Redécouvrir les gestes d’antan à la ferme

Publié le par Jean-Louis Schmitt

De mai à septembre, Christine Hebting ouvre sa ferme (coordonnées ci-dessous) pour faire vivre un voyage dans le temps de plus d’un siècle. Les gestes oubliés sont remis au goût du jour pour le plus grand bonheur des enfants.

Pour son plus grand plaisir, Pierre accompagne sa mère pendant la visite de la ferme. Photo : FRANCK KOBI

Pour son plus grand plaisir, Pierre accompagne sa mère pendant la visite de la ferme. Photo : FRANCK KOBI

« Je suis une frustrée des musées et des parcs animaliers, où on ne peut rien toucher et où les animaux sont enfermés. » À la petite ferme d’antan de Hunspach, c’est donc tout le contraire qu’a décidé de proposer Christine Hebting. Après un coup de foudre pour un corps de ferme en 2011, l’enseignante en primaire a acheté puis refait vivre le lieu « comme dans le temps ». Progressivement, au fil des rencontres et des achats lors de brocantes ou sur internet, les animaux et objets oubliés ont réinvesti la ferme. Depuis mai, Christine Hebting reçoit désormais les familles voulant découvrir la journée quotidienne de fermiers du XIXe siècle. « L’idée, c’est que les enfants puissent participer et s’amuser. Pour moi, c’est aussi un bonheur au quotidien. J’aime partager et ces visites permettent de faire de belles rencontres », souligne la maîtresse des lieux.

Des chèvres véritables « machines à bisous ». Photo : FRANCK KOBI

Des chèvres véritables « machines à bisous ». Photo : FRANCK KOBI

Des chèvres véritables « machines à bisous »

Pour mener la visite, Christine Hebting reçoit en tenue d’époque, avec son tablier, sa chemise en lin, son foulard et ses sabots de bois. Son fils de 5 ans, Pierre, l’accompagne avec enthousiasme dans son uniforme de paysan. Voilà, le visiteur atterrit à Hunspach en 1890, époque où la commune était alors allemande. Dans l’atelier, le four à pain, qui fonctionne toujours, témoigne des longues journées passées à cuire les miches de pain et les tartes flambées. Juste à côté, une drôle de machine en bois intrigue. « C’est une Schnitzelbank, un banc à sculpter, apprend Christine Hebting. Ça servait à limer les couteaux, à réparer des ustensiles… » Après une petite activité rappelant la difficile descente à la rivière pour laver son linge, c’est l’heure de nourrir les chèvres, « véritables machines à bisous » qui offrent de petites léchouilles à ceux qui les nourrissent, suivies des lapins et des moutons. Les plus courageux peuvent également s’entraîner à traire une vache en bois aux pies en caoutchouc, avant de pratiquer avec une chèvre. Une vraie, cette fois. De l’étable, le visiteur passe ensuite à la grange, dont la construction date de 1809. C’est ici, au milieu du stock de paille et de foin, entre une machine à vanner et un ancien coffre à farine, qu’il faut égrainer le maïs pour les animaux de la basse-cour. « Ça plaît beaucoup aux enfants. Il suffit de tourner la manivelle pour voir les grains tombés », explique l’enseignante.

À l’époque, pas de machine à laver. Les chemises en lin étaient nettoyées à la main dans la rivière située à 5 kilomètres de la ferme. Une fois rentré, il fallait encore nourrir les nombreux animaux (Chèvres, moutons, poules…). Photo : FRANCK KOBI

À l’époque, pas de machine à laver. Les chemises en lin étaient nettoyées à la main dans la rivière située à 5 kilomètres de la ferme. Une fois rentré, il fallait encore nourrir les nombreux animaux (Chèvres, moutons, poules…). Photo : FRANCK KOBI

Programme diversifié

La dernière partie de la visite se passe en extérieur. Après avoir nourri poules, dindons, coqs ou encore pintades et salué le poney, Christine Hebting présente son verger et son potager. L’occasion de découvrir de nombreuses plantes ou fruits, comme le myrobolan, l’ancêtre de la prune. Il a été ramené en Europe au XIIe siècle, suite au siège de Damas qui a échoué. Pour ne pas revenir bredouille, les croisés ont emporté avec eux des myrobolans. L’expédition « pour des prunes » a ensuite donné son nom à l’expression populaire.

La visite se termine par un atelier de filage de laine, dont la technique ancestrale est aujourd’hui quasiment oubliée, suivi d’un goûter où l’on peut déguster les œufs de cailles et fabriquer son propre fromage avec du lait fraîchement trait. Un programme diversifié qui devrait progressivement s’étoffer : « J’ai l’idée d’installer des ruches, conclut Christine Hebting. Comme je suis curieuse et que j’aime me documenter, j’ai beaucoup de projets… »

Visites en petit comité de mai à septembre inclus, les dimanches et jours fériés de 10 à 12 h, ou sur rendez-vous. Visites gratuites mais dons acceptés.

Maxime Maréchal 31/08/2016

Photo : Ferme d’antan

Photo : Ferme d’antan

  • FERME D'ANTAN
  • 5, Hameau Oberhof
  • 67250 HUNSPACH

Pour plus d’information : ✆ 06 66 05 84 67. http://mapetitefermedanta.wixsite.com/mapetitefermedantan >

Photo : Ferme d’antan

Photo : Ferme d’antan

Publié dans Initiative

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D
Très tentant.......vous m'avez donné envie car nous partons demain pour les Vosges alsaciennes; j'ai consulté la carte, hélas Hunspach est à l'extrême nord de l' Alsace loin de notre lieu de villégiature et le trajet serait trop pénible pour notre vieux chien Félix qui n'a jamais quitté sa maison depuis son adoption en refuge il y a 10 ans; plus d'enfant à la maison pour vivre avec lui, , pas question de pension, nous allons l'emmener et un petit essai vers la Baie de Somme a montré qu'il se sent mal et .....son estomac le montre. Amiens-Gérardmer va être assez pénible...<br /> Bref pas de Hunsbach cette fois mais je retiens l'adresse et quand notre petite-fille de 2 ans sera en âge de nous accompagner, nous l'y emmènerons<br /> Cependant sûre de ressasser là-bas le regret que les animaux de ferme ne vivent plus ainsi mais dans des usines que nous ne cesserons de combattre<br /> Ici, l'horrible M Ramery promoteur de la "ferme" dite des 1000 vaches est décédé mais le projet étant en fonction et la justice ne sanctionnant pas le nombre autorisé de vaches dépassé, NOVISSEN a encore de quoi se battre
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