Des crapauds bloquent la construction de la plus grande centrale photovoltaïque de Bretagne

Publié le par Jean-Louis Schmitt

La construction de la plus grande centrale photovoltaïque de Bretagne est à l'arrêt dans le Morbihan. Parce qu'on y a découvert certaines espèces d'amphibiens protégées.

La plus grande centrale photovoltaïque de Bretagne s’étale sur plus de 7 hectares dans les anciennes sablières de La Prée, située à cheval sur les communes de Radenac et de Pleugriffet, dans le Morbihan. Sur le terrain, les supports sont en place et n’attendent plus que de recevoir les quelque 50 000 panneaux solaires.

Nouveau coup dur pour le projet de la plus grande centrale photovoltaïque de Bretagne actuellement en cours de construction dans le centre Morbihan, à cheval sur les communes de Radenac et Pleugriffet.

Alors que l’infrastructure devait être mise en service d’ici la fin de l’année, le chantier est arrêté depuis plusieurs semaines. Stoppé net et clair alors que tous les supports prévus pour accueillir les quelque 40 000 panneaux solaires n’attendent plus que d’être équipés.

La faute au crapaud commun et au triton marbré, deux espèces d’amphibiens protégés qui auraient été découvert sur les lieux.

Pour le maire de Radenac, également président de la communauté de communes de Pontivy, qui se bat depuis 10 ans pour que les anciennes sablières sur son territoire soient reconverties en centrale solaire, voilà encore un grain de sable qui peut faire craindre le pire.

« En dix ans, nous en avons eu des déboires. Là, nous avions enfin obtenu le feu vert de toutes les instances. C'est démobilisant. Mais on ne va pas baisser les bras. » Bernard Le Breton, Maire de Radenac

Et pourtant Engie qui a revendu depuis ce projet à la Générale du Solaire, avait bien pris en compte toutes les mesures compensatoires concernant la faune et la flore. Sauf qu’il semble que ces espèces découvertes depuis n’apparaitraient pas dans le dossier initial.

Le triton marbré est une espèce protégée. Photo : Wikimedia

Des espèces protégées

Le crapaud commun est l'espèce de crapauds la plus répandue en Europe. Comme la plupart des amphibiens, la destruction et l'assèchement des marais ainsi que les pesticides constituent une menace pour l'espèce. Beaucoup de Crapauds communs sont écrasés sur les routes en rejoignant leur zone de reproduction. L'installation de barrières temporaires ou de crapauducs est recommandée pour protéger cet amphibien.

Quant au triton marbré, leur espèce approchent même du statut "espèce menacée". Les populations sont en constante régression et plusieurs espèces se raréfient considérablement dans certaines régions. En cause, la destruction des habitats et en particulier la raréfaction des zones humides et des plans d'eau. Mais aussi la pollution (pesticides et métaux lourds).

Ce crapaud a beau être ‘’commun’’, il n’en est pas moins protégé pour autant… Photo : JLS

Des enjeux financiers

La Générale du Solaire a négocié un prix de rachat de l’électricité valable jusque fin 2021. Si la centrale n’est pas opérationnelle d’ici là, que peut-il se passer ?

« Nous n’en sommes pas encore là, clame Bernard Le Breton. Mais c’est vrai qu’il y a de quoi être inquiet. Il va certainement falloir prendre de nouvelles mesures compensatoires. Cela va prendre encore du temps ».

Car l’édile projetait de reconvertir de la même façon, une autre partie des anciennes sablières (celle du Moulin) qui a aussi cessé toute activité et qui doit être réaffectée pour 2024. « Oui, derrière ce projet, il y a d'autres enjeux financiers primordiaux si l'on veut poursuivre notre transition écologique ici en centre Bretagne. »

Pas question donc pour lui de trop tergiverser.

Lundi 15 novembre, Bernard Le Breton a pu faire le point avec les services de la Préfecture. Il en est ressorti un peu plus confiant. « L’objectif est de faire vite avec les services de l’État pour que le calendrier soit respecté quand même ». La mise en service de la plus grande centrale photovoltaïque de Bretagne est donc toujours prévue pour la fin de cette année.

Affaire à suivre…

Gilles Queffélec/La Gazette du Centre Morbihan (18.11.2021)

 

 

 

 

 

 

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Z
Entièrement de ton avis Jean-Louis!
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B
Bien d'accord avec ce que tu as écrit dans ton commentaire...<br /> Bonne journée Jean-Louis
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J
Il ne s'agit pas de "crapauds (qui) bloquent la construction de la plus grande centrale photovoltaïque" mais d'humains qui, sans cesse, prennent le territoire d'autres créatures ! Dans la même idée, j'aime bien cette photo d'une biche traversant une route forestière ainsi légendée "Il ne s'agit pas d'un animal traversant une route mais d'une route traversant une forêt" ! Nous autres humains sommes, à l'image des "conquérants blancs à l'assaut du nouveau Monde", d'insatiables destructeurs...
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D
Mario et Dom parlent d'or ! la voix du bon sens, cette qualité essentielle que l'Humanité a perdue et tout le Vivant en paie le prix fort . Oui l'Humanité doit cesser de croître, si elle ne veut pas disparaître. La planète ne peut donner que ce qu'elle a !
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D
couvrir les terres (voire les eaux) de panneaux solaires, quelle aberration! cela me révolte et me désole à chaque fois...<br /> la crise énergétique ne peut se résoudre qu'en prenant le problème à la base, réduire la consommation, par les pratiques et ne pas augmenter le nombre de consommateurs (comprendre prendre des mesures pour faire infléchir l'explosion de la population humaine... sujet tabou mais à la base des problèmes planètaires... environ 20 millions d'habitants en France sous la révolution pour ne parler que d'elle, bientôt 70 en moins de 250 ans!!!!), malheureusement c'est tout l'inverse qui s'annonce, donc forcément rien ne va s'arranger...
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M
On sacrifie systématiquement de bons terrains pour installer ces centrales alors qu'il existe des centaines d'ha de parkings qu'on pourrait équiper et des milliers d'ha de toiture de hangars industriels et autres où on pourrait installer ces panneaux sans dommage pour l’environnement .Mais c'est sans doute trop compliqué pour nos décideurs ...
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M
On sacrifie systématiquement de bon terrains pour ces centrales
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