Bisphénol A : huit entreprises de l'agroalimentaire sanctionnées par l'Autorité de la concurrence

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Si je vous demande d’imaginer de riches industriels qui complotent pour gagner plus d’argent, au détriment de la santé des consommateurs…Vous allez me dire que je me fais des films, qu’il faut arrêter les séries et revenir un peu sur terre.

Un rayon de conserves de légumes dans un supermarché

Et pourtant c’est bien ce qu’il s’est passé, chez nous, en France ! 8 entreprises de l’agroalimentaire qui commercialisent des produits en conserves, dont certaines très connues, comme Bonduelle, d’aucy ou Unilever, viennent de recevoir une amende très salée de la part de l’Autorité de la concurrence.

Près de 20 millions d’euros, qu’elles vont devoir payer aux côtés de plusieurs fournisseurs de conserves et d’organismes professionnels, dont l’Association nationale des industries agroalimentaires.

L’Autorité de la concurrence reproche à ces géants de la conserve de s’être mis d’accord pour ne pas informer le consommateur sur la présence de Bisphénol A dans leurs produits. Cette substance chimique de synthèse est utilisée dans la fabrication de résines, notamment pour protéger l’intérieur des boîtes métalliques de denrées alimentaires.

Problème : le Bisphénol A est considéré comme un perturbateur endocrinien et est soupçonné d’être lié à des maladies graves. Selon le ministère de la santé, il pourrait être responsable de troubles de la reproduction, et être lié au diabète, à des dysfonctionnements de la thyroïde ou encore à des cancers du sein et de la prostate.

C’est pour cela qu’il a été interdit dans les biberons en 2013, puis en 2015 dans tous les contenants alimentaires, dont les conserves. Et qu’ont fait les industriels épinglés par l’Autorité de la concurrence ? Pendant plusieurs années, avant l’entrée en vigueur de l’interdiction, les marques comme Bonduelle ou d’aucy ont bénéficié d’une tolérance leur permettant d’écouler leur stock de conserves contenant du Bisphénol A.

Et c’est durant cette phase transitoire qu’elles se sont mises en dehors des clous. Pour éviter que les boîtes SANS Bisphénol A ne fassent concurrence à celles qui en contenaient encore, les vendeurs de conserves se sont entendus pour NE PAS indiquer sur leurs produits la présence ou non de Bisphénol A. Le consommateur n’avait ainsi aucun moyen de savoir ce que contenait la conserve qu’il achetait.

L’Autorité de la concurrence indique que cette stratégie collective avait aussi pour but « d’inciter les industriels à refuser de livrer des boîtes sans Bisphénol A avant l’entrée en vigueur de l’interdiction, alors même que la grande distribution formulait des demandes en ce sens ».

Il faut le dire plusieurs fois pour le croire : des grandes marques se sont mises d’accord pour cacher des informations aux consommateurs et ont tout fait pour reculer la mise en vente de conserves plus sûres, sans Bisphénol A, tout ça pour écouler tranquillement leur stock de conserves contenant un perturbateur endocrinien. Bref, le business avant la santé des Français !

Hugo Clément, en toute subjectivité

 

 

 

 

 

 

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Z
Pourquoi je ne suis pas surprise! Et pour une découverte de ce genre combien restent planquées!!!
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M
Rien d'étonnant c'est la définition de l'ultra libéralisme si cher à nos gouvernant : faire du fric à n'importe quel prix et quel qu'en soit les conséquences Combien d'années avant l'interdiction définitive de l'amiante ?? ou l'interdiction du chlordécone aux Antilles et la liste est encore longue. Toujours les mêmes ingrédients des industriels sans aucun scrupule et des politiques aux ordres.
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B
Eh bien c'est une info pas réjouissante du tout !<br /> Encore une fois on nous cache la vérité...<br /> On se fiche des conséquences sur la santé<br /> Bon samedi Jean-Louis
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J
Cette forme de criminalité est malheureusement bien plus fréquente qu’on le pense, deux exemples simples avec l’utilisation des pesticides dont l’interdiction est sans cesse repoussée par l’état alors que les études scientifiques en montrent les graves méfaits, le non port du masque respiratoire lors de l’épidémie de covid dont on a de suite reconnu le caractère respiratoire mais pour lequel la mesure principalement prônée reste encore et toujours de façon inexplicable le lavage des mains. <br /> On peut en rapprocher les réductions drastiques des moyens du système de soins dont la note internationale dégringole de jour en jour, les méfaits de soit disant plans pour la scolarité et avec là aussi un système qui dégringole, attaquant les possibilités pour notre pays de rester à un bon niveau de connaissance et bien évidemment cette criminelle inaction concernant l’avenir de la planète … il y en a beaucoup d’autres, de ces plans pourris visant à maintenir coûte que coûte une forte rentabilité pour une minorité. <br /> Il faudra bien un jour ou l’autre, changer ce système décisionnel ne reposant que sur la volonté de quelques uns au mépris de la vie même des autres.
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V
il faut respecter la nature
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