La fin de l'abondance passe-t-elle par la fin des piscines privées ?
Face à la raréfaction de la ressource en eau, faudra-t-il bientôt interdire la construction de bassins chez des particuliers ?
Vous vous êtes peut-être fait comme moi la remarque en regardant les images aériennes du Tour de France. Un peu partout dans le pays, une multitude de confettis bleus, autant de piscines privées bien remplies… En pleine sécheresse, forcément l'image interpelle…Faut-il interdire l'interdiction de piscines ? C'est un brin provoquant je l'admets en pleine canicule, mais ce n'est pas un petit sujet, dans le deuxième pays le mieux équipé au monde, on compte en France 3,5 millions de piscines privées, la moitié sont dites hors-sol, moins chères, sans gros travaux nécessaires, elles ont démocratisé cet équipement.
Des quantités d'eau qui crispent
Mais quand un quart du territoire est en alerte sécheresse, que deux tiers des nappes phréatiques sont sous les normales, forcément la piscine individuelle devient sujet de crispations. D'ailleurs dès ce printemps, des élus locaux, dans les Pyrénées-Orientales, en Corse ou dans le Var, ont interdit carrément la construction de nouveaux bassins.
Les fabricants crient à l'injustice, de telles interdictions ne résoudront rien face à la sécheresse, allez croire, car le principe d'une piscine est justement de réutiliser la même eau, le secteur ne représente que 0,15% de la consommation nationale selon les professionnels.
Mais au-delà de la bataille de chiffres, il y a aussi le symbole, la fin de l'abondance passe-t-elle aussi par la fin des piscines privées ? Sujet sensible, l'exécutif s'est bien gardé d'ailleurs de mentionner les bassins de loisirs dans son dernier plan de sobriété sur l'eau. Même si des solutions intermédiaires émergent, partageons les piscines ! Au lieu d'en construire de nouvelles pour une journée ou même pour quelques heures, la location de bassins entre particuliers connaît apparemment un succès fulgurant. Ou comment concilier plaisir du plouf et sobriété ?