Dix associations déposent plainte devant le Comité de Berne pour le non-respect de la France dans la chasse aux blaireaux

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Des associations de défense des animaux dénoncent un calendrier de chasse démesuré et des méthodes violentes, sans aucune connaissance des effectifs de blaireaux présents sur le territoire.

Blaireau eurasien. Photo : Tesni Ward/Biosphoto.AFP

Le sens du timing. Ce lundi 15 mai, à l’occasion de la journée mondiale des blaireaux, dix associations de défense des animaux déposent plainte devant le Comité de Berne pour non-respect de la France en matière de chasse aux blaireaux. L’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS), Agir pour le vivant et les espèces sauvages (AVES) ou encore One Voice, dénoncent dans un communiqué commun une autorisation de la chasse des blaireaux «huit mois sur douze, de manière illimitée et sans connaissance des populations».

En France, les blaireaux sont chassés de la mi-septembre au 15 janvier, mais peuvent également subir une période complémentaire de déterrage entre le 15 mai et l’ouverture de la chasse en septembre. Un calendrier dénoncé par les associations de protection de la faune sauvage. Deux jours plus tôt, AVES et One Voice ont même obtenu du tribunal administratif de Caen la suspension de deux arrêtés préfectoraux allouant aux chasseurs de la Manche et de l’Orne cette fameuse période complémentaire de chasse aux blaireaux. Ils avaient fait valoir la Convention de Berne. C’est donc sur cette bonne lancée que les associations espèrent obtenir une interdiction générale de la chasse «particulièrement violente et destructrice, non seulement des blaireaux mais aussi de leur habitat», sur la période mai à septembre selon leurs mots.

Blaireautins tués à l’aveugle

La chasse au blaireau, appelée vénerie sous terre, est une méthode de chasse non sélective, à l’aveugle donc. Les chiens sont directement introduits dans les terriers et acculent les blaireaux et leurs blaireautins, ensuite tués par les chasseurs. Or, en ratifiant la Convention de Berne en 1982, la France a pris des engagements. Le pays doit prendre des «mesures législatives et réglementaires appropriées et nécessaires pour protéger les espèces de faune sauvage énumérées dans l’annexe III», annexe où figure le blaireau. La convention prévoit des dérogations «d’exploitation» de ces espèces, mais seulement à condition qu’elles «ne nuisent pas à la survie de l’espèce concernée», et qu’il n’existe pas de solution alternative satisfaisante.

Et le compte n’y est pas. Les nombreux blaireautins tués chaque année par les chasseurs sont un argument régulièrement retenu par les tribunaux administratifs français. Avec l’autorisation de la chasse huit mois par an et sans quota, la France «n’a aucune idée des effectifs de blaireaux présents sur son territoire», déplorent les associations de défense des animaux dans leur communiqué. Selon elles, le ministère de la Transition écologique, saisi à plusieurs reprises, fait «la sourde oreille» sur la question.

Libération/Sascha Garcia (15.05.2023)

 

 

 

 

 

 

Si vous avez apprécié cette publication,

partagez-là avec vos amis et connaissances !

Si vous souhaitez être informé dès la parution d’un nouvel article,

Abonnez-vous !

C’est simple et, naturellement, gratuit !

 

 

 

 

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
Z
C'est une horreur. Ces animaux pacifiques sont massacrés au nom de cette rage de tuer. J'en suis malade quand j'y pense .
Répondre
B
Mais pourquoi tous ces massacres de blaireaux ? A quoi ça rime ? Je suis l'actualité de toutes ces associations... <br /> Hélas, c'est le cas en Creuse de perpétuer ces tueries cruelles et inutiles...
Répondre
J
Il y a très malheureusement toujours tous ces esprits vides, faisant tout pour maintenir ces tueries d’autant plus inadmissibles qu’inutiles, et très obéissants à leur hiérarchie prête à tout pour maintenir son pouvoir irréfléchi.
Répondre
M
En France tous les prétextes sont bons pour satisfaire la rage de tuer des chasseurs. Et le ministre qui est aux ordres des lobbies de la chasse ne fera rien pour les contrarier. Espérons que la voie judiciaire donnera de meilleurs résultats.
Répondre