Grande oubliée des annonces qui ont fait suite aux mobilisations paysannes, la filière bio souffre du mépris durable des gouvernements successifs. Depuis des années, les paysans bio sont les parents pauvres de la politique agricole commune (PAC), qui privilégie encore et toujours l’agro-industrie.
Alors que la crise de croissance que traverse la bio peine à trouver une réponse budgétaire à la hauteur des enjeux, le gouvernement a annoncé une enveloppe exceptionnelle de 50 millions d’euros, soit une aide d’environ 800 euros par ferme. Les 60 000 fermes bio, par l’entremise de leur fédération, ont fermement protesté contre cette « aumône ». Aides d’autant plus urgentes que les effets de l’inflation ont conduit certains consommateurs à se détourner des produits bio, entrainant le secteur de la bio dans une crise inquiétante.
Il est urgent de soutenir la bio car cette pratique agricole est bénéfique pour la santé des consommateurs et pour les écosystèmes. Mieux, elle contribue à la souveraineté alimentaire en produisant localement une nourriture de qualité et de saison.
Face aux multiples reculs annoncés par le gouvernement sous la pression du syndicat agricole majoritaire, dont la mise en pause du plan Écophyto et le soutien aux nouveaux OGM, il y a urgence à faire nombre pour sauver la bio.
L’agriculture biologique mérite le soutien des pouvoirs publics et l’engagement du plus grand nombre, en tant que consommateur mais aussi et surtout en tant que citoyen et parent d’élèves. Sans cette mobilisation citoyenne, nous continuerons à constater, année après année, l’irrespect des objectifs que l’État s’était fixé en matière d'alimentation bio servie dans les cantines scolaires.