sport de haut niveau ?

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Comme la figure de l'ultra-trail Kilian Jornet, de plus en plus de sportifs prennent position sur les conséquences environnementales de la pratique de leur discipline…

L’espagnol Kilian Jornet, véritable star de l’ultra-trail, ce sport qui consiste à courir sur de longues distances avec beaucoup de dénivelé, a appelé au boycott de la course phare de la discipline, l’Ultra trail du Mont-Blanc, que les initiés appellent l’UTMB. Kilian Jornet a envoyé un mail aux meilleurs ultra-traileurs pour leur proposer de NE PAS courir les 170 kilomètres et les 10 000 mètres de dénivelé positif de cette course mythique, qui se déroule chaque année fin août début septembre à Chamonix.

La star espagnole a pourtant remporté cette épreuve à quatre reprises, la dernière fois c’était en 2022 Il avait battu un record, en bouclant l’UTMB en moins de 20 heures. Mais cette année, il souhaite que les meilleurs coureurs ne soient pas sur la ligne de départ. Et l’Américain Zach Miller, qui est lui arrivé 2ème en 2023, s’est joint à cet appel au boycott.

Pour simplifier, dans leur mail, les deux sportifs accusent les organisateurs de l’Ultra trail du Mont-Blanc d’avoir transformé la course en business, en cherchant toujours plus de bénéfices, bien loin des valeurs de ce sport. Mais leur prise de position s’explique aussi par une prise de conscience écolo de plus en plus présente dans le monde de l’ultra-trail.

L’année dernière, Kilian Jornet et d’autres compétiteurs avaient déjà dénoncé le partenariat entre l’UTMB et le constructeur automobile Dacia, pointant du doigt un greenwashing. Le coureur espagnol demandait aux organisateurs de ne pas choisir une entreprise polluante comme partenaire, en expliquant : « Les endroits où l’on pratique nos activités changent drastiquement du fait du changement climatique ». Le Français Xavier Thevenard, triple vainqueur de l’ultra-trail du Mont-blanc, avait lui aussi critiqué ce partenariat.

Quant au champion britannique Andy Symonds, il avait carrément refusé en 2022 de prendre l’avion pour se rendre au championnat du monde de trail en Thaïlande, pour ne pas alourdir son bilan carbone.

D’autres sports sont concernés par ce type de prises de position

Un mouvement semble se mettre en marche dans beaucoup de sports qui se font au contact de la nature. L’année dernière, le champion du monde français de ski alpin, Alexis Pinturault, refusait de participer à une épreuve de descente à Zermatt, en Suisse, où une piste avait été creusée en plein cœur d’un glacier.

L’athlète avait justifié son choix ainsi : « Notre sport fait partie des plus touchés par le réchauffement climatique et, au lieu de changer notre système, on fait tout le contraire ».

Et, parfois, ce sont carrément les organisateurs qui décident d’évoluer dans le bon sens. Comme par exemple l’Arkéa Ultim Challenge, un tour du monde en solitaire à la voile, parti de Brest le 7 janvier dernier. Pour la première fois, une grande course au large a adapté son itinéraire pour éviter des zones de protection des cétacés, et ainsi prévenir d’éventuelles collisions mortelles pour les baleines et les dauphins.

On peut espérer que ce type d’initiatives se multiplie, notamment grâce à la pression des compétiteurs, pour que le sport de haut niveau s’adapte à la nature, et non l’inverse.

Hugo Clément

 

 

 

 

 

 

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Z
oui ce serait bien que ce type d'initiatives deviennent la norme!<br /> Bon dimanche Jean-Louis ! Amitiés.
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M
De belles initiatives espérons qu'elles se généralisent à tous les sports. Les Jo de Paris pour l'instant ce sera tout le contraire une catastrophe écologique avec un bilan carbone désastreux mais nos élus s'en fichent du moment qu'ils ont leurs 5 minutes de gloriole le reste ne compte pas ...
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B
oui ce serait bien que le sport de haut niveau s’adapte à la nature, et non l’inverse.<br /> Bon dimaznche Jean-Louis
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V
Très bel article<br /> <br /> ☸ڿ ڰۣ . . . Passe une très agréable journée dominicale . . . ڰۣ ڿ☸
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