Contre le nucléaire : des milliers de manifestants dans toute l'Alsace

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Dans toute l'Alsace, les manifestants se sont rassemblés contre le nucléaire et pour la fermeture de la centrale de Fessenheim, ce dimanche, 30 ans après la catastrophe de Tchernobyl.

Strasbourg

Environ 300 personnes, selon la police, se sont rassemblées vers midi sur le pont de l’Europe à Strasbourg, qui marque la frontière avec l’Allemagne. Une grande majorité des manifestants étaient venus d’outre-Rhin, mobilisés par l’association Bund Ortenau.

« Nous sommes présents ici à l’endroit où le nuage de Tchernobyl s’est arrêté il y a trente ans, a ironisé côté français Jean-Marie Brom, de Stop transports - Halte au nucléaire. Mais la frontière n’arrête pas les antinucléaires. »

Qualifiant la centrale de Fessenheim de « vieille cochonnerie », le physicien estime que « le gouvernement ne veut pas sortir du nucléaire ». « En France nous sommes habitués aux mensonges du nucléaire, ajoute-t-il, et aux promesses de François Hollande » qui a annoncé la fermeture de Fessenheim avant la fin de son mandat.

Les manifestants se sont allongés sur le pont avant de jeter des fleurs dans le Rhin, symbolisant leurs « espoirs pour l’avenir » mais aussi « les 600 000 à 700 000 personnes qui souffrent encore aujourd’hui après la catastrophe de Tchernobyl », qui s’était produite le 26 avril 1986.

Sur le pont de l'Europe entre Strasbourg et Kehl. (Photo DNA - Marc Rollmann)

Sur le pont de l'Europe entre Strasbourg et Kehl. (Photo DNA - Marc Rollmann)

Vogelgrun

Près de 2000 personnes, selon la Polizei allemande, ont manifesté sur le pont de Vogelgrun à Breisach. Des membres d'associations ou de collectifs citoyens, de Greenpeace, de "Sortir du nucléaire", etc... se sont rassemblés dans une ambiance festive avec orchestre et musique, mais se sont déclarés résolus à multiplier ce type de démonstration jusqu'à la fermeture définitive de Fessenheim.

Plusieurs dizaines de manifestants ont pris place vers 11h30 sur les trottoirs du pont. Cela n'a pas nécessité l'interruption de la circulation.

Les banderoles reprenaient ce qu'on peut considérer comme le leitmotiv de cette population hostile au nucléaire: "Stop Fessenheim", "Zentrale abschalten".

Manifestants sur le pont de Vogelgrun. (Photo DNA)

Manifestants sur le pont de Vogelgrun. (Photo DNA)

Gerstheim

Venus pour l’essentiel d’Allemagne, de la région de Lahr, les manifestants, une centaine selon notre journaliste sur place (60 selon la gendarmerie), ont rallié peu avant midi, l’ancien poste de douane du pont séparant Gerstheim de Nonnenweier.

Sur les banderoles, les slogans exhortent à la sortie du nucléaire et à la fermeture de la centrale de Fessenheim. « Mr Hollande a dit qu’il allait fermer ce site en 2016, alors, qu’il le fasse », indique Barbara Knopf. Outre l’ancienneté et la fréquence des pannes des réacteurs de la centrale alsacienne, les manifestants avancent également deux autres risques : les tremblements de terre et le terrorisme. Et si un accident de type Tchernobyl se produisait, « un million de personnes devraient être évacuées », confie Joseph Hugelmann, membre de l’association écologique Bund et du groupement local de coopération transfrontalière Vis-à-Vis. Il est aussi conseiller municipal vert de la ville de Schuttern. Il a d’ailleurs retrouvé sur le pont un couple d’amis, les seuls Français présents, Marie-Paule et Raymond, venus de Herbsheim.

Eux aussi militent pour la sortie du nucléaire. « On craint un accident majeur, confie Raymond. En France, c’est l’omerta ! Certains veulent encore faire croire qu’en cas de pépin le nuage radioactif s’arrêtera à la frontière. Le nucléaire, aujourd’hui, c’est dépassé ! Et le problème en France, c’est qu’il n’y a ni financement ni volonté politique pour la recherche et le développement des énergies renouvelables ! »

A Gerstheim. (Photo DNA)

A Gerstheim. (Photo DNA)

Marckolsheim

Plus de 1000 personnes selon la police allemande, (1 200 selon les organisateurs), essentiellement allemandes, ont répondu massivement à l’appel de nombreuses associations et collectifs, le CSFR – Stop Fessenheim – Alsace Nature – Stop Transports Halte au Nucléaire – Les Citoyens Vigilants de Fessenheim, Bund - Solar-Regio - Energiewende-Waldkirch qui avaient appelé à ce rassemblement transfrontalier sur le pont du Rhin, à l’endroit même où s’est arrêté le nuage radio actif il y a 30 ans.

1000 manifestants à Marckolsheim. (Photo DNA)

1000 manifestants à Marckolsheim. (Photo DNA)

Chalampé

Près de 300 personnes se sont retrouvées, ce dimanche 24 avril, à midi, sur le pont reliant les communes française de Chalampé et allemande de Neuenburg, afin de commémorer les 30 ans de la catastrophe de Tchernobyl. Les associations antinucléaires suisses, allemandes et alsaciennes ont également profité de l’occasion pour réclamer, une nouvelle fois l’arrêt définitif des « deux très vieilles chaudières atomiques de Fessenheim ».

Les manifestants à Chalampé. (Photo DNA - Stéphane Freund)

Les manifestants à Chalampé. (Photo DNA - Stéphane Freund)

DNA-24/04/2016

Publié dans Nucléaire

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