Trump vient d'autoriser le massacre des ours et loups, ainsi que leurs bébés en Alaska.

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Ça y est, c'est désormais officiel : depuis lundi 10 avril 2017, les loups et les ours pourront être à nouveau abattus en Alaska — y compris les bébés et les animaux hibernants, qui pourront être tués par hélicoptère mais aussi directement dans leurs terriers, au moment où ils sont le plus vulnérables.

Photo : Ian MCallister

Photo : Ian MCallister

Il ne manquait plus que la signature de Donald Trump pour valider un texte approuvé par le Congrès… c'est aujourd'hui chose faite. Cette nouvelle loi, qui rentrera immédiatement en vigueur, fait machine arrière sur toute un ensemble de mesures mises en place aux États-Unis par l'ancien président Barack Obama concernant la régulation des pratiques de chasse de ces animaux.

 

76.8 millions d'acres de réserves fédérales et de zones de protection concernés

Cette loi, poussée par des sénateurs Républicains, signe la fin de l'Alaska National Wildlife Refuges Rule, une loi mise en place par le gouvernement Obama pour interdire de tuer ces animaux sur une vaste zone protégée. La nouvelle législation permettrait non seulement de rouvrir la chasse de ces prédateurs, mais aussi d'autoriser des pratiques de chasse que de nombreux écologistes et militants pour les droits des animaux jugent cruelles et lâches, comme le fait de tuer des bébés, ou encore de tirer des animaux en train d'hiberner (donc immobiles et sans défense).

Comment peut-on qualifier de « chasse » la simple mise à mort d'un animal endormi ? Où est le « sport », là-dedans ?

Des préoccupations morales qui étaient loin d'empêcher certains membres du congrès de dormir, apparemment, puisque la mesure a été approuvée à 52 voix contre 47 il y a quelques jours comme nous vous le révélions dans un article.

 

Pour l'heure, 76.8 millions d'acres de réserves fédérales et de zones de protection sont concernés par cette mesure, qui est en train d'être largement critiquée et condamnée par les franges les plus progressistes de l'opinion, et notamment par l'Humane society of the United States (HSUS), l'une des organisations de protection animale les plus importantes du monde.

 

« Ce qui vient de se produire à la maison blanche aujourd'hui devrait choquer les consciences de toutes les personnes qui aiment un tant soit peu les animaux », s'est indigné Wayne Pacelle, directeur de l'HSUS, dans un communiqué.

Photo : Oliver Scholley

Photo : Oliver Scholley

Mais cette loi aura avant tout le mérite de plaire aux électeurs : l'Alaska est en effet un des bastions les plus solides du parti Républicain et de la droite conservatrice, et les politiques de cet État savent très bien comment s'attirer les faveurs de leurs supporters en parlant « patrimoine », « droit à l'autogestion » et « chasse sportive »...

 

« Il faut comprendre qu'il ne s'agit pas seulement des petits ours polaires et des petits grizzlys et loups mignons qu'on voit à la télévision, il s'agit du droit des états fédéraux à gérer leurs propres ressources — et a ne pas laisser le gouvernement fédéral le faire à leur place », a rétorqué Don Young, membre de la Chambre des représentants, qui a présenté le projet de loi controversé…

 

Avant d'ajouter que, « si les Alaskains n'étaient pas satisfaits de ce genre de lois, il ne tenait qu'à eux d'arrêter de [le] réélire ».

Âgé de 83 ans, il est en fonction depuis 1973, et s'est fait réélire sans interruption en tant que représentant du 49 ème État.

 

Mise à jour : Suite au tollé général provoqué par le passage de cette loi, une pétition a été lancée par l'un de nos lecteurs, et a déjà récolté un grand nombre de signatures grâce à vous. Vous pouvez la signer ICI.

 

Nathan Weber/ Demotivateur.fr

 

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Publié dans Biodiversité

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L
Lionel Maye<br /> 11 avril, 23:19 · <br /> Je me sens obligé d'écrire à propos de la “nouvelle” loi qui autorise "le massacre des loups et oursons en Alaska", parce que des amis me contactent, scandalisés par les articles des médias qui prétendent que le méchant Trump autorise maintenant la tuerie des loups et ours en Alaska…<br /> Depuis 37 ans que j’habite en Alaska, cette situation s’est produite à de nombreuses reprises. Cette bataille entre le gouvernement fédéral et l’état d’Alaska existait déjà sous Carter, puis sous Reagan, ainsi que sous Bush père, puis sous Clinton, Bush fils, Obama et maintenant Trump.<br /> En préambule, ce n’est pas le Président qui fait les lois, mais le Congrès, le Président ne fait que signer les lois votées par celui-ci. Donc tout article de journal dont le titre comporte le mot “Trump” est de l’intox…<br /> Également, Les ours polaires sont protégés en Alaska, donc tout article de journal illustrant sa prose avec une photo de deux mignons oursons polaires est aussi de l’intox.<br /> Quant à moi, j’ai initié il y a quelques mois une pétition pour interdire la chasse de trophée des ours polaires au Canada, (interdite en Alaska), pétition qui a recueilli près de 12.000 signatures (insuffisant, malheureusement…).<br /> À titre d’info, ni les loups ni les ours ne sont en danger en Alaska, ni même en diminution. Et la seule et unique fois où les officiels de l’état ont tué des louveteaux à la tanière, c’était en 2008, ça ne s’est jamais reproduit depuis. Il faut donc arrêter l’hystérie collective qui fait croire au public (dans quel but ?) que ça va être haro sur les louveteaux et les oursons en Alaska à cause du méchant nouveau Président !<br /> Par contre, il est estimé que 80% de la diminution des caribous et des élans est due à l’action des prédateurs.<br /> Pour ceux que ça intéresse, voici les faits…<br /> L’Alaska est devenu un état en 1959. Sa constitution, qui a été ratifiée par le gouvernement fédéral, confie la gestion de la faune et de la flore à l’état, et non à Washington. Au fil des années, lorsque les populations de caribous et élans diminuaient, l’état d’Alaska demandait au gouvernement fédéral l’autorisation de réguler les prédateurs dans les refuges nationaux, ce qui était toujours refusé.<br /> L’état d’Alaska a donc assigné le gouvernement fédéral en justice en janvier 2017, et le représentant d’Alaska à la chambre des représentants, Don Young, a déposé une loi pour mettre fin à l’intrusion illégale du gouvernement fédéral dans les affaires de l’état d’Alaska. C’est cette loi qui vient de passer, et Trump l’a signée, résolvant donc une impasse législative qui perdure depuis de nombreuses années. Soit dit en passant, Don Young n’est pas un petit nouveau qui joue les gros bras. Il est né en 1933, fut élu à la chambre des représentants en 1973, et réélu sans interruption depuis cette date. Aucun membre du congrès n’est en place depuis plus longtemps que lui.<br /> Il est généralement admis que l’état d’Alaska protège sa faune, que ce soit le gibier ou le poisson, beaucoup mieux que la plupart des autres états, la raison étant que l'Alaska est très rural, et que nombre de ses habitants comptent sur la faune pour subsister. Les habitants des villages de l’intérieur et du nord ne pourraient en effet vivre sans la chasse et la pêche, puisque les supermarchés y sont inexistants et que les jobs sont rares. Il ne faut pas non plus oublier que si Don Young a introduit cette loi, et si les deux sénateurs alaskans, Lisa Murkowski et Dan Sullivan, y sont favorables, ce n’est pas parce que ce sont des monstres assoiffés du sang des oursons et des louveteaux, mais parce qu’il y a aussi des humains qui dépendent des caribous et des élans pour manger. Évidemment, les yuppies de Washington avec leur mentalité de bisounours ne peuvent pas comprendre ça, ils se soucient davantage des animaux que des natifs d'Alaska…<br /> Donc, tout ce que cette nouvelle loi accomplit, c’est de redonner la gestion de la faune à l’état d’Alaska sur tout son territoire, y compris les parcs nationaux, comme la Constitution le stipule. Il n’y aura pas de destruction en masse de portées de louveteaux ni d’oursons, en tout cas pas davantage que par le passé. La seule chose qui changera, c’est que lorsque les alaskans voudront gérer leur faune, ils n’auront plus besoin de demander l’aval de Washington. C’est de la souveraineté de l’état d’Alaska sur ses terres dont il s’agit, et de rien d’autre.
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M
quel connard !!!
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