Les zadistes face à un gouvernement aux ordres de lobbies.

Publié le par Jean-Louis Schmitt

La nomination de Nicolas Hulot au ministère de l’écologie annonçait l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Cette concession imposée par le soutien du très médiatique écologiste, une fois satisfaite, le Pouvoir doit satisfaire les tenants de l’ordre et rassurer la finance et les oligarques…

Quelque 1 200 personnes, selon la police, se sont rassemblées, ce lundi soir, à Nantes. Photo : Joël Le Gall/Ouest-France

Pour complaire à l’électorat réactionnaire, il doit montrer ses muscles, sa détermination, son rejet des « voyous », des « décalés », des « gauchistes » qui occupent indûment les terrains naguère dévolus aux appétits d’un promoteur bien connu du bétonnage et de l’asphalte.

2500 militaires évacuent, depuis l’aube de ce 9 avril, les ex-zadistes de Notre-Dame-des-Landes avec, n’en doutons pas, la lâche satisfaction de tous les frileux, les conformistes, les soumis, les tenants de « law and order ».

Certes, nous pouvons aussi penser que la place des militants de la terre est désormais ailleurs, le combat étant terminé et gagné en Loire Atlantique. Les vrais zadistes vont mener d’autres batailles et il ne manque pas de zones à défendre contre la voracité des destructeurs de nature. Des milliers d’hectares sont avalés chaque année par l’artificialisation et il faut occuper d’autres sites pour les sauver de l’anéantissement. Mais, le Pouvoir rassure la finance et les mafias contre nature en affirmant qu’il ne tolérera pas d’autres zads.

Le Pouvoir actuel est celui du monde des affaires, des banques, de l’argent, de la rentabilité, de l’adaptation aux exigences du Marché. Comment tolérer que des trublions, des contestataires dérangent les bétonneurs et empoisonneurs ? Il faut spéculer, enrichir les oligarques, favoriser les permis de construire, entraver ceux qui entravent la délicieuse marche des affaires.

Malheur à tous les résistants, les réfractaires, les opposants, les insoumis, les syndicalistes, les associatifs ! Silence !  On tue le vivant, les acquis sociaux, la liberté quand elle n’est pas d’entreprendre…

Gérard Charollois/CVN

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T
Il est plus aisé de s'en prendre à quelques cultivateurs de légumes en tout genres qu"aux nombreuses zones de non droit dans les banlieues cannabisées
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M
Les images diffusées ont été celles de la police, les journalistes n'ont pas été admis sur les lieux et ça n'étonne pas les gens ? Il y avait de beaux projets, de bels exemples d'innovations et des discussions étaient en cours, tous soutenus par des gens localement...pourquoi tout gâcher, si vite sinon pour asseoir un autoritarisme déplacé digne d'une dictature...désolée je suis outrée par cette façon de faire !
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J
Nous avons bien la même approche du sujet ! Merci pour ton témoignage...
J
Les ‘’ forces de l’ordre ‘’ sont entrées en action avec la violence qu’on peut imaginer… 2 500 policiers contres 10 fois moins de zadistes récalcitrants : n’est-ce pas vaguement disproportionné ? Les images d’affrontements et de destructions des habitats des zadistes me font penser à une guerre, ni plus, ni moins, et ce déferlement de brutalité m’est totalement insupportable ! Après l’abandon du projet d’aéroport à NDDL, des projets, nombreux, ont émergés… Mais, le Pouvoir en place ne pouvait tolérer toutes ces installations ‘’illégales’’ ! Il fallait donner un gage aux bétonneurs et aux spéculateurs : il n’était donc pas question d’encourager ce ‘’laisser faire’’ ! La suite, on la connaît : c’est une véritable armée qui a déferlé sur la ZAD et qui continue son œuvre de démantèlement… C’est moche !
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F
France Nature Environnement et ses associations membres des Pays de Loire et Bretagne dénoncent une opération de manipulation médiatique qui fragilise le dialogue engagé avec l’ensemble des acteurs locaux autour du projet de territoire. <br /> L'intervention en cours à Notre-Dame-des-Landes, à l'initiative de l'Etat, risque de compliquer la recherche de solutions pérennes, respectant le droit. Elle se déroule sous le signe prioritaire de la communication, et ne s'imposait pas dans ces délais ni sous cette forme. Alors que le dialogue commençait à bien s’enclencher entre toutes les parties, il n’y avait aucune urgence à une intervention au nom d’un soi-disant « État de droit ». Cette analyse a été transmise vendredi dernier par le président de France Nature Environnement à plusieurs membres du gouvernement, au Premier Ministre et au Président de la République. France Nature Environnement n’a pas été entendue et est aujourd’hui très inquiète.<br /> France Nature Environnement appelle à sortir de la spirale de l'affrontement, à refuser toute provocation à la violence et à recréer au plus vite les conditions d'un dialogue respectueux entre les parties prenantes, seule voie efficace de construction de l'avenir.<br /> Mais dans les conditions présentes, comment la fédération et les associations locales membres (France Nature Environnement Pays de la Loire, Bretagne-Vivante, la coordination régionale LPO Pays de Loire, Eau et Rivière de Bretagne…), vont-elles pouvoir continuer à apporter des propositions ?<br /> France Nature Environnement rappelle son soutien à la construction d'un projet de territoire impliquant tous les acteurs locaux, à la fois respectueux du droit et incluant des formes innovantes d'occupation de ce territoire, associant des pratiques agroécologiques à la préservation d'écosystèmes précieux et d'une biodiversité très riche.
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