Peter Bosip, militant contre un projet gazier de Total en Papouasie-Nouvelle-Guinée

Publié le par Jean-Louis Schmitt

C'est un homme qui a traversé la planète, direction Paris, pour défendre sa terre et son peuple.

Il s’appelle Peter Bosip, c’est un militant associatif, et il a quitté son pays, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, pour venir manifester à Montrouge, en banlieue parisienne. Pourquoi Montrouge ? Eh bien parce que c’est là que se trouve le siège du Crédit Agricole. Alors vous allez me dire : quel lien entre un activiste de l’autre bout du monde et cette banque française ? En fait, c’est assez simple : le Crédit Agricole accompagne un immense projet gazier porté par Total Énergies en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Nommé Papua LNG, ce projet consistera à extraire d’énormes quantités de gaz dans une zone forestière et montagneuse de cet état du Pacifique. Puis il faudra transporter ce gaz via un pipeline construit à travers la jungle, pour l’acheminer jusqu’à une usine qui le transformera en gaz naturel liquéfié, avant de l’exporter par bateau vers le marché asiatique.

L’exploitation pourrait commencer en 2028

Problème : ce projet aura des impacts importants au niveau local sur la biodiversité mais, surtout, il devrait générer au total 220 millions de tonnes de CO2, soit autant que les émissions annuelles d’un pays comme le Bangladesh. Or, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui ne profitera pas de ce gaz puisqu’il sera presque intégralement exporté.

Le pays est en première ligne face aux effets du dérèglement climatique, notamment avec la montée du niveau de la mer. Ce pays a même été l’un des premiers à voir apparaître des réfugiés climatiques, notamment dans l’atoll des Carterets, où des villages ont dû être déplacés.

Quel est précisément le rôle du Crédit Agricole dans ce projet ?

La banque joue aujourd’hui le rôle de conseiller auprès de Total, c’est-à-dire qu’elle aide le groupe pétrolier à faire le montage financier pour trouver l’argent. Il faudrait lever environ 10 milliards de dollars pour lancer Papua LNG, donc le travail du Crédit Agricole est primordial, même si la banque affirme aujourd’hui que rien n’est acté et que la décision finale d’investissement n’a pas été prise.

De son côté, Total promet que les dégâts causés à la biodiversité locale seront compensés par des replantations et que le gaz extrait en Papouasie-Nouvelle-Guinée permettra de remplacer le charbon utilisé en Asie.

Mais la position de l’Agence internationale de l’énergie est très claire : toute construction de nouvelle infrastructure fossile est incompatible avec la limitation du réchauffement à 1,5 degré. C’est le message porté par Peter Bosip devant le siège du Crédit Agricole, qui peut encore se désengager et mettre un sérieux coup dans l’aile au projet de Total.

Hugo Clément

 

 

 

 

 

 

Si vous avez apprécié cette publication,

partagez-là avec vos amis et connaissances !

Si vous souhaitez être informé dès la parution d’un nouvel article,

Abonnez-vous !

C’est simple et, naturellement, gratuit !

 

 

 

 

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
Z
Incompatible avec la limitation du réchauffement , c'est clair pourtant! mais c'est comme l chimie tueuse incompatible ave le Vivant , mais non , on continue ! Désespérant!
Répondre
J
C’est évidemment complexe mais une chose est sûre, pour limiter les dégâts déjà considérables et qui n’en sont qu’au début, il faut arrêter de brûler du carburant dégageant du co2. Les milliards prévus pour ce projet seraient probablement plus utiles du côté des énergies propres.
Répondre