Ostara et le lièvre de Pâques

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Ostara (Pâques en alsacien) nous vient de bien loin : explications sur une coutume devenue, au fil du temps, bien de chez nous !

Ostara et le lièvre de Pâques

OSTARA (appelé aussi Oestara, jour d’Eostre) est une fête païenne solaire célébrée à l’équinoxe du printemps (21 mars), période au cours de laquelle la durée du jour est égale à celle de la nuit.

On perçoit l’influence nordique de cette date avec le nom qu’on lui donne : OSTARA provient en effet d’Eostre, déesse germanique de la fertilité à qui on faisait des offrandes d’œufs peints pour assurer la venue du Printemps.

Cette fête célèbre donc le réveil de toutes les énergies sur la terre, la fertilité, le premier jour du Printemps : il ne peut y avoir de fête d’Ostara sans une place d’honneur réservée aux plantes !

Après la torpeur de l’Hiver, c’est l’époque des recommencements, le temps d’agir, de semer, de s’occuper des jardins. Il est conseillé de faire ce jour-là une promenade en pleine nature en célébrant la venue des beaux jours et des plantes éclatantes de vie.

On célèbre également la renaissance du dieu soleil et de son pouvoir créateur sur la nature.

Les coutumes païennes veulent que l’on allume des feux à l’aube pour symboliser le renouveau de la vie et la protection des récoltes. Les païens actuels célèbrent ce sabbat mineur en faisant sonner les cloches, en plantant les semences, en faisant le grand nettoyage de Printemps, physique et spirituel, afin de se débarrasser des énergies négatives mais aussi en parant la maison de plantes et de fleurs reflétant nos émotions et nos pensées. Il est également d’usage de prononcer des incantations de bannissement et de purification si nécessaire.

Par ailleurs, la nourriture est un très bon moyen de faire honneur à cette fête. Préparer des repas adaptés aux saisons est un symbole fort pour s’harmoniser avec la nature : toutes les pousses et les plantes sont considérées comme sacrées et donc une base excellente pour agrémenter les repas (soja, tournesol, sésame, courges, salades etc.)

L’œuf tient la place d’honneur sous toutes ses déclinaisons (omelettes, œufs durs, flans, tartes ou encore peint pour la décoration des tables) car il détient en lui la genèse du monde, il est une réalité primordiale qui contient en germe la différenciation des êtres, il est souvent la représentation de la puissance de la lumière, symbole de la rénovation périodique de la nature. Jadis les œufs étaient ramassés dans les nids puis utilisés comme talismans avant d’être mangés pendant les rituels.

L’animal représentatif d’Ostara est le lièvre que les alsaciens mangent souvent sous forme de chocolat (d’où le lièvre de Pâques chez les chrétiens) : il est le symbole de la fertilité et le fait que la terre renait après la froideur de l’hiver. Les gâteaux à base de miel sont également à l’honneur ainsi que les boissons telles que, tisanes, lait, hydromel…

Ostara et le lièvre de Pâques

"Elles murmurent, les sources qui coulent vers la vallée, toutes habillées de gouttelettes d’argent.

C’est de là qu’Ostara sortait de la terre paysanne, la déesse prête à dispenser ses bienfaits.

Tout la haut s’envolent les alouettes, chantant de leurs trilles un salut de joie au Printemps.

C’est là que s’ouvraient les bourgeons fleuris sous les pieds d’Ostara.

Puis elle levait dans les airs sa clé d’or, appelant par son geste toutes choses à germer,

Et dispensant, de son chaudron brillant, des fleurs à profusion, d’une main solennelle.

Sa chevelure dorée restait comme suspendue au milieu des bourgeons épanouis en foule.

Je voulais les saisir, tenter de m’en emparer.

Mais je ne pris dans ma main que les rayons du soleil qui se jouait de moi. "

Lotte HUWE

Photos : JLS
Photos : JLS
Photos : JLS
Photos : JLS

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Publié dans Faune-Flore

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J
Bien que très proche, la fête de l’équinoxe de printemps (Alban Eilir) et Ostara (Pâques) sont deux fêtes printanières différentes. La première est une fête solaire qui se déroule vers le 20 mars, alors que la seconde est une fête lunaire qui se déroule à la plaine lune. C’est d’ailleurs pour cela que Pâques n’est pas à une date fixe !<br /> <br /> De plus, Ostara n’est pas « Pâques en alsacien » pour reprendre vos termes. C’est le nom principale d’une déesse germanique très ancienne du printemps, qui remonte assez loin dans l’Antiquité voir même le néolithique. A la fin de l’Antiquité et le début du Moyenne âge elle sera peu à peu remplacée par la déesse Frigg. C’est donc après avoir existé pendant plusieurs millénaires, qu’elle fut apportée en Alsace, en Lorraine et plus largement en France, seulement à partir du IVe siècle, c’est à dire à la fin de l’Empire Romain par les germains. Ce n’est donc pas une influence nordique, puisque ce sont également les germains qui ont envahi la Scandinavie et légué ainsi leurs croyances aux vikings.<br /> <br /> <br /> Selon les localités son nom diverge. Les saxons puis anglo-saxons lui donnaient ainsi le nom de Eostre, chez les alamans et les burgondes c’était Ostara, chez les francs c’était Ostere, etc.<br /> <br /> Voilà c’était la petite remarque d’un historien, qui pratique le néo-druidisme et l’asatrù.
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R
Excellent article qui replace la fête de Pâques dans une tradition plus large. Je déplore que la plupart des enseignants bannissent cette fête de l'école sous prétexte qu'elle est chrétienne. Cela montre leur ignorance des strates de la culture de notre société et donc de sa richesse.. Il serait temps que la formation des enseignants ne soit pas seulement technique mais aussi culturelle. Ce serait aussi une belle entrée dans le multiculturalisme. On pourrait faire le même commentaire pour Noel.
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J
Tout à fait d'accord avec vous Roberte : vous pouvez contribuer à changer quelques mentalités en partageant par exemple la présente publication ! <br /> Merci à vous en tous cas d'être venue faire un tout sur "Nature d'Ici et d'Ailleurs" ! N'hésitez pas à revenir flâner dans mes pages : je suis certain qu'il y a d'autres articles qui ne vous laisseront pas indifférente ! Au plaisir donc...
A
merci Jjean Louis, pour cet article plein de poésie et de tendresse...<br /> est venu le temps, après le repos hivernal, le temps de se reconnecter a la terre mère, qui nous fait vivre, et dans laquelle nous puisons notre énèrgie...<br /> frohi ostara ;-)
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D
J'ai eu la chance d'avoir débuté mon existence dans ce "pays" qui encore aujourd'hui, peuple ma mémoire de souvenirs merveilleux, synonymes de paradis (perdu hélas lui aussi).<br /> Parmi ceux-ci le "triumvirat" Kriskindl, Saint Nicolas, Père fouettard" mélange de joie, d'espoir et de frayeur aussi…<br /> <br /> Mais, s'il en est un après lequel je cours encore 1/2 siècle plus tard, c'est le "Osterhas".<br /> Comble de bonheur, en ce temps-là, dans nos campagnes "pré-industrielles et d'avant remembrement" ?<br /> <br /> De fait, il n'était pas rare de le croiser ce fameux "Osterhas" : il suffisait de se dresser sur la pointe des pieds pour le surprendre au détour d'un chemin bordé de hautes herbes (c’était, je le rappelle pour les plus jeunes, avant l’ère des herbicides et autres peticides).<br /> <br /> Cela fait longtemps que je ne crois plus au Père Noël, mais le "Osterhas", c'est une toute autre affaire...
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J
Pâques pluvieuses, <br /> Mains pâteuses.
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