Ensorceleuse forêt

Publié le 24 octobre 2022 par Jean-Louis Schmitt

La forêt, comme la sorcière, est celle qui encharme, séduit, fait peur ou rassure. Elle entraine au sein de mystères merveilleux et met au contact avec des entités fantastiques plus ou moins visibles…

Photo : Jean-Louis Schmitt (Cliquez pour agrandir)

Elle inspire, revitalise, insuffle l'énergie et, par des sentiers ombreux et scabreux, mène vers la lumière de la clairière, nimbée de soleil ou ruisselante du scintillement des étoiles. Domaine des pulsions, des rêves, des elfes et des lutins, des chevaliers en quête de prouesses ou de belles détenant des secrets ou des coupes d'immortalité, sanctuaire des dieux oubliés, d'intensité, d'amour et de fécondité, lieu chargé par le nouveau culte de terreurs innomées afin de le repousser dans le monde du dehors, à la christianisation, elle devint l'ennemie.

Elle était sacrée, elle devint proscrite, comme les sorcières et les loups, à cause des mêmes clichés, des mêmes mensonges. Mais l'énergie vitale ne meurt jamais. Qui combat la forêt se damne, qui la respecte croît avec elle et va vers la plénitude et de merveilleuse rencontres. Comme la sorcière, la forêt a été calomniée, maltraitée, comme la dame, l'initiatrice, la forêt celtique est une ensorceleuse et guide vers l'épanouissement... tant qu'elle garde l'intégralité.

Ses légendes forment sa mémoire qu'elle transmet par le vent et la mousse à qui sait communier avec elle, comme les couches de feuilles amassées saison après saison, forment son riche humus, ventre des frondaisons. La vraie forêt est à découvrir, à pénétrer, à savourer, pour s'en imprégner…

Marie des Bois