La vérité, rien que la vérité
J’ai souvent eu l’occasion de vous présenter l’astrophysicien Aurélien Barrau qui est, selon moi, un vulgarisateur hors pair. Le voici cette fois à l’Université d’été du MEDEF où il tient un discours qui tranche quelque peu avec ce que les grands patrons français ont l’habitude d’entendre : qu’importe, sans détour, Aurélien Barrau rappelle les véritables enjeux du débat…
Aurélien Barrau a commencé par remettre l’église au milieu du village en dénonçant « la suffisance » du thème de la table ronde, qui traitait de la façon dont l’Europe pouvait devenir « le continent le plus vert de la planète ».
« Ce thème est très caractéristique de l’arrogance occidentale. Je crois que nous n’avons pas tous ici bien compris que nous ne sommes pas la solution, nous sommes le problème. Ce sont nos valeurs et nos manières d’être qui mènent, je cite, à ce que l’ONU nomme “une situation de menace existentielle directe”. Et nous en sommes encore à pérorer sur notre exemplarité. Quelle suffisance ! »
Et d’enchaîner avec une métaphore ironisant sur les efforts insuffisants de l’industrie en faveur du climat et de la biodiversité.
« Parce que nous sommes des gens sympathiques et éduqués, on se demande, en gros, comment faire des bombes issues du commerce équitable et utilisant des matériaux biologiques. C’est mignon […], mais tant que le pilonnage en règle de la biosphère demeure le geste cardinal, l’origine des projectiles n’a pas beaucoup d’importance. »
“Tant que vous nommerez, vous autres chefs d’entreprise, “croissance”, le fait de raser un espace gorgé de vie pour le remplacer par une plateforme commerciale neutre en carbone, nous n’aurons pas commencé à réfléchir sérieusement.” Aurélien Barrau
Vidéo : Aurélien Barrau à l’université d’été du MEDEF (5 :32)
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