Des forêts résilientes et nourricières

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Arbres fruitiers, plantes, légumes, bois de chauffage... Dans une forêt nourricière, on trouve tout, ou presque, pour vivre. A Mosles, en Normandie, l'association Danub' expérimente une forêt-jardin, et accompagne les particuliers qui souhaitent se lancer…

A Mosles, dans le Calvados, une ancienne friche est devenue un jardin-forêt, tout y est comestible, ou presque… Photo : Cécile Bidault/Radio France

Nous sommes près de Bayeux, dans le Calvados. A Mosles, au lieu-dit du Danu, se cache une forêt magique. Ses pouvoirs : elle nourrit les humains et préserve la biodiversité. Cette forêt-jardin est l'œuvre de l'association Danub', qui s'est inspirée de ce que font les Maoris en Nouvelle-Zélande.

On l’appelle aussi forêt nourricière, puisque presque chaque arbre, chaque végétal qui la compose est comestible. Depuis 2020, l’association a planté, sur une ancienne friche, une centaine d’espèces. Dans un ordre bien précis que nous expose Romain Silvestre, jardinier-coordinateur : "le principe de base d'une forêt-jardin, c'est de jouer sur les strates, les différentes hauteurs, pour exploiter au mieux la lumière. Tout au Nord du terrain, nous avons les plus grands arbres, les arbres de canopée, par exemple le chêne et le noyer. Et plus on va vers le Sud, plus les arbres sont petits".

La forêt-jardin est organisée en strates, selon les hauteurs des arbres, au Nord, les plus grands, qui protègent les plus petits au Sud. Photo : Cécile Bidault/Radio France

Autonomie alimentaire

La dernière strate, dans la clairière de la forêt nourricière, c’est un simple potager : ici poussent, protégés par les grands arbres, fèves, courges, artichaut et herbes aromatiques. L’objectif de la forêt nourricière est l’autonomie alimentaire pour celui qui la plante. Autonomie en énergie aussi puisqu’il y a des essences réservées au bois de chauffage.

L'association Danub' ne s'arrête pas à cette expérimentation, puisqu'elle a créé un bureau d’étude, pour accompagner les particuliers qui souhaitent en planter chez eux. C'est le cas de Pascale et Christian Cédra, agriculteurs bientôt retraités. Ils veulent transformer leur terrain de 6000 mètres carrés en forêt nourricière.

Eleveurs en Normandie, Pascale et Christian Cédra sont accompagnés par l'association Danub' dans leur projet de forêt nourricière. Photo : Cécile Bidault/Radio France

« Ce n'est pas juste planter des arbres comme ça", explique Pascale, "c'est réfléchi. Il y aura une partie pour le bois de chauffage, une clairière pour observer les animaux, et une partie agrément". La démarche est avant tout environnementale complète Christian : "c'est aussi la continuité de notre exploitation. On voulait un élevage qui laisse très peu d'empreinte écologique. Avec cette forêt, on a cette continuité, et en plus c'est un outil capable de produire, et d'éventuellement faire vivre une personne".

Forêt sanctuarisée

18 projets sont en cours dans le Calvados, accompagnés par Julien Coupat, l’autre jardinier coordinateur de l’association : "avec les changements climatiques, on parle de plus en plus de stockage de carbone, et je pense que les gens sont en train de prendre conscience de la possibilité qu'on a collectivement de faire changer les choses. C'est un modèle très résilient, à tous points de vue". Les propriétaires qui font appel à Danub' s’engagent à sanctuariser leur forêt nourricière pendant 99 ans.

Cécile Bidault/Radio France

 

 

 

 

 

 

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Z
De bonnes initiatives à développer! <br /> Amitiés Jean-Louis.
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D
L’avenir ???
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B
Bien ces forêts nourricières !<br /> Bon vendredi Jean-Louis
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J
Bonnes initiatives, et tant qu’on y est réfléchir au remplacement en ville, des platanes, marronniers et autres espèces non comestibles qu’il faut en plus tailler le plus souvent, par des variétés fruitières, serait probablement un plus. Il y a un parc à côté de chez moi dans lequel on trouve des chênes, saules, résineux, ok c’est sympa, mais un coin avec pruniers, noyers, cerisiers, pommiers…et des arbustes à fruits rouges, des noisetiers, châtaigniers …pêchers, abricotiers, cognassier, citronnier, orangers dans le Sud…la liste semble bien longue mais inexploitée.
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D
ainsi vivaient nos lointains ancêtres
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