Les chasseurs "n'ont pas la neutralité nécessaire pour faire des contrôles en forêt", estime le président des Maires ruraux de France

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Le président de la Fédération nationale des chasseurs a proposé dans "le Journal du dimanche" un partenariat avec les maires ruraux. Il estime que les chasseurs ont "un rôle à jouer" en matière de "police de proximité" en forêt…

Un chasseur porte son fusil sur l'épaule, le 7 novembre 2020 à Bendorf (Haut-Rhin). Photo : Vanessa Meyer

Les chasseurs "n'ont pas la neutralité nécessaire pour faire des contrôles en forêt", a déclaré sur France Info Michel Fournier, président de l'Association des maires ruraux de France et maire de Voivre (Vosges), après la proposition du président de la Fédération nationale des chasseurs Willy Schraen, dans le Journal du dimanche,(article pour les abonnés), de tisser un partenariat avec les mairies pour donner aux chasseurs assermentés des pouvoirs de police dans la forêt, pour lutter "contre la délinquance rurale et environnementale".

Michel Fournier s'est dit très surpris par cette proposition, qui "arrive sans concertation, alors que nous, les élus, avons une responsabilité au niveau de la sécurité dans nos communes". L'élu ne voit pas comment les "chasseurs pourraient devenir subitement des agents censés réglementer les choses".

Cette proposition est "un contre-feu"

"S'ils sont assermentés pour certaines choses, ils n'ont pas de formation spécifique, s'est étonné le maire de Voivre, je ne vois pas vraiment comment on pourrait tout mélanger." Il plaide plutôt pour une réhabilitation des "gardes-champêtres" pour régler ces questions de délinquance environnementale. "Ils existaient auparavant, mais il faudrait nous donner des moyens", précise Michel Fournier.

Il souligne que les maires ruraux ne sont pas "opposés à la chasse", mais il insiste sur des relations parfois difficiles avec les chasseurs qui "acceptent parfois difficilement le partage de la forêt, il peut y avoir une appropriation excessive de la part des chasseurs". Pour lui, cette proposition est "un contre-feu pour avoir une autre réflexion sur la chasse" après les différents accidents survenus ces dernières semaines, à quelques jours du congrès des maires de France.

France Info (14.11.2021)

 

 

 

 

 

 

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Publié dans Chasse, Environnement

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D
Mais il a bien fait:! Maintenant tout le monde lui tombe dessus à bras raccourcis, fort justement et sainement, et ça va enfin porter un coup de grâce à la chasse ! J'ai lu aussi qu'il est reconnaissant à E. Macron "aucun président n'a fait autant pour la chasse !"(sic). Ah bon ?!
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quand j'ai entendu ça j'ai cru à un mauvais canular ; ça devient vraiment du gros n'importe quoi et c'est dangereux
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J
M Schraen, le président de la fédération nationale de chasse se distingue encore par des propos outranciers. S'il dévoile la vraie nature des pulsions qui l'agitent qu'en est il de ses capacités à proposer des services de police ?<br /> Il affirme en substance qu'il « en a rien à foutre de réguler, je ne suis pas pour devenir les petites mains de la régulation » ce qui l’intéresse étant le plaisir de tuer. Nous rappelons à ce monsieur que si la fédération de chasse a acquis par force de lobbying des missions de service public, c'est justement pour assumer la régulation de certaines espèces et non pour s'adonner à sa passion. Missions que les chasseurs n'arrivent d'ailleurs pas à assumer du fait de leurs pratiques (lâchers de gibier d'élevage), et de leur responsabilité quant à la prolifération des sangliers prolifération qu'ils entretiennent à l'inverse de la mission pour laquelle ils sont mandatés.<br /> En résumé M Schraen n'a aucun respect pour les missions de l'Etat ni même pour la fonction qu'il occupe et ce exprimé avec un grand sentiment d'impunité.<br /> L'AOC demande à ce que la fédération de chasse soit dessaisie de sa mission de service public de régulation, que celle-ci soit confiée à la seule OFB et calquée sur le modèle Genevoix.<br /> Avant de proposer une réforme de la police de l'environnement, il serait bon que M Schraen fasse tout d'abord respecter ce que lui dicte l' Art R 422 – 68 du code de l’environnement : « L'association communale de chasse agréée est tenue de faire assurer la garde de son territoire. Elle peut faire assermenter un ou plusieurs gardes particuliers. Ces gardes ne peuvent être membres de son conseil d'administration. »<br /> Or 85% des ACCA ne remplissent pas ce contrat. Quand il est rempli ces gardes sont des chasseurs de l'ACCA et récusables par leur président. Avec un tel millefeuille de conflits d'intérêt, dont est friand le monde de la chasse, comment s'étonner de ces multiples infractions impunies ?<br /> Au vu des trop nombreuses, dramatiques et récentes actualités il serait irresponsable de confier aux chasseurs une quelconque autorité dans l'exercice d'une police de proximité.<br /> Devant le constat du manque de gardes de l'OFB, nous avons effectivement proposé à Mme la Secrétaire d'Etat, Bérangère Abba en son Ministère, des mesures concernant les gardes particuliers, afin d'améliorer la sécurité et l'efficience de la police de l'environnement. Mais nos mesures sont fondamentalement différentes de celles de M Schraen. Les gardes (chasse pêche et forêt) seraient sous l’autorité de la Direction Départementale des Territoires et adjoints des gardes de l’OFB sur leur domaine géographique. Il faudrait par ailleurs redonner dynamisme au statut de garde champêtre.
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J
Décidément, Willy ne recule devant aucune outrance ! Après ses dernières ‘’sorties’’ sur la régulation ou, plus exactement, sur la manière dont il conçoit celle-ci, le voilà en milicien, rôle qui, du reste, lui sied à ravir ! J’ignore qui conseille le sémillant président des chasseurs mais, il faudrait penser à lui (ou leur) filer une augmentation car c’est amplement mérité : on a rarement autant parlé de la chasse que ces dernières semaines même si, reconnaissons-le, ce n’est pas forcément en bien ! Entre les accidents, les règlements de compte et les délires de Schraen, on est largement servi ! Continuez comme ça les gars : nous on attend juste le moment où la branche sur laquelle vous êtes assis cède enfin ! Et là, parole, on portera un toast !
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G
Quand le président des chasseurs rêve de milice…<br /> Les anciens disaient que « JUPITER rend fous ceux qu’il veut perdre ». L’étrange président de la fédération nationale des chasseurs nous a habitués aux déclarations grotesques, outrancières, exquises pour ceux qui caricaturent la chasse. Confronté au rejet du loisir de mort par l’opinion publique, à la baisse constante des effectifs de ses adeptes, aux accidents incessants imputables à la chasse, la trouvaille du président des chasseurs ne manque pas de faire honneur à son esprit.<br /> Il propose de transformer les chasseurs en une police privée rurale : une police privée !<br /> Cela s’appelle une milice. Bien sûr, cette « merveilleuse » idée n’a aucune chance d’aboutir à une concrétisation dans le contexte d’une démocratie, d’un état de droit et les politiciens les plus serviles envers les chasseurs ne suivront pas le personnage dans son rêve de transformer les chasseurs en supplétifs de la gendarmerie. Toutefois, dans tout autre contexte politique, la garde rurale pourrait séduire les amateurs de services d’ordre bottés.<br /> Voilà une suggestion qui ne risque guère d’améliorer l’image du chasseur.<br /> Promeneurs, ramasseurs de champignons, automobilistes, habitants de la campagne, vous savez ce que représente la chasse (son insécurité, son envahissement de tous les espaces boisés, des sentiers, des routes durant sept mois de l’année). Mais, par-delà certains dirigeants du ‘’lobby chasse’’ qui sont ce qu’ils sont et tels qu’ils se révèlent, les vrais coupables de cette insécurité, de la destruction de notre faune, sont les hommes politiques qui, par mépris du peuple, flattent le monde de la chasse.<br /> La chasse : un loisir populaire ?<br /> Quelle erreur.<br /> Les chasseurs sont moins d’un million en France, à ce jour, d’après leurs propres chiffres (984.000). Toutes les enquêtes d’opinion prouvent que l’immense majorité des Français souhaitent moins de chasse, des dimanches sans chasse, moins de pressions sur l’espace rural et sur les espèces naturelles, plus de respect pour l’animal. Combien de temps faudra-t-il, combien d’élucubrations cynégétiques, pour que la voix du peuple soit entendue ?
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J
Encore du grand n’importe quoi ! Les chasseurs en police des forêts… il n’y aura plus beaucoup de joggers, chercheurs de champignons, promeneurs, admirateurs de la faune vivante, admirateurs de la flore…etc…sans compter le risque d’accidents supplémentaires.
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M
En ALSACE, surtout dans le Haut-Rhin, on a les brigades vertes qui jouent un peu le rôle des anciens gardes champêtres<br /> On n'a donc pas besoin des chasseurs/policiers !!!!
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Z
Ouf! Mais il va être déçu Willy et il va aller pleurer en haut lieu!!!
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M
Les chasseurs ont déjà une fâcheuse tendance à jouer les chérifs et à se prendre pour les propriétaires de la nature , inutile d'en rajouter. Surtout qu'ils sont bien incapables de faire régner un minimum de discipline dans leurs rangs. Sans compter les douilles et étuis de cartouches vides qu'ils laissent trainer un peu partout.
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