Journal du Couvre-feu/J. 62 ‘’États-Unis : un million d'oiseaux tués par des éoliennes chaque année’’

Publié le par Jean-Louis Schmitt

L’American Bird Conservancy vient de publier cette estimation. Elle s'inquiète de l'augmentation des éoliennes aux États-Unis, en particulier pour des espèces déjà en danger…

Des oiseaux volant autour d'éoliennes. Photo : Anda Mikelsone (Cliquez pour agrandir)

Des oiseaux volant autour d'éoliennes. Photo : Anda Mikelsone (Cliquez pour agrandir)

L’une des plus grandes associations d’ornithologie au monde, l'American Bird Conservancy, estime qu'un million d'oiseaux, a minima, sont tués par des éoliennes aux États-Unis chaque année. A minima, car les chiffres les plus précis datent de 2012. Des scientifiques avaient alors collecté les cadavres d’oiseaux au pied des éoliennes, notamment à l'aide de chiens renifleurs estimant ainsi que 360 000 oiseaux entraient en collision avec les pales ou les mats chaque année. Mais cette énergie renouvelable a augmenté de 47% depuis dix ans, avec plus de 65 000 éoliennes aujourd’hui. Ils comptent aussi les électrocutions avec les raccordements au réseau supplémentaire et aussi les oiseaux qui ne peuvent plus nicher au sol, dérangés par les installations. Si rien n’est fait d’ici 2030, ce sera cinq millions d'oiseaux par an qui y laisseront des plumes. Mais les ornithologues aimeraient avoir des données plus précises de la part des opérateurs pour voir si leur estimation n’est pas trop basse.

60 000 oiseaux tués en France, selon les estimations

En 2017, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) estimait qu’en moyenne sept volatiles étaient tués par éolienne et par an. Si on fait la même règle statistique aujourd’hui alors que nous avons environ 8 500 éoliennes, cela signifie que presque 60 000 oiseaux sont tués par an en France, à cause des éoliennes. Ici, il n'y a pas de fil électrique en plus, parce qu'ils sont enterrés entre le parc et le réseau, et la mortalité est très hétérogène d’un parc à un autre. Une base de données de cette mortalité vient d’être lancée sous l’égide du Muséum national d’histoire naturelle. Chaque opérateur doit la remplir et discuter avec les scientifiques de ses impacts.

Que ce soit pour l’American Bird Conservancy ou la LPO, il n’est pas question de s’opposer à cette énergie renouvelable qui tue beaucoup moins d’oiseaux que les chats -les services de l’État américains estiment que les félins en tuent 2,4 milliards par an aux Etats-Unis- mais les deux organisations restent vigilantes, compte tenu du déclin et des pressions sur certaines espèces. Par exemple, en France, les défenseurs des oiseaux s'opposent à la présence d'éoliennes dans les zones Natura 2000.

Ils proposent des solutions, comme brider les pales par moment ou les peindre en noir, puisque des chercheurs norvégiens ont montré que contraster les couleurs des pales des éoliennes permet aux oiseaux de mieux les voir et de réduire la mortalité de 70%. Les ornithologues s'opposent aussi à l'installation de turbines là où vivent des espèces clés déjà très en danger, que ce soit le condor de Californie ou des grands rapaces en France, comme les milans, les vautours moines et les aigles royaux.

Anne-Laure Barral/Radio France (04.02.2021)

 

 

 

 

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Publié dans Oiseaux

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F
Les éoliennes, un problème qui tracasse ici Charente Nature comme toutes les associations de défense de la biodiversité. On a l'impression qu'il n'y a pas de réelles solutions, sauf peut-être cette suggestion de peindre les pales afin de les rendre plus visibles. Mais ça reste à vérifier. <br /> Le danger pour les oiseaux est partout. Cet après-midi, nous admirions près de notre maison un vol de centaines de grues qui remontaient vers le Nord, annonçant le retour d'un temps plus clément, quand tout à coup... pan pan ! On ne saura jamais à qui ces deux coups de feu étaient destinés, aux tourterelles ? aux grues qui tournoyaient assez bas et cherchaient une direction ? ou à un animal à 4 pattes ? En tout cas on n'a pas apprécié du tout...
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B
C'est plutôt inquiétant...
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C
Ce sont des chiffres impressionnant qui, à première vue, ne plaident pas en faveur de l'éolien ! Après, je vous rejoins Jean-Louis : ce sont des chiffres qu'il faut remettre dans le contexte et qui, effectivement prennent alors un tout autre sens ! 1 million d'oiseaux tués par an par les éoliennes aux Etats-Unis contre 130 millions tués par les lignes à haute tension dans ces mêmes Etats : voilà qui change tout même si, je le concède, n'y aurait-il qu'un million ce serait bien sûr un million de trop ! J'en reviens à une conclusion très simple : quoique l'humain fasse, il fera toujours du mal...
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J
Ces chiffres évidemment inquiétants contrastent considérablement avec d’autres résultats ; voici par exemple un passage d’une étude publiée par la LPO : « Le nombre de cas de collisions constatées est extrêmement variable d’un parc à l’autre et apparaît relativement faible au regard de l’effort de prospection mis en œuvre : 37.839 prospections documentées ont permis de retrouver 1.102 cadavres d’oiseaux. L’estimation de la mortalité réelle (prenant notamment en compte la durée de persistance des cadavres et le taux de détection) varie selon les parcs de 0,3 à 18,3 oiseaux tués par éolienne et par an, des résultats comparables à ceux obtenus aux États-Unis (5,2 selon Loss et al, 2013) ou au Canada (8,2 selon Zimmerling et al. 2013). » <br /> Faut-il en déduire que l’American Bird Conservancy a surestimé ses comptages ? Je n’en sais rien et donc, je ne me prononcerai pas ! Toujours est-il que les lieux d’implantation des parcs éoliens doivent être particulièrement bien étudiés afin que l’impact sur l’avifaune (et les chauves-souris) soit le moins meurtrier possible. Enfin, en défenseur de toutes les énergies alternatives et renouvelables, je reste persuadé que l’impact des éoliennes reste bien inférieur à celui des millions de kilomètres de lignes THT et les grands immeubles qui sont, par définition, très difficiles à quantifier. Ainsi, une étude a estimé la mortalité des oiseaux aux Pays-Bas de 163 à 217 décès par kilomètre de ligne électrique à haute tension ! Selon les mêmes auteurs, l’estimation de la mortalité serait de 130 et 174 millions d’oiseaux par an par les lignes à haute tension aux États-Unis. Il est, de fait, assez surprenant que les défenseurs des oiseaux se préoccupent des mâts d’éoliennes ‘’qui cachent la forêt des pylônes électriques’’ ! <br /> Mais, comme le souligne notre ami Domi : ces chiffres –réels ou supposés- restent inférieurs à l’ensemble des oiseaux tués à la chasse ! Et puis, n’oublions pas d’autres facteurs aggravants quant à la chute vertigineuse de la biodiversité dans son ensemble comme le réchauffement climatiques, les diverses pollutions, la disparition des biotopes… Et là, en matière de lutte, on est très loin d’être exemplaire…
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D
c'est beaucoup trop, mais selon ce que j'ai lu sur le net, très très loin du nombre d'animaux tués par la chasse
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