L'abattage des loups bientôt interdit en Italie ?

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Les loups, de plus en plus nombreux notamment dans les Alpes, pourraient faire l'objet d'une interdiction d'abattage en Italie. Le ministre de l'Environnement a proposé, ce mardi 2 avril, un plan visant à la protection de l'espèce.

Photo d'illustration. / © DIETER NAGL / AFP

Établir "une coexistence" entre le loup et l'activité humaine : c'est le projet du ministère italien de l'Environnement via son nouveau plan qui prévoit notamment d'interdire l'abattage de cet animal. Les Alpes, qui s'étendent notamment en Savoie et en Haute-Savoie, concentrent près de 300 loups.

Ce "plan de conservation et de gestion du loup en Italie", porté par le ministre Sergio Costa, proche du Mouvement 5 Étoiles (M5S) au pouvoir en Italie avec la Ligue (extrême droite), doit maintenant être discuté avec les régions. Basé sur 22 actions, il s'appuie sur une analyse scientifique visant à rendre compatible la préservation de l'espèce avec l'élevage des troupeaux.

La proposition d'abattage sélectif des bêtes, un des points les plus contestés de ce plan élaboré par le précédent gouvernement de centre gauche, a été abandonnée. La mesure était combattue par les associations de défense de l'Environnement et de la cause animale, dont le WWF.

De plus en plus de loups dans les Alpes

Selon le dernier recensement du ministère, 10% des loups européens se trouvent en Italie dont près de 300 dans les Alpes, contre 100 en 2015, et plus de 1 500 dans les Apennins (une chaîne de montagnes qui parcourent l'Italie du nord au sud). Le projet de protection a réjoui les associations de préservation des animaux et de l'environnement.

Quasiment en voie d'extinction dans les années 1980, le loup est devenu le symbole "du retour de la nature en Italie" selon la WWF. L'ONG a lancé en 2017 un mouvement #SOSloup. Elle estime que la proposition du ministre italien représente un "pas en avant" et un"bon signe d'espoir" pour la faune italienne.

Les associations de défense des agriculteurs sont en revanche moins enthousiastes. La plus importante, la Coldiretti, préférerait que l'on protège les "milliers de brebis et chèvres dévorées, de vaches égorgées et d'ânes tués dans toute la péninsule, là où la présence des loups s'est multipliée ces dernières années". Pour la Coldiretti, il s'agit de défendre les familles vivant dans les montagnes ainsi que l'économie et la valorisation de la nature, menacées par les attaques de loups.

M.D./Franc3 Auvergne-Rhône-Alpes (03/04/2019

 

 

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J
Encore un problème, ou plutôt une situation, qui ne peut être résolue, ou tout du moins traitée, qu'au niveau européen, parce que les Alpes, entre autres, sont trans-frontalières. Et je rappellerai qu'il faudrait apprendre à lire aux loups parce qu'ils ont du mal à comprendre et assimiler les règlements différents en passant une frontière.
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J
Les abattages de loups, espèce pourtant –en principe- protégée, n’est donc pas seulement une spécificité bien française mais a également ses adeptes de l’autre côté des Alpes ! On n’est décidément pas prêt de sortir de ce débat "pour" ou "contre" le loup et c’est désolant ! Afin de justifier ces tueries, d’aucuns y voit la défense et la protection des troupeaux d’ovins dont, soit dit en passant, rares sont ceux qui se soucient de leur devenir, une fois qu’ils ont quitté les alpages : les interminables transports vers les monstrueux abattoirs font, de toute évidence moins couler d’encre que l’attaque d’un loup ! Alors, on "régule"… Terme gentillet pour masquer la réalité de ces massacres déguisés de l’espèce vulpine ! Le scandale est là, à notre porte et on le laisse faire : il ne devrait y avoir aucun prélèvement d’un animal prétendument "protégé" ! Alors, on justifie, on argumente, on pense aux "pauvres" éleveurs (dont, en d’autres circonstances, on ne se soucie pas le moins du monde…), on pense aux malheureuses victimes des loups (les moutons principalement du sort duquel tout le monde se moque tout autant que de celui des éleveurs) et on réclame toujours davantage de loups à abattre… pour la bonne cause ! Tout cela est assez pitoyable…
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D
Ben oui le loup est carnivore.....nous aussi !
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Z
Eviter les attaques sans abattre les loups devrait être partout la priorité. Avec les dernières mesures gouvernementales qui augmentent les quotas d'abattage , on n'en prends pas le chemin en France!
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K
Ce serait une bonne chose...
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D
Ces abattages que je pensais absolument évitables s'avèrent en outre contre productifs; ils désorganisent les meutes, créent des loups isolés et sans la meute ils ne peuvent attaquer les grandes proies sauvages, ils se tournent donc vers les domestiques plus faciles ! <br /> .Par ailleurs la protection peut assurer efficacement la sauvegarde des troupeaux, il suffit de le vouloir; à preuve ce couple d'éleveurs ayant subi des attaques en 2010 qui a , avec des aides d'état, installé des clôtures électriques , est passé de un seul à huit Patou, n'a plus de pertes de brebis.....si on ajoute la surveillance de nuit et l'exemple du berger Mathias , on prouve une fois encore qu'on peut éviter les attaques sans tuer les loups......<br /> Ces attaques se développent quand le gibier est rare, c'est souvent de la faute des humains c'est encore une raison pour le loup de s'en prendre aux troupeaux...<br /> Initiative superbe de l'Aspas, ils ont commencé en achetant un grand territoire et voudraient poursuivre pour créer un "couloir" allant des Alpes à l'ouest de l'Espagne; un couloir sans aucune activité humaine, comme humains rien que des visiteurs pour contempler la nature, la faune se multiplierait , terrain de chasse suffisant pour les loups, plus d'attaques de brebis, en fait recréer en ces lieux l'équilibre naturel.<br /> Il faut convaincre les pouvoirs publics, il faut cesser de tuer par facilité....et bêtise !!!
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D
il faut aussi écouter les agriculteurs : il y a opposition entre l'augmentation du nombre de loups et l'augmentation des mesures de protection, faut-il que la population de loups devienne insupportable ? Et une régulation intelligente n'est-elle pas préférable ? <br /> Quant au bon signe d'espoir pour la faune italienne, je voudrais bien savoir combien d'animaux sauvages, qui sont aussi la faune, un loup mange dans une année ?
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P
Exact, j'avais oublié cette sous espèce en diminution chaque samedi, il faut immédiatement envoyer une pétition à M. de Rugy pour qu'il prenne les mesures nécessaires. Nous comptons sur J.Louis pour lancer dès aujourd'hui un vaste mouvement. Ces "petites" causes moins médiatiques que le tigre et le rhinocéros méritent toute notre attention.
D
en remerciant Pierre pour son humour qui tempère le sérieux de mon propos j'ajouterai qu'il a oublié une caractéristique du loup français, le port du gilet jaune dont les effectifs sont d'ailleurs en baisse
P
J'ai oublié, le loup italien mange surtout des scampis frittis, des pâtes au pesto al dente et des pizzas Margherita, donc peu de crainte à avoir pour le bétail, enfin pour ce que j'en sais.
P
Attention Domi il faut être indulgent. Le loup italien n'a rien à voir avec le loup français. Le loup italien chante des airs napolitains (ou d'opéra) au travail, joue de la mandoline. Il circule en Vespa et plaît beaucoup aux filles en général. Il est toujours de bonne humeur. Le loup français passe son temps à râler en racontant des conneries au comptoir. Et contre la connerie les clôtures électriques et les chiens Patous ne peuvent rien. De plus les italiens ont une louve aimante comme mère de la nation, nous avons un coq ridicule dressé sur ses ergots. Faisons confiance à nos amis transalpins et reprenons un verre de Sassicaia.