La lente disparition des oiseaux

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Voilà qui rejoint complètement ma modeste publication d’hier : L’envol ! À l'occasion de la sortie de "Birds of America" film de Jacques Loeuille et de la diffusion de "Où sont passés nos oiseaux" d'Hugo Clément, l’émission radiophonique ‘’la Terre au carré’’ s'est intéressé à l'effondrement catastrophique des populations d'oiseaux…

Peinture de Jean-Jacques Audubon

Peinture de Jean-Jacques Audubon

Y a-t-il de moins en moins d’oiseaux en France ?

Cela fait trente ans que les scientifiques et association dénoncent l'hécatombe et la disparition des populations urbaines et agricoles d'oiseaux, mais rien ne change. Chaque année depuis 1989, un large réseau d’observateurs d’oiseaux répète un protocole précis. Leur objectif : mesurer l’évolution des populations des 123 espèces d’oiseaux les plus communes en France dans le cadre du programme de Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC) initié par le Muséum. Publié le 31 mai 2021, le bilan 1989-2019 publié par la LPO, le Muséum national d'Histoire naturelle et l'OFB confirme le déclin de trop nombreuses espèces ces dernières décennies.

Les oiseaux qui se reproduisent principalement en milieu urbain, comme le Moineau friquet ou les hirondelles, y ont trouvé une alternative à leur habitat naturel d’origine. Cette faune si familière est pourtant en fort déclin : -28 % d’oiseaux en moins depuis 1989. La communauté des oiseaux spécialistes des milieux agricoles (Alouette des champs, Perdrix grise…) décline davantage encore: -30 % depuis 1989. En 30 ans, les oiseaux forestiers ont perdu 10 % de leurs effectifs. Après un fort déclin dans les années 1990, la tendance est stable depuis l’an 2000.

Seuls quelques oiseaux capables de s’adapter connaissent une progression démographique. C’est le cas du Pigeon ramier, de la Mésange bleue ou du Geai des chênes. Hélas, ce phénomène d’accroissement des espèces qualifiées de « généralistes » révèle en fait une uniformisation de la faune sauvage, signe d’une banalisation croissante des habitats et d’une perte de biodiversité. Pour enrayer ce déclin, les scientifiques appellent à une nouvelle agriculture plus respectueuse de l'environnement. Les données montrent aussi que les exploitations bio ont la plus forte biodiversité.

Dans "Où sont passés les oiseaux" documentaire qui a été diffusé le Dimanche 5 juin sur France 5, Hugo Clément est allé à la rencontre des combattants exceptionnels que sont les ornithologues. Victor Noël est l'un d'entre eux. A 17 ans, ce jeune lycéen est un militant engagé pour la protection de la biodiversité. «Nous avons quantifié les déclins, identifié nombre de leurs causes et mis en évidence des solutions efficaces pour les enrayer (espaces protégés, scénarios agricoles moins intensifs). Nous n’avons donc pas le droit de baisser les bras. Pas le droit de laisser tomber les derniers tariers, les dernières alouettes», insiste Frédéric Jiguet, ornithologue et professeur de biologie au MNHN.

Y a-t-il de moins en moins d'oiseaux en Amérique ?

Au début du XIXème siècle, un peintre français, Jean-Jacques Audubon, parcourt la Louisiane pour peindre tous les oiseaux du Nouveau Continent. Le réalisateur Jacques Loeuille nous embarque dans un beau voyage aux racines de l'Amérique sur les traces de l'ornithologue John James Audubon qui, dans les années 1810, a sillonné le sud des Etats-Unis avec un fusil et une boîte de couleurs, chassant et peignant des créatures extraordinaires et de magnifiques oiseaux. Il refait le trajet plus de deux siècles plus tard en descendant le Mississipi. Dans des paysages livrés à l'industrie, la figure d'Audubon éveille la nostalgie d'une Amérique enfouie.

Mathieu Vidard/La Terre au Carré (1.06.2022)

Bande-annonce de "Birds of America" de Jacques Loeuille, à voir dans toutes les bonnes salles. (1 :53)

 

 

 

 

 

 

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C
Voilà qui me rend infiniment triste !
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B
C'est à pleurer ce déclin...<br /> Catastrophique...<br /> Qu'attendons-nous pour réagir ?
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J
Cette tendance à faire étude sur étude en constatant à chaque fois la confirmation du déclin, et pas que des oiseaux bien sur, et ne rien faire en retour, relève d’une telle absurdité que l’on peut vraiment se poser des questions sur le QI de tous ceux qui devraient agir et surtout avec les moyens qu’ils ont, n’est ce pas : les actionnaires de total.<br /> Mais bon, lorsque l’on est limité à engranger du fric et c’est tout, il n’y a pas grand chose à espérer.<br /> À titre individuel je suis certain de ne pas avoir de déclin de la population de moineaux dans mon jardin, voire une prolifération de l’espèce …et d’autres…tout bêtement en leur fournissant de la nourriture toute l’année.
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M
Les faits sont connus les causes et les remèdes aussi mais rien ne bouge ou plutôt si vers encore plus de destruction. La réponse d 'un actionnaire de total, interpellé par une militante lors de leur AG, résume la mentalité de ceux qui dirigent la planète actuellement ; "vous n'avez qu'à crever et nous laisser continuer à faire des affaires en paix."<br /> <br /> En clair tout peut crever du moment que ça rapporte !<br /> <br /> J'admire le courage de ceux qui ce battent encore pour essayer de sauver une petite parcelle de nature face à tant de cynisme et de méchanceté.
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