Abattoirs : plus d’humain et de transparence

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Contrôle vidéo, formation renforcée, modernisation des équipements. La commission d’enquête sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français a rendu son rapport hier. Objectif : le bien-être des animaux.

La commission d’enquête s’est, dans un premier temps, intéressée uniquement aux abattoirs de boucherie (bovins, porcins, ovins…) avant d’intégrer ceux de volailles, étant également un sujet sensible pour les Français. Photo : Julio PELAEZ

La commission d’enquête s’est, dans un premier temps, intéressée uniquement aux abattoirs de boucherie (bovins, porcins, ovins…) avant d’intégrer ceux de volailles, étant également un sujet sensible pour les Français. Photo : Julio PELAEZ

Animaux agonisants, mares de sang, indifférence des employés à la souffrance… En octobre 2015, l’association L214 dénonçait le scandale de l’abattoir d’Alès dans une vidéo aux images difficilement supportables. Et les cas similaires se sont multipliés, poussant à la création d’une commission d’enquête pour lever l’omerta qui règne sur les abattoirs français. Cette commission, présidée par Olivier Falorni (député apparenté radical de gauche de Charente-Maritime), a rendu son rapport hier et mis sur la table pas moins de 65 propositions.

Concernés par la cause animale

Après six mois de contrôles et visites inopinées, mais aussi de consultations des employés, des dysfonctionnements ont été mis en lumière. Le constat général est que le bien-être des animaux n’est pas suffisamment respecté. Et les Français se souciant de plus en plus de ce problème, la commission d’enquête propose la création d’un comité national d’éthique des abattoirs. « C’est avec l’ambition de l’humanisme que nous avons travaillé pour le bien être des animaux », a expliqué Olivier Falorni.

Pour améliorer le traitement des animaux de boucherie dans les abattoirs français, la commission d’enquête préconise de faire évoluer les règles, tant en ce qui concerne la protection de l’animal (ceci comprend également son transport), que les techniques d’abattage, et plus particulièrement les abattages rituels. Secteur dans lequel le comité d’éthique tiendra un rôle majeur.

Des contrôles renforcés

Qui dit levée d’omerta, dit plus de transparence. Ce qui nécessite plus de contrôles. Un système de contrôle vidéo (et « non de vidéosurveillance », a insisté Olivier Falorni) va être mis en place. « Ce sera un outil de prévention et de formation, avec une seule finalité : le bien-être de l’animal. » Les contrôles vétérinaires seront aussi renforcés, surtout sur les postes d’étourdissement et de mise à mort.

La commission d’enquête a également établi des priorités au niveau de la formation. L’enseignement de la pratique des techniques d’abattage va prendre une place accrue afin d’améliorer les compétences et donner aux personnels le pouvoir de faire mieux.

Vigilance aux postes de mise à mort

Dans la logique du renfort de la formation : l’amélioration des pratiques d’abattage. À ce sujet, Jean-Yves Caullet a ajouté qu’une rotation devrait être effectuée à ce poste à cause du caractère répétitif du geste, dans le but d’accroître la vigilance des employés lors de cette étape. Enfin, la dernière grande partie du travail concernera la modernisation du matériel, pas toujours aux normes selon les abattoirs (que ce soit le matériel d’immobilisation ou d’étourdissement). Le rapport préconise aussi une incitation à investir.

L’ensemble de ces mesures vont être soumises au ministère de l’Agriculture et à Stéphane Le Foll, et certaines d’entre elles feront l’objet de propositions de loi, en particulier en ce qui concerne le contrôle vidéo.

Maeliss Innocenti 21/09/2016

Publié dans Bidoche

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