Le plan du gouvernement pour stopper le déclin du vivant
Après des années de gestation, la Stratégie nationale biodiversité (SNB) a été présentée en grande pompe à Matignon, lundi 27 novembre. Il s’agit d’une feuille de route —une sorte de to do list— pour « stopper et inverser l’érosion du vivant » d’ici à 2030, selon le cabinet de Sarah El Haïry, secrétaire d’État chargée de la Biodiversité.
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Les zones humides de Camargue devraient être protégées par un nouveau parc national. - Flickr / PDM 1.0 Deed / Xtian
Parmi les quelque 200 actions prévues dans ce plan : la création d’un nouveau parc national pour protéger les zones humides —qui comprendrait la Camargue, une partie de la Guyane et du bassin de la Loire— la mise en place d’un « TracNat », équivalent du service de renseignement financier Tracfin, qui contrôlerait le commerce des espèces sauvages et des produits issus de la déforestation, l’interdiction des compétitions de sports nautiques à moteur comme le jet-ski dans le sanctuaire Pelagos –une vaste aire marine protégée en mer Méditerranée– et le lancement d’un recensement « exhaustif et inédit » de la biodiversité nationale.
Peu d’objectifs contraignants
Cette troisième SNB doit prendre la suite des deux premières, dont les objectifs n’ont pas été atteints, comme le relève le document de présentation de la nouvelle mouture. Pour la Première ministre, Élisabeth Borne, il s’agit cette fois-ci d’une « stratégie complète et ambitieuse », à même de préserver le vivant. Ce plan serait associé à « un total d’un milliard d’euros » injecté en 2024.
Dans les faits, beaucoup des mesures listées dépendent de la mise en œuvre de lois déjà votées, comme l’objectif de zéro artificialisation nette, ou de programmes encore en cours d’élaboration, tel le plan Ecophyto pour réduire l’usage des pesticides. Il n’y a donc pas grand-chose de nouveau et peu d’objectifs contraignants.
« La Stratégie nationale biodiversité 2030 n’a pas de valeur juridique », rappelle ainsi l’avocat en droit de l’environnement Arnaud Gossement sur X (ex-Twitter). D’après lui, les précédentes stratégies n’ayant « servi à rien »,« les mêmes causes produiront les mêmes effets ».
Le cabinet de Sarah El Haïry se veut plus rassurant : « Nous avons mis en place un calendrier avec des échéances et des indicateurs pour effectuer un suivi des actions ». Un bilan des avancées sera effectué chaque année par le Comité national de la biodiversité. Rendez-vous, donc, en novembre 2024.
Reporterre
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