Il était tard déjà… J’étais sorti vers huit heures et la journée promettait d’être, une fois encore, très chaude ! Hormis quelques rapaces, je ne pensais plus voir grand-chose ce matin-là, quand soudain…

Le soleil était haut, quelques nuages passaient dans le ciel bleu azur et je m’y promenais avec eux : cela devenait un jeu fort plaisant et, pour le coup, très apaisant ! Ces voyages imaginaires me faisaient en effet le plus grand bien ! De surcroît, ils n’entamaient en rien mon bilan carbone tout en me procurant de formidables visions de mon univers quotidien mais totalement neuf… J’aurais voulu allez beaucoup plus loin, beaucoup plus haut encore mais, un fil invisible me retenait, me ramenait vers le sol brûlé par des journées de chaleur intense ! Impossible de s’échapper, j’étais condamné à y rester…

Tout à mes rêveries, j’étais en fait très peu concentré sur ce qui se passait autour de moi. Aussi n’avais-je nullement prêté attention à ce bref mouvement qui avait eu lieu à une cinquantaine de mètres devant moi, sur la droite… Lorsqu’enfin je repris conscience de la réalité, je les vis, tous deux, très nettement devant moi ! Ils étaient là, arrachant quelques herbes ici puis là, avançant comme moi, du même pas que moi mais, surtout, sans se soucier aucunement de moi. La situation était vraiment troublante : je faisais quelques photos tout en avançant ! Mais, étais-je vraiment là, dans le même univers que ces deux jeunes chevreuils ? Je n’en étais pas certain du tout, en fait, une partie de moi-même semblait être restée là-haut, avec les nuages !

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