La Chine dévoile un colossal porte-conteneurs à propulsion nucléaire

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Présenté début décembre à l'occasion d'un salon, ce monstre des mers alimenté par un réacteur à sels fondus de thorium, une ressource abondance en Chine, serait capable de transporter 24000 containers. Un pas vers la décarbonation du transport maritime, très polluant.

Depuis les années 1980, les navires civils à propulsion nucléaire ont disparu. L'atome équipe désormais des porte-avions, comme le célèbre Charles de Gaulle, propriété de la France, ou encore des sous-marins, à l'instar du Rubis. Mais le vent de l'histoire - et l'impérieuse transition énergétique - amène les compagnies maritimes à réviser leurs plans. Le fret transporté sur les eaux est l'un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre (CO2).

Récemment, l'Organisation maritime mondiale a approuvé l'objectif "zéro carbone" d'ici à 2050. Le chemin est long, mais un pays n'a pas attendu l'aval de l'institution pour imaginer un transport maritime décarboné : la Chine. Début décembre, la deuxième puissance économique mondiale a dévoilé l'un des plus gros porte-conteneurs à propulsion nucléaire du monde. L'annonce, communiquée lors d'une conférence internationale organisée à Shanghaï, a été relayée par le site Interesting Engineering.

Ce géant des mers, baptisé KUN-24A serait capable de charrier 24 000 cargos. Aujourd'hui, le plus important porte-conteneurs, commercialisé par la compagnie MSC, revendique 24 116 conteneurs. Mais contrairement aux navires militaires alimentés par des réacteurs à eau pressurisée, le bateau de construction chinoise s'appuierait sur un réacteur composé de sels fondus utilisant du thorium. Ce métal "vert" se trouve essentiellement dans les roches et les sols.

La Chine contient du Thorium en masse.

En juin dernier, Pékin avait déjà délivré un permis d'exploitation pour développer un réacteur expérimental dans le désert de Gobi. Le projet de navire à propulsion nucléaire n'est donc pas un hasard. Le chantier naval responsable de la conception du KUN-24A promet d'améliorer la sécurité et la fiabilité de l'engin, alors les opposants à ce projet mettent en doute ces arguments.

Potentielles applications militaires ?

D'aucuns soulèvent également des questions sur les potentielles applications militaires de ce porte-conteneurs. Des interrogations qui interviennent dans un contexte de renforcement des capacités de défense de la Chine. Jamais le pays n'avait autant investi dans le domaine qu'en 2022. Les Occidentaux craignent notamment la possibilité d'une invasion de Taïwan, une île située à quelques encablures de la frontière chinoise.

Pour le moment, les caractéristiques du réacteur au thorium ne semblent pas correspondre aux besoins militaires. Le chantier naval de Jiangnan reste encore à l'état de plan. Mais le projet a déjà été avalisé par la certification internationale de la DNV Classification Society. Un pas vers un lancement proche ?

Antoine Grotteria/Géo

 

 

 

 

 

 

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Z
A voir l'utilisation qu'il en sera faite!
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B
Plutôt inquiétant...
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