Ensemble, interdisons la production et la commercialisation de la fourrure animale en Europe

Publié le par Jean-Louis Schmitt

La LFDA se mobilise aux côtés de plusieurs ONG européennes avec l’initiative citoyenne européenne « Pour une Europe sans Fourrure ». Nous demandons l’interdiction des fermes à fourrure dans l’Union européenne, ainsi que de la commercialisation des produits en fourrure sur le marché européen. Le million de signatures nécessaires a déjà été récolté.

La production et la commercialisation de Fourrure doivent être interdites en Europe

En France, la loi visant à lutter contre la maltraitance animale adoptée en novembre 2021 a interdit les élevages d’animaux sauvages pour leur fourrure. Grâce à cette loi, les derniers élevages de visons français ont définitivement fermé. Aujourd’hui, il est temps d’aller encore plus loin en interdisant la commercialisation de tous les produits contenant de la fourrure sur le marché européen. Cette interdiction éviterait de contribuer à la souffrance des animaux élevés pour leur fourrure en dehors de l’Union européenne.

Nous espérons que cette initiative suive le même chemin que l’ICE « Pour une nouvelle ère sans cage ». En 2019, l’initiative citoyenne européenne contre l’élevage des animaux en cage avait recueilli plus d’un million de signatures. Soutenue par le Parlement européen, elle a incité la Commission européenne à s’engager à mettre fin à l’élevage en cage dans l’UE.

Des conditions d’élevage honteuses

Les animaux élevés pour leur fourrure dans l’UE, tels que les visons, les renards, les ratons-laveurs et les chinchillas, vivent généralement dans des conditions indignes. La plupart d’entre eux passent leur vie dans des cages grillagées minuscules. Dans la nature, le renard évolue sur un territoire de plusieurs kilomètres carrés, alors que dans une cage, il survit dans quelques centimètres carrés. Le vison est un animal solitaire qui n’aime pas vivre à proximité de ses congénères, comme il y est contraint dans les élevages intensifs. C’est aussi un animal semi-aquatique. Or, ces conditions de vie ne lui permettent pas de nager, ni de réaliser d’autres comportements naturels, comme courir, sauter ou creuser. Les besoins comportementaux des espèces élevées pour leur fourrure ne peuvent pas être satisfaits dans ce type de fermes.

Photos : Jean-Louis Schmitt (Cliquez pour agrandir)
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Des élevages dangereux pour la santé animale et humaine

Les conditions d’élevage contre-nature entrainent des problèmes de santé graves liés au stress. Les visons se battent, provoquant des blessures qui s’infectent. Ils développent aussi des stéréotypies (comportements répétitifs) et des comportements d’automutilation. Certains ont des membres manquants à cause du cannibalisme. Après avoir enduré ces atrocités pendant leur courte vie, les animaux sont abattus de manière douloureuse, par asphyxie au gaz ou par électrocution. 

De plus, les élevages intensifs d’animaux posent un sérieux risque pour la santé humaine. Pendant la crise sanitaire de la Covid-19, des centaines d’élevages de visons ont été touchés par des cas de coronavirus et des nouveaux variants du virus ont été transmis par ces animaux. L’OMS a confirmé que la propagation du virus responsable de la Covid-19 chez les populations animales pourraient mener à l’émergence de nouveaux variants transmissibles à l’Homme.

Une activité contraire à l’éthique

Il est immoral d’élever des animaux dans le seul but de les tuer en raison de la valeur marchande de leur pelage. Au cours des vingt dernières années, plus d’une vingtaine de pays ont voté pour interdire l’élevage d’animaux pour leur fourrure. Alors que les préoccupations concernant l’éthique de la fourrure ne cessent de croître, de nombreux pays comme le Royaume-Uni, l’Autriche, la Norvège ou l’Italie ont interdit les élevages d’animaux pour leur fourrure. La demande d’interdiction de production et de commercialisation doit être étendue à toute l’Union européenne.

Selon un sondage Ifop pour la Fondation Brigitte Bardot de 2020, 77 % des Français estimaient que leur pays devrait interdire l’élevage d’animaux pour leur fourrure. Deux ans plus tard, après la loi maltraitance de 2021, nous ne comptons plus aucun élevage de visons sur le territoire national.

Selon un deuxième sondage Ifop pour la Fondation 30 millions d’amis de 2022, 89 % des Français interrogés sont contre le commerce de la fourrure. L’industrie de la fourrure est de plus en plus désuète. En effet, les marques de haute couture se débarrassent petit à petit de la fourrure, pour des raisons de bien-être animal, d’éthique et environnementales. Pourtant, des marques de luxe utilisent encore de la fourrure dans leurs collections. Les animaux ne sont pas des accessoires de mode. L’aspect économique de cette industrie ne doit pas prévaloir sur la vie de ces animaux.

Photos : Jean-Louis Schmitt (Cliquez pour agrandir)
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Une industrie qui ne respecte pas l’environnement

Les élevages d’animaux pour la fourrure ont également un impact sur l’environnement. Ils constituent une grave menace pour la biodiversité. Le vison d’Amérique, non endémique, importé en Europe et élevé pour sa fourrure, a entrainé la réduction drastique des populations de visons d’Europe, après s’être échappé de certains élevages. Le vison d’Amérique est désormais considéré comme une espèce exotique envahissante, de même que le raton-laveur, originaire d’Amérique du Nord.

La pollution des fermes à fourrure a souvent un effet dévastateur sur les eaux souterraines, le sol et la qualité de l’air, car de nombreux produits chimiques sont utilisés dans le processus de traitement des peaux animales. Partout dans le monde, les fermes intensives d’animaux à fourrure produisent des tonnes de fumier, entrainant ensuite des émissions de gaz à effet de serre et une atteinte à la biodiversité. C’est pourquoi l’industrie de la fourrure se classe parmi les cinq industries les plus polluantes en ce qui concerne la pollution des terres par les métaux toxiques.

Une filière économique en berne

Selon le site de la Fédération française des métiers de la fourrure (FFMF), « aujourd’hui plus que jamais, la fourrure se veut écologique, durable, respectueuse de l’environnement, des animaux et des hommes ». Les acteurs du marché de la fourrure tentent de faire croire que l’élevage d’animaux à fourrure est éthique et durable.

Avec la pandémie, l’industrie de la fourrure traverse une crise économique et sanitaire. En effet, des millions d’animaux ont été abattus dans l’Union européenne pour éviter la propagation du virus. Le Danemark a abattu la totalité des visons élevés sur leur territoire, soit 15 millions, à cause d’une mutation de la Covid-19 transmissible à l’Homme. Les Pays-Bas, principaux producteurs de fourrure de visons, ont ordonné l’abattage de plus de 600 000 visons et la fermeture définitive de tous les élevages depuis 2021 pour éviter la propagation du virus, précipitant ainsi la fin de l’industrie de la fourrure de vison, auparavant prévue pour 2024.

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Le nombre d’animaux tués dans les élevages à fourrure a diminué au fil du temps, passant de 95 millions en 2018 à 76 millions en 2019 puis à 56 millions en 2020. Au sein de l’Union européenne, le nombre d’élevages de visons chute considérablement, passant de 4350 en 2018, à 2800 en 2019, à 759 en 2020. L’Autriche, la Croatie, la République Tchèque, la Slovénie, la Bosnie-Herzégovine, le Luxembourg, la Serbie, l’Italie, la Macédoine du Nord, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, l’Irlande, Malte, la Bulgarie et la France ont interdit les élevages d’animaux à fourrure. La Belgique a également annoncé la fin progressive de l’élevage des animaux à fourrure d’ici 2023, la Slovaquie, l’Estonie, la Norvège, d’ici 2025 et la Lettonie d’ici 2028.

Avec les préoccupations grandissantes de bien-être animal, l’épidémie de Covid-19 et les nouvelles interdictions légales des États membres de l’UE, les demandes de fourrure animale sont de plus en plus limitées et les chiffres de la production mondiale sont en baisse.

Agissons pour mettre fin à la fourrure en Europe

Pour nous aider à bannir de l’Europe la fourrure et les produits en contenant, plusieurs types d’actions existent. Bien sûr, faire le choix de ne pas porter ou acheter des produits contenant de la fourrure est indispensable. Vous pouvez ajouter votre signature à l’initiative citoyenne européenne « Pour une Europe sans fourrure » : https://www.eurogroupforanimals.org/fr/europe-sans-fourrure.  Vous pouvez informer votre entourage sur la problématique de la fourrure, en diffusant nos articles par exemple. Il est aussi possible d’écrire aux marques qui utilisent encore de la fourrure dans leurs collections pour leur demander d’opter pour des alternatives. Liste non exhaustive : Fendi, Louis Vuitton, Dior, Chanel, Zapa, Moncler, Isabel Marant, …

Pour ces nombreuses raisons, la LFDA et de nombreuses ONG européennes demandent l’interdiction de la production de fourrure et de la vente de fourrure au sein de l’Union européenne.

Marie Texier/LFDA

 

 

 

 

 

 

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Commenter cet article
P
Oui il faut l'arrêter ces fermes immondes, comme les animaux chiens singes et autres, élevés pour les labos, ... c'est une évidence. Sauf que... ces fermes immondes seront délocalisées en chine, en asie... avec la torture que l'on connait; ce n'est plus de la maltraitance, mais bien de la torture. Dépecer les animaux vivants, les bouillir vivant... et avant cela, les battre et les affamer... et comment agir là-bas ? c'est ce qui m'inquiète. En France, droit de regard, vilain droit mais droit quand même. Quelle est la solution... ?
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D
Signée avec empressement
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Z
C'est une honte et une abomination que ces élevages perdurent! <br /> Pétition signée .
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B
C'est une telle abomination !!!<br /> Oui agissons pour mettre fin à la fourrure en Europe...<br /> De très belles photos Jean-Louis
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M
Il est temps d'en finir a
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