L'Avocette élégante (Recurvirostra avosetta)

Publié le par Jean-Louis Schmitt

L'Avocette élégante (Recurvirostra avosetta)

L'avocette est surtout active à l'aube et au crépuscule mais elle peut également se nourrir au clair de lune. C'est un grand limicole aux longues pattes, adapté au milieu aquatique. Elle fréquente les marais côtiers mais peut aussi se nourrir au bord des étangs, des prés inondés et des estuaires, souvent moins salins.

Elle consomme surtout des insectes aquatiques, des vers et des petits crustacés vivant en eau saumâtre. L'avocette recherche sa nourriture dans l'eau, à l'aide de son bec incurvé et très sensible. Sa méthode est originale : elle entrouvre le bec et écume l'eau en surface. Pour cela, elle manœuvre le bec dans un va-et-vient latéral tout en filtrant les aliments. L'avocette peut aussi basculer comme un canard pour chercher sa nourriture en eau plus profonde. Jusqu'à ce que son bec soit nettement retroussé, le jeune se contente de picorer.

Observation : Réserve naturelle régionale du polder de Sébastopol (Ile de Noirmoutier) Juillet 2016

Chant : Jappement nerveux et sonore. kluit ou klîp (écoutez ci-dessous).

L'espèce est menacée principalement par la destruction des habitats d'alimentation, de nidification et d'hivernage due à l'assèchement et à la transformation des lagunes saumâtres et des salines, les dérangements sur les lieux de nidification et le braconnage.

D'après le HBW Alive, cette espèce n'est pas menacée globalement. La population en Europe est estimée entre 30 et 55 000 couples nicheurs. Le Danemark, l'Espagne, la Turquie, la France (16 000 couples), le Portugal, la Grèce et l'Italie appartiennent également à la liste des pays dont les effectifs sont très nombreux. Après la réduction de son aire de distribution en Europe Occidentale au début du XXème, cette espèce n'a cessé de s'accroître depuis les années 1940, recolonisant l'Angleterre et la Suède et annexant la Belgique et la Norvège à sa zone de nidification.

L'Avocette élégante (Recurvirostra avosetta)

Les zones humides sont détériorées par l'usage des insecticides ; heureusement cette espèce est capable de s'adapter à des habitats ayant subi une baisse de qualité raisonnable. Comme 90% des migrateurs européens sont concentrés sur moins de 10 sites, une protection efficace de ces endroits est absolument essentielle.

Sur le littoral atlantique français, l’avocette occupe essentiellement des habitats artificiels pour la reproduction. Les marais salants, en activité ou non, constituent l’habitat typique sur le littoral du sud de la Bretagne à l’estuaire de la Gironde. Dans le Nord de la France, elle utilise aussi des marais côtiers : lagunes arrières dunaires ou anciens polders. Elle peut aussi nicher dans des aménagements portuaires comme en Baie de Seine ou à Dunkerque ou en bordure de mares de hutte de chasse comme en baie du Mont Saint-Michel.

Sur le littoral méditerranéen, l’espèce niche presque exclusivement dans des lagunes, marais salants ou dans les systèmes lagunaires du Vaccarès en Camargue et du Languedoc (jusque sur les arrières-plages).

A l’intérieur des terres, l’espèce peut occuper des bassins de décantation de sucreries. La densité des oiseaux nicheurs peut être localement élevée, par exemple près de huit couples/ha sur le marais d’Olonne ou trois couples/ha dans une colonie du département de l’Hérault.

Photos : Jean-Louis Schmitt

Photos : Jean-Louis Schmitt

Publié dans Le miracle du matin

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