L'élevage bovin contribue au réchauffement climatique

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Un rapport de la Cour des comptes préconise de réduire le nombre de bovins pour diminuer nos émissions de gaz à effet de serre…

Elevage bovin. Photo : Jean-Louis Schmitt (Cliquez pour agrandir)

Ce rapport sorti la semaine dernière et basé sur des études scientifiques fait le constat que l’élevage bovin représente à lui tout seul 12% des émissions de gaz à effet de serre de la France. C’est énorme et ça s’explique notamment par le méthane rejeté par les ruminants, un gaz au pouvoir de réchauffement 28 fois supérieur à celui du CO2. La Cour des Comptes préconise donc logiquement de réduire le nombre de vaches pour ralentir le changement climatique.

Mais ça ne plaît pas du tout à Marc Fesneau. Le ministre de l’Agriculture défend bec et ongle l’élevage bovin en essayant de verdir cette activité aux yeux du grand public. Son argument favori, qu’il a encore utilisé ces derniers jours, c’est de dire que les prairies sont des « puits de carbone », qu’elles stockent du CO2, et que l’élevage rend donc je cite, des « services environnementaux ».

Présenté comme le fait Marc Fesneau, c’est faux

Certes, il est vrai de dire que les prairies sont des puits de carbone, car elles stockent une quantité importante de CO2, grâce à la photosynthèse des végétaux. En revanche, une prairie avec des vaches dessus, n’est pas un puits de carbone. Car les bovins émettent bien plus de gaz à effet de serre que la prairie n’est capable d’en stocker. Les études scientifiques de référence, sur lesquelles s’appuie la Cour des comptes, estiment qu’une prairie pâturée capte en moyenne un quart des émissions de l’élevage. Un quart seulement !

Selon l’Institut de l’élevage, les fermes laitières émettent même en moyenne six fois plus de gaz à effet de serre qu’elles n’en stockent. Le captage de carbone par les prairies compense donc une petite partie des émissions liées aux vaches, mais ne les annulent absolument pas. Réduire le cheptel bovin et la production de viande et de lait est donc un levier très important pour atténuer l’impact de notre alimentation sur le climat.

L’élevage bovin ne rendrait donc aucun service ?

Du point de vue climatique, non, c’est clairement l’inverse. En revanche, pour la biodiversité, mieux vaut une prairie pâturée qu’une grande culture comme du blé ou du maïs. Les prairies sont souvent épargnées par les pesticides, la flore et la faune sauvage dont les insectes et les oiseaux, peuvent donc y prospérer, ce qui n’est pas le cas dans les immenses parcelles cultivées et traitées avec des produits phytosanitaires. Si les vaches sont nourries exclusivement à l’herbe, et pas avec des aliments comme le soja importé ou le maïs, des élevages bovins de petite taille peuvent permettre de préserver la diversité biologique.

Hugo Clément

 

 

 

 

 

 

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G
M CLEMENT, allez expliquer à un agriculteur que ses 10 vaches polluent plus que vos vacances en avion.<br /> Arrêtez de traiter les agriculteurs de pollueurs, n'oubliez pas que ce eux qui vous nourrissent, ce sont eux qui ont fabriquer les fruits du dessert que vous avez tweeter depuis votre hôtel à 500€ la nuit.<br /> Revenez sur terre, écoutez les éleveurs, les bergers ils ont beaucoup de choses à vous apprendre sur la réalité des choses.
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D
Je précise que je réprouve l’agriculture intensive . Anti FNSEA et pro Confédération paysanne . Et si la reconversion est difficile pour passer d’éleveur à producteur nous voyons avec joie se développer les initiatives de petits producteurs qui s’associent pour créer des marchés de produits locaux, les distributeurs automatiques de fruits et légumes en saison se multiplient dans les fermes . En fait le changement vient de la base et les consommateurs suivent de plus en plus nombreux .
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D
Merci pour ces précisions MJ ; vous m’apprenez beaucoup et je me dis que si désirer une vie meilleure pour les bovins et , si pas d’abattages, au moins le moins cruel possible, est à mon avantage sur le plan humain , j’ai parlé en bisounours pour la reconversion. Ainsi informée j’y vois plus clair et le problème semble inextricable. J’ignorais aussi qu’on a réduit les aides aux exploitants bio . Quelle tristesse et quelle trahison . Très difficile pour eux donc ! Quelle femme ou quel homme de valeur et de bon sens pourrions nous porter au pouvoir pour en finir avec ces tripatouillages et pour une juste rémunération de ceux qui travaillent pour nous nourrir et une meilleure qualité de produits pour tous . Un rêve ?
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D
Certes il est des élevages de modeste envergure qui polluent moins et où l'animal est respecté ; mais la finalité est l'abattoir et même si l'éleveur prend soin des ses bêtes, il sait bien que les abattages sont plus atroces depuis que l'Etat français a toléré les abattages dits rituels, en dépit des lois sur l'étourdissement préalable pour éviter le plus possible le stress et la souffrance ; lois qui ont été confortées par des arrêtés plus récents dont celui du 12 décembre 1997 . L'abattage rituel est donc hors la loi . Ceci pour ne pas oublier le domaine de la compassion et du respect. Mais le problème évoqué est le réchauffement ....sans oublier la pollution. Alors, pour le bien de tous, les gros mangeurs de viande ne peuvent-ils se passer de leur steak quotidien; quotidienneté récente qui a été encouragée par des prix abordables au détriment de la qualité et de l'humanité ; la viande pour ceux qui ne peuvent se convertir rapidement aurait dû rester, comme le foie gras, un mets exceptionnel, réservé aux grandes occasions ; on a boosté la consommation pour développer et enrichir les filières! Aussi même les petits éleveurs doivent se poser la question d'une éventuelle reconversion; pas facile c'est vrai mais la nécessité mondiale de limiter puis abroger la consommation de viande bovine pour commencer les rattrapera fatalement .
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M
Je suis d'accord avec vous sur la nécessité de manger moins de viande rouge ( c'est recommandé pour la santé) et sur l'abattage halal si cruel qui est en dehors de la loi. Dans les bovins incriminés , il y a aussi les vaches qui produisent du lait.<br /> Vous parlez de reconversion des éleveurs mais les terres propices à l'élevage ne sont pas forcément propices à la culture et donc la reconversion implique nécessairement des aides et l'état n'a plus les ressources nécessaires pour financer cette reconversion. <br /> Il suffit de voir le fiasco des aides à la reconversion vers l'agriculture biologique. Des agriculteurs qui ont accepté de se reconvertir devaient toucher des aides pendant 5 ans ( c'est la durée nécessaire pour " dépolluer" les terres ) Ils pouvaient produire en agriculture traditionnelle sans intrant chimique mais nécessairement avec des baisses de rendement et de revenus d'où la nécessité d'aides. Dès la deuxième années , le montant promis a été divisé par 2 et supprimé la 3 ième année. <br /> La diminution de l'élevage bovin français profiterait également aux importations ...et le transport est aussi une source de CO²<br /> . Pour le reste, imputer à 12 % les émissions de CO² aux bovins sur la foi d'une étude ( qui en sont les auteurs, qui les financent ? ) me semble discutable.<br /> Bien cordialement<br /> MJ
M
Hugo Clément est le type même de personne que j'exècre , un bobo qui va incriminer tous les éleveurs sans distinction aucune du mode d'élevage parce que naturellement il est vegan. J'aimerais savoir s'il veille à l'empreinte carbone de ce qu'il possède ( vêtements , smartphones , téléviseurs et autres produits de grande consommation la plupart du temps fabriqués en Chine )<br /> La cour des comptes est entièrement sortie de son rôle en faisant cette recommandation .Incrimine-t-elle les éoliennes qui avec un rendement de 25% sont nécessairement couplées à des centrales thermiques au gaz ou au charbon, des énergies fossiles qui sont beaucoup plus responsables des émissions de CO2 que les pauvres vaches? Il est vrai que le lobby des éoliennes est puissant , que l'industrie n'est pas encore tout à fait rentable et qu'il faut, pour qu'elle le soit, accélérer les implantations à marche forcée. <br /> Je soutiens l'élevage respectueux des animaux et les agriculteurs qui le pratiquent et ce sont les plus nombreux. Il ne faut pas oublier ce qu'on leur doit.
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Z
Article trés intéressant . Merci du partage Jean-Louis. <br /> je me suis abonnée à la NL de Hugo Clément au moins on y apprend la vérité .
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B
Pauvres vaches... Trop facile de les rendre coupables de nos dérives...<br /> Un bel article...<br /> Bon mercredi Jean-Louis.
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J
Tous ces gens qui minimisent constamment les méfaits environnementaux de nos activités humaines sont coupables d’ores et déjà de la destruction de nombreuses espèces végétales et animales et le deviennent encore plus chaque jour, vu l’impact déjà très notable du réchauffement climatique. Je me demande à quel moment ils changeront et ne vois pas vraiment comment ils pourraient stopper leurs soifs de pouvoirs et d’argent. <br /> Lors d’une réunion il y a quelques jours de patrons, pris à parti pour leur non action climatique par des jeunes militants défenseurs de la planète, certains de ces dirigeants les ont invectivés pour qu’ils aillent travailler … voilà, le mot est lâché, « au boulot » sous entendu, peu importe la planète. Ces gens souhaitent avant tout de gentils et dociles travailleurs pour continuer bien sûr d’avoir encore et toujours plus de fric!
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