Le paradoxe de notre rapport aux animaux

Publié le par Jean-Louis Schmitt

C'est l’histoire d’un petit veau né avec six pattes, qui avait beaucoup ému les médias. Ce veau était condamné, mais heureusement, les grands moyens ont été déployés : il a été opéré.

Sur BFMTV, ainsi, la journaliste racontait que ce petit veau était né dans une exploitation agricole de l'Aveyron avec deux pattes en trop situées à l'arrière de la tête. Alors si on l’avait laissé comme ça, ce veau était condamné, mais heureusement, les grands moyens ont été déployés : il a été opéré. BFM précise que "son éleveur donne régulièrement des nouvelles à la clinique, d’autant parce que sur les réseaux sociaux c’est un peu devenu une star."

Trop mignon n’est-ce pas ? On a eu des nouvelles la semaine dernière, grâce au journal La Dépêche du midi. Je vous lis le titrede larticle : « Né avec six pattes il y a un an, le veau opéré et remis sur pied va bientôt partir… à l’abattoir ». Et il sera vendu pour sa viande ! Désolé pour ce retour à la réalité un peu cruel, mais si je vous en parle c’est parce que cette histoire est à mon sens très révélatrice du comportement paradoxal que nous avons vis-à-vis des animaux.

Eh bien d’un côté vous avez les chiens, les chats et les autres animaux de compagnie, qui sont protégés par la loi et sur lesquels nous ne tolérons aucune maltraitance. Si je découpe votre chien et que je le fais cuir au barbecue, je vais être arrêté mais je vais aussi passer pour un fou. Et puis, de l’autre côté, vous avez des animaux très semblables, tout aussi intelligents et sensibles, comme les cochons, que nous enfermons à vie dans des élevages intensifs avant de les égorger. Là, on trouve ça normal.

La différence réside dans le fait que nous reconnaissons à nos chiens et chats le caractère d’individus, dotés d’émotions et d’une personnalité unique. Quand on considère qu’on a en face de soi quelqu’un, et pas quelque chose, il devient difficile de lui faire du mal. À l’inverse, les animaux d’élevage sont considérés comme une masse informe de viande : ils seraient tous interchangeables. D’ailleurs, on dit qu’on mange DU porc ou DU bœuf, pas qu’on mange UN porc ou UN bœuf.

Nous avons du mal à avoir de l’empathie pour ces animaux

Parce que nous ne vivons pas à leurs côtés, nous ne les connaissons pas et, souvent, nous ne les voyons même pas, c’est tout le problème de l’élevage industriel. Alors quand un petit veau débarque sur nos plateaux télé, qu’on découvre son histoire, sa malformation, eh bien on s’attache à lui, on le considère non plus comme un morceau de viande mais pour ce qu’il est : un individu, qui souffre, et qu’on a envie de sauver.

Malheureusement, ces créatures sont toujours rattrapées par leur destin : celui d’objets de consommation, traités comme des biens, et non comme des êtres sensibles.

Hugo Clément

 

 

 

 

 

 

Si vous avez apprécié cette publication,

partagez-là avec vos amis et connaissances !

Si vous souhaitez être informé dès la parution d’un nouvel article,

Abonnez-vous !

C’est simple et, naturellement, gratuit !

 

 

 

 

 

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
B
C'est bien pour ce petit veau<br /> J'ai suivi son histoire<br /> Merci à Hugo Clément...
Répondre
Z
Je suis devenue végétalienne pour - entre autres raisons- échapper à cette ambiguité. L'animal est un être sentient à part entière dont la vie ne nous appartient pas . <br /> Amitiés Jean-Louis.
Répondre
R
Il fait vivre beaucoup d'agriculteurs et n'est pas condamnable...Ce qui est inacceptable c'est l'élevage industriel et les conditions de vie des animaux. Les abattoirs sont une horreur....
Répondre
R
Merci pour cet article. L'élevage fait partie de la civilisation, il f
Répondre
D
Merci à Hugo Clément de réveiller l'humanité qui est encrée dans ses vieux paradigmes !<br /> J'espère que ce petit veau a rejoint un sanctuaire sur cette terre.
Répondre