Guépard, lynx, éléphant : les trophées de chasse sont encore importés en France
Prendre un billet d’avion direction l’Afrique, charger son fusil, parcourir la savane en voiture, puis tuer un éléphant, un léopard ou un hippopotame, avant de le faire dépecer pour ramener sa tête à la maison et l’exposer fièrement dans son salon.
/image%2F1972810%2F20240207%2Fob_e0c9c3_834973-opengraph-1200-1.jpg)
C’est le petit plaisir que s’offrent chaque année des dizaines de riches Français. Oui, ça peut paraître incroyable de nos jours, mais cette pratique est toujours légale. Selon l’association Human Society, entre 2014 et 2018, la France a importé 752 trophées de chasse
Et ce de 36 espèces de mammifères protégées par la CITES, la convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction. Sur cette période, notre pays est le premier importateur européen de trophées de guépards, de léopards, ou de lynx d’Eurasie, et le troisième importateur européen de trophées d’éléphants d’Afrique et d’hippopotame.
Ces animaux sont pourtant inscrits sur la liste rouge des espèces menacées. Alors, certes, la chasse aux trophées n’est pas la principale cause de leur disparition, mais elle a quand même un impact non négligeable. En choisissant de tuer les animaux les plus imposants, les chasseurs européens créent une sélection non naturelle qui a des conséquences négatives sur la reproduction, le comportement et la diversité génétiques des espèces.
Sans compter la souffrance des animaux ciblés, qui mettent parfois plusieurs jours à mourir de leurs blessures, car certains tireurs évitent la tête, pour ne pas abîmer leur futur trophée. Alors pour se défendre, les chasseurs assurent que les grosses sommes versées pour avoir le droit de tuer ces majestueuses créatures, permettent de faire vivre les communautés locales. Un Américain a par exemple payé 350 000 dollars pour tuer un rhinocéros en Namibie.
Mais en réalité, ce commerce de la mort rapporte beaucoup moins d’argent que le tourisme d’observation de la faune sauvage, qui a lui besoin d’animaux vivants et en bonne santé.
/image%2F1972810%2F20240207%2Fob_2a60e1_20240207-001-les-trophees-de-chasse-s.png)
Un texte discuté à l'Assemblée nationale
La chasse aux trophées ne va pas s’arrêter du jour au lendemain, mais elle pourrait être sacrément handicapée grâce à la France, car un texte proposant d’interdire l’importation de certains trophées de chasse sera bientôt débattu à l’Assemblée nationale.
La proposition de loi prévoit d’empêcher les chasseurs de ramener à la maison les trophées d’animaux issus de plusieurs centaines d’espèces protégées, dont les rhinocéros, les guépards ou les ours polaires. Ce texte propose également de rendre illégal la publicité ou la promotion de la chasse d’animaux menacés. Il a déjà été adopté en commission et il a de bonnes chances d’être voté par les députés.
Notre pays rejoindrait ainsi un mouvement grandissant en Europe. La Belgique vient en effet d’interdire l’importation de trophées de chasse de nombreuses espèces, et c’est déjà le cas aux Pays-Bas depuis 2016, ainsi qu’en Finlande depuis l’année dernière.
Hugo Clément, en toute subjectivité
Si vous avez apprécié cette publication,
partagez-là avec vos amis et connaissances !
Si vous souhaitez être informé dès la parution d’un nouvel article,
Abonnez-vous !
C’est simple et, naturellement, gratuit !