Bassines, non merci : un mouvement populaire qui grandit

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Les premiers opposants au principe des bassines se sont organisés dans les années 2010. Depuis les évènements de Sainte Soline en mars 2023, la contestation a encore grandit. Selon Adeline, co-porte-parole du collectif « Bassines non merci », ‘’En France, la plupart des gens comprennent désormais qu’il ne s’agit pas d’eau de pluie, mais de l’eau qui vient des nappes phréatiques pour l’agro-industrie.’’. Malgré une violente répression en 2023, le mouvement grandit joyeusement. Une semaine de rencontres et de mobilisation est prévue du 14 au 21 juillet 2024, en Poitou Charente.

Un militant déguisé en Outarde canepetière, un oiseau que le Conseil national de protection de la nature cite dans les animaux à protéger sur le site de Sainte Soline. Ici, devant le tribunal de Niort le 28 novembre 2023. Photo : Bassines non merci.

C’est quoi une bassine et pourquoi s’y opposer ?

Les bassines sont des cratères de plusieurs dizaines d’hectares en moyenne, construites pour qu’une minorité d’exploitation, stockent de l’eau, utile à l’irrigation à cas de sécheresse. Ces bassines ne sont pas remplies par l’eau de pluie ou l’eau de ruissellement mais par de l’eau pompée dans les nappes phréatiques. Selon « Bassines non merci », ces bassines financées à 70% par de l’argent public, seront utilisées par seulement 5% des exploitations du territoire concernées, alors que les autres agriculteurs devront s’adapter aux restrictions préfectorales. ‘’Le gouvernement soutient le modèle de l’agriculture intensive » constate Adeline. « Il s’agit d’irriguer du maïs dont une bonne partie sera exportée, des cultures pour les animaux d’élevage industriel ou les méthaniseurs. Un modèle qui fournit à peine 2% de notre consommation en fruits et légumes.’’

Le gouvernement estime au contraire qu’il s’agit du mode de sécurisation de la ressource en eau le plus satisfaisant vu la situation. Le site d’information ‘’Vie Publique’’ qui dépend de la Première ministre, se base sur un rapport du BRGM de 2021, qui se base sur des mesures plutôt anciennes (2000/2011).

Des énergies d’horizons divers, des collectifs qui essaiment dans toute la France

La violence de la répression de la manifestation de Sainte-Soline en mars 2023 a été terrifiante. Mais le mouvement  » Bassines non merci » a finalement pris de l’ampleur.  » Nous travaillons avec Les Soulèvements de la Terre, la Confédération paysanne, la CGT, Solidaires et bien d’autres, précise Adeline, c’est un mouvement avec des énergies qui viennent d’horizons très différents, trans-générationnels, de classes sociales mêlées. Le procès des soi-disant leaders du mouvement, a concerné seulement des hommes, et est finalement peu révélateur de notre organisation. Aujourd’hui, nous avons les compétences pour analyser des textes administratifs ou juridiques, des bénévoles qui ont de l’humour et de la créativité pour qu’on prenne plaisir à se voir, à collecter de l’argent ou à passer nos infos, dans des conditions agréables. » Des collectifs essaiment dans plusieurs départements en France.

Des décisions de justice, des avis qui donnent espoir

Plusieurs décisions de justice redonnent le moral aux personnes engagées pour ce partage de l’eau : l’annulation de la dissolution des Soulèvements de la Terre, l’annulation le 3 octobre 2023 par le tribunal administratif de Poitiers de deux arrêtés préfectoraux autorisant la création de quinze retenues d’eau destinées à l’irrigation agricole en Nouvelle-Aquitaine ( dans son jugement, le tribunal pointe l’inadaptation des mégabassines face aux effets du changement climatique.). Un avis du Conseil National de la Protection de la Nature, qui s’est autosaisit, confirme aussi, en avril 2023, que l’aménagement de la mégabassine de Sainte-Soline est susceptible d’avoir des impacts préjudiciables sur la reproduction des outardes canepetières.

A suivre, une semaine en juillet

Les collectifs qui travaillent sur cette question de l’eau, prévoient une semaine de mobilisation, de fête et d’information, dans le Poitou Charente, du 14 au 21 juillet prochain. A suivre.

Un Monde Meilleur.Info (30 décembre 2023)

 

 

 

 

 

 

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Commenter cet article
M
Un mouvement de simple bon sens face au changement climatique, à l'inverse des solutions prônées par des technocrates bornés au service de l'agriculture industrielle.et d'elle seule. La répression est d'autant plus violente que les politiques savent qu'ils ont tort sur toute la ligne et qu'ils cherchent à imposer de force des solutions qui conviennent à leurs amis gros exploitants agricoles et industriels des engrais et des pesticides qui les fournissent au détriment de tous les autres. Heureusement il reste les tribunaux pour contrôler un peu les dérives antidémocratiques du gouvernement mais pour combien de temps encore ??
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Z
Ce mouvement a tout mon soutien.<br /> Amitiés Jean-Louis
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B
Tant mieux si ce mouvement populaire grandit...<br /> Bon mardi Jean-Louis
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