Neutralité carbone : quatre scénarios sur la table, un objectif "difficile" pour la France

Publié le par Jean-Louis Schmitt

La France dispose de plusieurs voies, "difficiles", pour atteindre la neutralité carbone en 2050 et limiter le réchauffement du climat et, pour y parvenir, réduire la consommation d'énergie sera "le facteur clé", prévient l'Ademe en publiant mardi quatre scénarios possibles.

Photo: Olga Kot Photo/Shutterstock

Quel que soit le chemin choisi, il sera "impératif d'agir rapidement" et d'engager dans la décennie une "planification" concertée des transformations (aménagement du territoire, investissements...), pointe l'établissement public. Une centaine d'experts et des partenaires extérieurs ont mené pendant deux ans ce travail prospectif, dont les conclusions sont rendues publiques alors que démarre la campagne présidentielle.

La neutralité carbone, qui implique de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d'absorber les résiduelles, "va au-delà de la question énergétique", souligne le PDG de l'Ademe, Arnaud Leroy, qui parle de "choix de société". "L'enjeu est de ne pas limiter la question de l'avenir de notre pays à une question d'EPR, qu'ils soient 6, 10, 12 ou je ne sais quoi", relève-t-il.

Quatre voies étudiées

Les quatre scénarios de l'Ademe impliquent plus ou moins de sobriété, de puits de carbone (des réservoirs naturels ou artificiels), d'impacts sociétaux et environnementaux.

Le scénario 1 voit les habitudes alimentaires modifiées (un tiers de la population ne mange plus de viande), optimise le bâti existant, pousse la rénovation énergétique... Les émissions chutent et les puits naturels suffisent. Le 2 prévoit une sobriété plus concertée, un soutien aux circuits de proximité, un retour des villes moyennes où tout est accessible... La demande énergétique est divisée par deux et il faut capter le CO2 des industries lourdes. Les 3 et 4 sont tournés vers les technologies : dans le 3, biomasse pour l'énergie, planification de type haussmannien (on déconstruit et on reconstruit), les transports sont électriques mais leur usage change peu... Il faut recourir à des puits de CO2 technologiques, notamment les dispositifs de capture et stockage. Le 4 modifie à peine nos modes de vie (domotique, transports connectés...) et tente d'en réparer l'impact, notamment avec des technologies de captage de CO2 dans l'air, pas encore au point.

Des "paris forts" à prévoir

"Atteindre la neutralité repose sur des paris forts, aussi bien sur le plan humain (changements de comportements) que technologique", souligne l'Ademe. "Mais tous les scénarios n'entraînent pas les mêmes conséquences environnementales, sociales et économiques". Pour l'Agence, la "réduction de la demande en énergie, elle-même liée à la demande de biens et de services, est le facteur clé". Elle souligne aussi le rôle "indispensable" du "vivant" (forêt, agriculture...), qu'il s'agisse de stocker le carbone, produire la biomasse ou réduire les émissions en modifiant les pratiques agricoles…

L’Info Durable (30.11.2021)

 

 

 

 

 

 

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B
Sans doute difficile à réaliser<br /> Et pourtant si rien n'est fait, les conséquences du réchauffement climatique risquent d'être désastreuses
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M
Ci joint un lien vers une conférence sur le sujet de M. Jancovici à l'école polytechnique.<br /> Le sujet est bien expliqué avec avantages et inconvénients des différents scenarii.<br /> <br /> https://youtu.be/M2wI25p_7GA
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J
Merci pour ces infos Mario ! Je partage votre désillusion qui se confirme de jour en jour !<br /> Le "retour de manivelle" risque d'être violent... "On" l'aura bien cherché du reste !
M
Il est clair que le gvt actuel n'a pas la moindre intention de faire quoi que ce soit pour le climat.<br /> D'ailleurs dans son dernier exercice d'autosatisfaction Macron n'évoque même pas le problème ,on voit bien là à quel point cela lui parait important ...<br /> <br /> La nature ce chargera d'imposer les changements avec brutalité alors qu'on aurait pu essayer de s'adapter en douceur .
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O
en fait, l'ADEME a un fait un rapport qui ne donne rien de nouveau. que du papier.<br /> et on n'avance pas.
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Z
C'est pas gagné!!! Je dirais même que c'est fichu!
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J
Il est devenu effectivement très clair qu’ils s’en fichent éperdument et qu’ils restent accrochés avec tous les moyens possibles à cette croissance permanente et imbécile puisque nous sommes dans un monde fini et à limites connues en particulier en ce qui concerne les ressources. On en voit d’ailleurs déjà l’impasse avec diverses pénuries devenant la règle depuis plusieurs mois.
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J
Mais la France de Macron ne se soucie pas le moins du monde de cette "neutralité carbone" ! Seule compte pur ces gens -là la "croissance", encore et toujours la "croissance" ! Pas sûr que notre planète y survive...
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