Val-de-Marne : le cri d’alarme des protecteurs des animaux sauvages
L’association Faune Alfort qui possède deux centres dans le département recueille désormais 7000 animaux chaque année. C’est une multiplication par 35 en vingt ans, à laquelle elle n’arrive plus à faire face. Elle a proposé samedi un « plan d’urgence » pour l’Ile-de-France, aussi riche en animaux sauvages que d’autres régions.
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L'association Faune Alfort s'occupe de relâcher dans la nature des animaux sauvages après les avoir soignés comme ici un renard, au centre de réhabilitation situé à Mandres. Son président a présenté samedi un plan d'urgence à la région et au département face aux difficultés auxquelles elle fait face.
Un tube en caoutchouc dans le gosier, ce petit pigeon ramier se fait bichonner par Céline, bénévole de l’association Faune Alfort. « Il est encore trop petit pour manger seul », explique cette assistante maternelle qui passe ses samedis matins dans l’enceinte de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort, où est abrité le Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire dédié à la Faune Sauvage (CHUV-FS). Ici, des milliers d’animaux sauvages sont déposés chaque année. Canards, renards, buses, goélands, chouettes, chevreuils…
Le petit pigeon a été amené par une personne qui vit à Paris. Dans la pièce d’à côté, un hérisson vient d’être mis dans une caisse où l’on tente de remonter son taux d’oxygène. Vont-ils s’en sortir ? « On ne peut jamais savoir », lâche Céline, qui a connu l’association après être elle-même venue déposer un renardeau trouvé dans son centre équestre. Entre ces murs, ces animaux doivent « retrouver une forme physique parfaite avant d’être réintroduits dans leur milieu naturel ». Mais ces murs, l’association ne peut plus les pousser.
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Céline bénévole au sein de Faune Alfort soigne un pigeon ramier.
« On est face à un développement qui dépasse nos capacités »
Car malgré l’ouverture récente d’un deuxième centre, le Centre de soins, d’élevage et de réhabilitation de la faune sauvage sur le terrain de la pépinière départementale à Mandres-les-Roses, l’association est débordée. « On est face à un développement qui dépasse nos capacités », reconnaît Christophe Degueurce, directeur de l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort (Enva) qui accueille le centre de soin historique. « Nous ne pouvons plus faire face », a répété le président de Faune Alfort et ancien professeur au sein de l’ENVA Jean-François Courreau, qui a évoqué longuement la situation d’autres centres franciliens, en difficulté également.
Ce message, ils l’ont fait passer samedi auprès notamment d’Olivier Capitanio, président LR du département du Val-de-Marne et de Yann Wherling, vice-Président du conseil régional d’Île-de-France chargé de la transition écologique, du climat et de la biodiversité et fondateur du « parti de la nature ».
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Cette buse est suivie à Mandres par l'association Faune Alfort. Elle évolue seule dans une grande volière pour se remettre d'une fracture.
En visite sur site, l’un comme l’autre ont assuré l’association de leur « soutien » pour les mois à venir. Et proposé « de se revoir rapidement » autour d’une table, pour évoquer les besoins de Faune Alfort en termes de financement. Et il est grand, d’après le « plan d’urgence » établi par Faune Alfort : 300 000 euros par an en besoin en personnel, un million d’euros par an pour le besoin en matériel.
Une petite équipe et de nombreux bénévoles
L’explication tient notamment d’après lui à une évolution des mentalités. « Il y a dix ou quinze ans, je ne percevais pas cette sensibilité de la population à la cause animale sauvage. On ne ramassait pas un animal avant comme on le fait aujourd’hui », assure-t-il. En automne et en hiver, dix à vingt accueils ont lieu tous les jours. Quatre fois plus à la belle saison.
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Olivier Capitanio, président LR du département du Val-de-Marne et de Yann Wherling, vice-Président du Conseil Régional d’Île-de-France chargé de la transition écologique, du climat et de la biodiversité et fondateur du « parti de la nature » ont visité samedi les deux centres gérés par Faune Alfort.
Fanny Delporte/Le Parisien (26.09.2021)
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