Pour la première fois en France, une famille indemnisée après une exposition au glyphosate
Le Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides a reconnu dans le dossier de Théo Grataloup un lien possible entre exposition prénatale à l’herbicide et malformations…
Théo Grataloup, alors âgé de 10 ans, et ses parents en 2017. Photo : Jean-Philippe Ksiazek/AFP
En 2006, enceinte sans le savoir, Sabine Grataloup déverse du Glyper, un désherbant à base de glyphosate de la marque française Novajardin, dans la carrière où évoluent ses chevaux. Né en 2007, son fils Théo, victime de nombreuses malformations, devra subir une cinquantaine d’opérations chirurgicales pour survivre. En 2018, tous deux décident d’attaquer au civil la firme étasunienne Monsanto (rachetée en 2016 par le géant allemand Bayer) qui produit le glyphosate, l’herbicide le plus vendu au monde. L’affaire est toujours en cours de jugement au tribunal de grande instance de Vienne (Isère).
À quelques jours du vote sur le renouvellement de l’autorisation de vente de l’herbicide au sein de l’Union européenne, Sabine Grataloup a souhaité alerter l’opinion publique sur les dangers du glyphosate. Elle vient ainsi de révéler à France Info et au Monde que le dossier de son fils Théo avait obtenu une réponse favorable en mars 2022 auprès du Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides (FIVP), une première en France.
Le jeune homme touchera plus de 35 000 euros et son dossier sera réévalué en 2025 à sa majorité. «Il faut à tout prix arrêter ce produit pour éviter de nouvelles victimes. C’est un pesticide très utilisé, qui pollue les nappes phréatiques et peut toucher tout le monde. C’est notre devoir de citoyen d’alerter les autorités politiques et le grand public», a rappelé Sabine Grataloup.
Créé en 2020,le FIVP est financé « pour partie par des contributions des régimes accidents du travail et maladies professionnelles et pour partie par une fraction de la taxe sur la vente des produits phytopharmaceutiques». Il s’occupe à la fois de l’exposition professionnelle et de l’exposition prénatale aux pesticides, comme dans le cas de Théo Grataloup.
En 2022, 650 demandes de reconnaissance de maladies professionnelles ont été déposées devant le FIVP, soit deux fois plus qu’en 2021. Concernant les enfants, trois dossiers ont été traités en 2022.
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