Kina et Yuk, découvrez l'incroyable histoire de deux renards polaires
La période des fêtes c'est le moment pour aller découvrir en famille l'aventure d'un couple de renards de l'Arctique. L'histoire est sortie de l'imagination du réalisateur Guillaume Maidatchevsky, un Normand qui a affronté les -40°c du Canada pour mettre en images et en musique ce conte.
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Kina la renarde polaire, héroïne de ce conte familial, est séparée de sa moitié dans un environnement soumis à la pression de l'homme Photo : Valdés
Le film sort le 27 décembre 2023. Mais depuis le début du mois, le réalisateur normand enchaîne les avant-premières. Aller à la rencontre de son public c'est pour Guillaume Maidatchevsky l'occasion de découvrir les réactions suscitées par son film.
"Le cinéma c'est une occasion pour les enfants et les adultes d'être présents à 100%, sans aucune distraction. Après des semaines de to
rnage et de montage, c'est une réelle émotion de voir le public. Les enfants ne mentent pas." Mais revenons d'abord à l'histoire d'un couple à l'épais pelage.
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L'histoire de Kina et de Yuk n'est pas qu'une romance à la Roméo et Juliette. Photo Valdés
Quelle aventure ?
C'est celle d'un couple de renards polaires, séparés par la fonte prématurée de la banquise, alors que Kina s'apprête à mettre bas. "L'idée m'est venue en découvrant une photo d'un renard piégé sur un morceau de glace à la dérive... je me suis demandé d’où venait ce renard, quel était son parcours et ce qu’il allait devenir. Je suis parti de ce fait réel pour écrire mon histoire."
Elle prend donc place dans le grand Nord canadien, soumis à un réchauffement climatique bien plus pesant qu'ailleurs sur le globe. Guillaume rappelle que "l'Arctique se réchauffe deux fois plus rapidement que le reste de la planète".
L'équipe a tout de même affronté des températures glaciales pendant six semaines. "Tourner par -40°c en pleine nuit, c'est particulier. Pour vous donner une idée, une tasse de café brûlant met 45 secondes à se transformer en glaçon. On est couvert de multiples couches de vêtements, chaque geste coûte. Mais les renards polaires quant à eux sont très à l'aise dans leur environnement."
Reportage P. Latrouitte / D. Frotte / C. Thomas/ A.Guedes
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Kina et Yuk, rencontre avec le réalisateur Guillaume Maidatchevsky, au cinéma le Cabieu à Ouistreham. Photo : France 3 Normandie
Les héros : Kina et Yuk
Ici, les animaux mènent le film, et en particulier les deux renards polaires que le réalisateur parvient à filmer de très, très, près.
Le gros plan sur les regards est l'une des méthodes de Guillaume pour que les animaux endossent leur rôle personnage. "Ce n'est pas un renard polaire, c'est Kina ou Yuk que l'on filme. Ce n'est pas un loup parmi d'autres mais Loup noir".
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Filmer les courses-poursuites de loups a nécessité une logistique lourde (grues, motos-neige...). Photo : Valdés
Les humains ne sont donc pas le sujet, on l'a compris. Leur présence est palpable à travers les répercussions du réchauffement climatique. "Ça ne fait pas de ce film un documentaire, c'est bien un conte ou un film d'aventures", insiste le réalisateur.
Comment un renard devient acteur ?
"Nous sommes allés dans un sanctuaire du Yukon, au Canada. Là, des renards polaires vivent en liberté. Une portée de renardeaux est née, des coaches animaliers les ont habitués à l'homme, tout en préservant leur côté sauvage. Puis nous sommes venus passer un peu de temps avec eux afin qu'ils s'habituent à notre odeur, d'abord sans les caméras", explique le Normand.
"On ne devait ni les toucher ni les caresser." Filmer des animaux présente une très grande part d'incertitude, alors mieux vaut être réactif et suivre leur mouvement. "On tournait à trois caméras une même scène. On était loin, il fallait suivre leurs déplacements même si Kina tournait à gauche au lieu d'aller à droite, comme on l'avait prévu à l'origine."
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Guillaume Maidatchevsky dans le grand nord canadien. Photo : Valdés
Avec le temps une relation de confiance s'est établie entre les animaux et les humains.
Le moment le plus fort du tournage ?
Là, Guillaume n'hésite pas une seconde :"quand on a vu s'endormir le couple de renards dans son terrier, sous nos caméras - alors que ce sont des animaux très vifs, méfiants - on a été tous extrêmement émus. On a même versé notre larme. Ça prouvait à quel point le lien de confiance était établi avec nous. Même si tourner les courses-poursuites avec les loups a demandé une énorme logistique et des jours de tournage, le moment magique était cet instant d'endormissement".
Un conte pour enfants et pour adultes ?
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La nature du grand nord canadien est superbement mise en avant. Photo : Valdés
Guillaume a souhaité toucher tous les publics : "les enfants ne verront peut-être qu'un Roméo et Juliette de l'Arctique; les parents peuvent y lire de réelles préoccupations environnementales. Ce n'est pas qu'une 'jolie petite histoire de Kina et Yuk', certains moments sont durs, mais ce sont les ressorts de dramaturgie d'un film d'aventures. C'est aussi ce qui encourage l'échange entre parents et enfants à la sortie de la séance."
Et si le public ne devait retenir qu'une seule chose...
"J'aimerais que l'émotion ou l'empathie suscitée par l'histoire de ce couple puisse donner l'envie d'en apprendre davantage. Aux enfants d'aller voir où et comment vit un renard polaire, mais aussi toute la faune de l'Arctique qui prend de plein fouet un gros coup de chaud. Le bonus c'est la prise de conscience. En tant que réalisateur, je me considère comme un jardinier qui sème des graines."
Stéphanie Lemaire et Pauline Latrouitte/France 3 Calvados
La musique du film a été composée par un autre normand, Julien Jaouen. Le récit est porté par la voix de l'actrice Virginie Efira.