Le bermuda, vrai enjeu d'une prise de conscience écologique
Face au réchauffement climatique, l’accoutrement masculin classique pantalon chemise et veste peut être problématique.
Vincent, un formateur dans le secondaire a subi une vive déconvenue quant à sa tenue. Comme à chaque fois que les températures montent, il s’est habillé de manière adaptée : il a mis un bermuda. Arrivé au lycée, il lui fut signifié qu’en aucun cas il ne pouvait être ainsi habillé. Le règlement intérieur de cet établissement stipule que les casquettes et bermudas sont hors la loi.
Ce farceur habitué de Twitter, s’est empressé d’acheter une longue jupe, qui ne faisait pas partie des habits prohibés.. Le lendemain il s’est représenté au lycée, avant que l’adjointe du proviseur ne lui signifie qu’il sera renvoyé. Il s’est indigné et a publié sur les réseaux sociaux l’ensemble de ces mésaventures qui témoignent de bien davantage que d’une désinvolture.
Car, si tout de temps, les femmes ont été habituées à ce qu’on regarde de près leur tenue, il est plus rare que l’uniforme des hommes soit épinglé. C’est pourtant bien l’habit masculin qui pose des questions quant à nos lendemains.
Pourquoi le vêtement masculin poserait-il davantage questions ?
Ce dont l’affaire Vincent témoigne, c’est aussi que face au réchauffement climatique, l’accoutrement masculin classique pantalon chemise et veste peut être problématique et il n’y a là-dedans absolument rien d’ironique.
Souvenez-vous l’hiver dernier, du gouvernement pleinement mobilisé à nous dire comment s’habiller, et nous indiquer qu’il était de bon ton de mettre des cols roulés, pour baisser le chauffage. Et ces efforts ont participé à faire économiser 12% d’électricité!
Ça concerne les hommes en particulier : plusieurs études ont montré que les températures moyennes des bureaux étaient calquées sur le métabolisme masculin, de 20 à 35% plus calorifique que celui des femmes. Concrètement beaucoup de femmes ont toujours froid dans les grands édifices car c’est sur les hommes et leurs habitudes vestimentaires que s’ajuste le chauffage en hiver… et l’été, la clim.
Ce sont les éco-féministes qui pointent les travers machistes qui font flamber la planète. Elles remplacent ainsi le mot « anthropocène », l’âge des humains, principale force de changement et de destruction du vivant, par le mot « androcène », du mot “homme” qui lie le système patriarcal, le capitalisme au dérèglement climatique. Pour préciser la notion, on pourrait proposer « le costarocène » : l’époque des costard au centre d'un désordre planétaire inédit !
Vous voulez convaincre les hommes de quitter le pantalon ?
C’est vrai que pour beaucoup d’hommes, les vêtements c’est un truc de femmes qui ont du temps. Et pourtant. L’historienne du féminisme Christine Bard a consacré une grande part de son œuvre à l’histoire politique du vêtement.
Dans « Ce que soulève la jupe », elle rappelle qu’au 11e siècle, la jupe n’était ni féminin ni masculin. Peu à peu la différence des sexes par le vêtement s’est imposée. Aujourd’hui la jupe ouverte témoigne de l’accessibilité du corps des femmes. Le pantalon fermé permet à l’homme de s’imposer. Les femmes ont dû lutter pour briser leur corset, et avoir le droit de porter le pantalon. Le temps n'est-il pas venu pour les hommes de soulever la question et de se libérer du pantalon ?
Et d’ailleurs un ministre ou un Président en jupe ou en bermuda ne serait-il pas le signe à peu de frais d’une prise de conscience de l’urgence du climat ?
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