La coccinelle asiatique : une alliée devenue ennemie

Publié le par Jean-Louis Schmitt

La coccinelle asiatique, initialement introduite comme une solution écologique contre les pucerons, est aujourd’hui considérée comme une espèce envahissante en Europe. Qu’est-ce qui a mal tourné ?

Harmonia Axyridis, plus connue sous le nom de coccinelle asiatique, a été volontairement introduite en Europe pour combattre les pucerons. Aujourd’hui, cette décision est regrettée par de nombreux entomologues.

Coccinelle asiatique : une introduction bien intentionnée

Au départ, l’introduction de la coccinelle asiatique en Europe avait un objectif louable : remplacer les pesticides et lutter naturellement contre les pucerons qui nuisaient à nos jardins et vergers. En effet, dès le XIXe siècle, des entomologues avaient déjà utilisé des prédateurs naturels pour combattre des nuisibles, comme la cochenille australienne du citronnier en Californie. Cette approche avait été couronnée de succès, poussant les scientifiques à reproduire ce modèle avec la coccinelle asiatique.

Cependant, la situation a rapidement évolué. Étienne Branquart, spécialiste de ces insectes à l’université de Liège, a documenté l’invasion en Belgique dès 2001. À cette époque, les premiers cas de reproduction en conditions naturelles ont été observés près des serres expérimentales d’un élevage à Gand. En seulement trois ans, ces insectes se sont répandus presque partout, racontait-il au Parisien.

Un insecte qui en mange d’autres et qui secrète une substance toxique

La coccinelle asiatique, bien que similaire en apparence à sa cousine européenne, présente des caractéristiques distinctes. Elle peut avoir jusqu’à 19 points sur sa carapace, contrairement à la coccinelle européenne qui en a entre deux et sept. De plus, la coccinelle asiatique est plus orange, tandis que l’européenne est rouge.

Mais ce n’est pas seulement leur apparence qui diffère. La coccinelle asiatique est dotée d’une stratégie de survie redoutable. Dès le stade larvaire, elle se montre plus agressive, écartant la concurrence grâce à ses épines et une substance toxique qu’elle sécrète. Adulte, elle est encore plus vorace, capable de manger des larves de papillons et même d’autres coccinelles.

La décision d’introduire la coccinelle asiatique est aujourd’hui regrettée

Le résultat de cette compétitivité est clair : la coccinelle asiatique est maintenant très présente en Belgique, en Allemagne, en France et sur presque tous les continents. Les populations de coccinelles autochtones, telles que les coccinelles bipunctata et septempuctata, sont en déclin.

La décision d’introduire cette espèce en Europe est aujourd’hui largement regrettée. Toujours dans cet entretien au Parisien, Étienne Branquart confie à quel point il est surpris « de la légèreté avec laquelle on a joué aux apprentis sorciers » en introduisant la coccinelle asiatique. Une leçon à retenir pour les futures introductions d’espèces.

Anton Kunin/Consoglobe

 

 

 

 

 

 

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B
Regrettable...<br /> Je partage<br /> Bon début de semaine Jean-Louis (en restant à l'ombre)
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L
désolant :(
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C
Selon lavis généralement exprimé, je me range également derrière cet avis. Il s'agit sans aucun doute dune monstrueuse idiotie, fruit d'apprentis sorciers totalement irresponsables.<br /> Les cas connus sont nombreux, ceux, en revange gardés secrets sont certainement légion aussi...<br /> Mais, il sera toujours plus simple et plud pratique d'accuser des animaux et de s'en prendre à des innocents plutôt qu'aux vrais responsables !
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C
Je m'aperçois de nombreuses fautes dues au fait que j'écris via mon smartphone où l'écran est très petits et ma vue plutôt basse aussi : pardon donc pour ces maladresses que je n'ai hélas pas la possibilité de corriger...
D
en lisant l'article sur les coccinelles "oranges" il m'est venu assez vite le mot "apprenti sorcier"<br /> Quelle ne fut pas ma surprise et une certaine satisfaction de le trouver dans les dernières lignes.<br /> L'enfer est pavé de bonnes intentions et que de fois aurions "nous" mieux fait de nous abstenir.<br /> La nature n'a pas besoin que nous l'aidions il suffirait de ne pas la maltraiter comme nous le faisons depuis plus de deux siècles.<br /> Constat navrant: pas vu une hirondelle cette année, même les guêpes et les frelons (asiatiques)<br /> semblent avoir disparu.<br /> Seuls les moustiques tigres prolifèrent et ce d’autant plus qu'il n'y a pratiquement plus d'oiseaux pour en limiter le nombre !
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D
apprentis sorciers ???
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Z
Oui, quelle légèreté , c'est le moins qu'on puisse dire! Consternant de manque de sérieux! <br /> Bonne journée Jean-Louis. J'espère que tu vas mieux ,je t''ai mis un petit mail de nouvelles.
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J
Lorsque l’on circule en outre-mer il est interdit de rapporter des plantes, ce qui peut se comprendre, mais aussi des fruits, mangues par exemple, que l’on consomme pourtant en métropole. Les contrevenants risquent de très fortes amendes. Et là, on a pris la décision d’introduire massivement une espèce animale avec apparemment une légèreté regrettable et pour le moins imbécile …j’aimerais bien connaître la procédure qui a été retenue pour cette idiotie? Avis scientifiques ?quelles expertises ? Quels experts…ou pas?
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