Les chasseurs d'Occitanie en colère face aux recours judiciaires, à quelques mois de l'élection présidentielle

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Les recours judiciaires contre la chasse se multiplient, comme ce référé de One Voice ce lundi 18 octobre devant le tribunal administratif de Toulouse. Les chasseurs, lassés d'attaques dont ils s'estiment victimes, donnent rendez-vous pour l'élection présidentielle…

A Pouy-de-Touges, ce samedi 16 octobre, la battue aux sangliers est lancée avec l'équipe du Bourjac. Photo : Radio France/Marion Bothoret

C'est quasiment devenu une habitude. En cette période de chasse, les associations écologistes et de protection des animaux déposent régulièrement des recours en justice pour tenter de limiter la pratique. Par exemple lundi 18 octobre, One Voice saisit en référé le tribunal administratif de Toulouse. L'association pour les droits des animaux et le respect de toute vie s'oppose à un arrêté pris par la préfète de l'Ariège autorisant le prélèvement de vingt perdrix grises des neiges par chasseur dans son département. Pour l'association, cette espèce est "en déclin" et demande donc l'annulation de l'arrêté avant que cette chasse ne débute.

Des batailles judiciaires systématiques

Mais ces recours en justice sont "systématiques" selon les chasseurs. "C'est très fatigant, très chronophage dans tous les sens du terme", soupire le président des chasseurs d'Occitanie, Serge Casteran. "Et puis, ça a un prix : on est obligés d'attendre les derniers jours pour publier un arrêté parce qu'on sait qu'on va nous priver de quelques jours de chasse".

« En essayant d'oppresser pour pouvoir arrêter les unes après les autres les chasses traditionnelles, ils montent en échelon pour vraiment attaquer le futur de la chasse. » Ludovic Montaut, chef de battue en Haute-Garonne

La dernière grande manifestation le 18 septembre dernier a pourtant porté ses fruits pour les chasseurs. Quelques jours après, le gouvernement avait réécrit des arrêtés autorisant les chasses traditionnelles, pourtant jugées contraires au droit européen un mois plus tôt par le Conseil d'État. Elles sont finalement autorisées depuis le mardi 12 octobre par de nouveaux arrêtés

Cette jurisprudence pourrait bénéficier à l'audience prévue lundi 18 octobre au tribunal administratif de Toulouse, estime Serge Casteran : "cette fois-ci, les articles sont motivés ! Ils ont estimé qu'on ne pouvait pas faire autrement pour chasser ces oiseaux que d'utiliser des matoles et des filets". Ces moyens, décriés par les associations de défense des animaux, sont en effet justifiés par "l'absence de solution alternative". 

Des chasseurs qui ont prévu de se mobiliser avant l'élection présidentielle

Serge Casteran, qui représente près de 130.000 chasseurs en Occitanie, n'exclut pas qu'une nouvelle mobilisation de grande ampleur "pour la défense de la chasse et de la ruralité", soit organisée d'ici à l'élection présidentielle. Les chasseurs comptent en effet peser dans cette campagne électorale : "ça fait quand même des voix les chasseurs, on est un million en France. Alors, on verra dans six mois", lâche Stéphane Ségovia, président de chasse au Pouy-de-Touges (Haute-Garonne).

"Je pense qu'on impose de l'écologie sans rien connaître aux modes de vie de la campagne : à la chasse, aux agriculteurs", regrette le chasseur haut-garonnais qui participe ce samedi 16 octobre à une battue aux sangliers. Comme d'autres membres de l'équipe de Bourjac, il est monté à Mont-de-Marsan le 18 septembre dernier pour la manifestation.

Des chasseurs de l'équipe de Bourjac s'apprêtent à prendre position pour une battue aux sangliers, samedi 16 octobre au Pouy-de-Touges (Haute-Garonne). Photo : Radio France/Marion Bothorel

Le chef de la battue aux sangliers, Ludovic Montaut, était aussi du voyage : "aujourd'hui, on se sent attaqués de toute part par l'écologie qui nous oppresse de toutes parts sur les réseaux sociaux, sur les plateaux télévisés... C'est un mode de vie, le monde rural qui est attaqué. Ça monte en puissance au quotidien".

Des chasseurs qui estiment aussi qu'il faudrait que le grand public connaisse mieux leur pratique. Ce week-end, la Fédération des chasseurs du Tarn a par exemple organisé une opération intitulée "un dimanche à la chasse". Plus de pédagogie pour parvenir à une meilleure cohabitation selon eux…

Marion Bothorel/France Bleu Occitanie (18.10.2021)

 

 

 

 

 

 

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Z
Il ne faut pas compter sur moi pour les plaindre et chercher une "meilleure cohabitation", La Nature n'a pas besoin de ces pervers dont seul compte le plaisir de zigouiller , le reste n'étant qu'arguments fallacieux . Et voir ce gamin au milieu d'eux me brise le coeur!
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F
"une meilleure cohabitation" !! comme si la cohabitation était possible avec des porteurs de fusils ! Leurs pratiques on les connaît bien assez. Point n'est besoin de nous les expliquer davantage. La pédagogie doit s'appuyer sur de vraies valeurs et non sur des faux-semblants. Ce n'est pas d'un "dimanche à la chasse" dont nous avons besoin mais de dimanches sans la chasse. La nature a besoin de paix et nous aussi. Ce pauvre gamin sur la photo est en grand danger. Il reçoit la pire des éducations, celle qui incite à tuer par jeu en banalisant la mort d'un animal. L'animal est présenté comme un objet dont on peut faire ce qu'on veut.
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D
Comme souvent, je regarde les photos avant de lire le texte. <br /> En regardant la seconde de cette publication, j'éprouve une grande tristesse de voir des adultes "initier" une enfant à ce qu'il faut bien appeler le plaisir de tuer.<br /> Sans faire de l’angélisme, je sais bien qu'en chaque humain sommeille une certaine noirceur qu'il n'est pas si urgent de faire remonter.<br /> Partager son expérience, ouvrir les yeux de ce petit garçon sur le monde, lui faire découvrir la "vie" est le rêve de tout Pygmalion, dommage qu'il n'ait pas emprunté d'autres voies.<br /> Qu'un papa Inuit apprenne jadis à son fiston à chasser le phoque, le renard polaire, la baleine… je peux le comprendre : il en allait de sa survie!<br /> A notre époque et sous nos latitudes l'usage par un enfant du fusil associé à la notion de plaisir me trouble quelque peu ! Et s’est peu dire…
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J
La seconde photo de l'article est très parlante : élever les gamins dans la "culture" de la violence et, ainsi, on est pratiquement sûr de pérenniser l'activité de destruction de la biodiversité... <br /> Pour en revenir à l'ire des chasseurs occitans, elle est non seulement infondée car il est logique de la part des associations de défense de l'environnement de s'opposer par tous les moyens possibles à quelque chose d'illégal, mais elle est également ridicule dans son évocation de cette "ruralité" dans laquelle bon nombre de gens de la campagne comme moi, ne se reconnaissent évidemment nullement ! Mais, gageons que les "politiques" seront bien plus sensibles à ces arguments puisqu'il y est question d'élection : mais, il ne faudrait cependant pas oublier que nous aussi, nous voltons...
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D
Faire connaître leurs pratiques; pas de souci nous les connaissons bien: outre la chasse "classique" nous avons en magasin: la chasse en enclos(enfin plutôt du ball trap), le déterrage dit élégamment vènerie sous terre, , la chasse à courre, la chasse à la glu , la tendelle, la matole (cage), au mirador , au furet, à la hutte, aux appelants, et autres inventions raffinées ...et même au quatre quatre de nuit avec les phares(tradition??), , le carnage: au portable pour se signaler les passage d'oiseaux en groupe (tradition ???) et en tirer le plus grand nombre possible ...l'imagination humaine est magnifique !!!
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M
J'aime bien les chasseurs qui se comportent dans la nature comme en terrain conquis, essayer de se faire passer pour des victimes. Ils parlent de la ruralité alors que 80% d'entre eux sont des urbains qui ne connaissent strictement rien à l'agriculture ou a la vie rurale. La campagne pour eux n'est qu'un terrain de jeux de massacre. De plus beaucoup de ruraux et d'agriculteurs ne chassent pas mais ceux là n'ont pas voix au chapitre. Et dire que de nombreux élus leur font des courbettes.
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