Clinique de la faune sauvage : un accueil en hausse cet été

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Dans la maison forestière du Loosthal, les soigneurs ne chôment pas ! L’été est une saison dense pour l’accueil des animaux sauvages, à cause notamment de leur période de reproduction. Oiseaux et mammifères blessés sont recueillis, soignés et relâchés à un rythme effréné.

Le GORNA a recueilli de nombreuses cigognes. Documents remis (Cliquez pour agrandir)

Le GORNA a recueilli de nombreuses cigognes. Documents remis (Cliquez pour agrandir)

« D’année en année, l’accueil augmente. Il y a huit ans, quand je suis arrivée, nous accueillions 800 animaux sur une année. En 2020, nous en avons recueilli 1 800. Depuis janvier, nous en sommes déjà à 200 de plus que l’an dernier sur la même période », analyse Graziella Tenin, responsable du GORNA.

« La faune sauvage va mal »

« La faune sauvage va mal », constate cette soigneuse. Les causes sont multiples et parfois difficiles à identifier. Parmi elles, l’urbanisation et l’impact de l’humain, tout comme la météo qui perturbe le cycle des migrations et empêche notamment les oiseaux de trouver suffisamment d’insectes pour se nourrir. « En été, les humains sont davantage à l’extérieur, font des travaux dans leur jardin, ce qui complique la cohabitation avec la faune sauvage. »

Puis il y a les prédateurs, y compris ceux auxquels on ne pense pas spontanément. « Les chats attaquent souvent les petits spécimens, comme les hérissons et les oiseaux, juste pour jouer », souligne Graziella Tenin en rappelant l’importance de leur stérilisation pour éviter la prolifération et les abandons.

 Des chatons sauvages à ne pas confondre avec des chats domestiques sous peine de mauvaises surprises.   Document remis (Cliquez pour agrandir)

Des chatons sauvages à ne pas confondre avec des chats domestiques sous peine de mauvaises surprises. Document remis (Cliquez pour agrandir)

Au chapitre des félins, il ne faut pas confondre les chatons « domestiques » et les chats forestiers qui, au bout de quelques mois, deviennent très agressifs. Leur pelage tigré et plus touffu permet de les reconnaître mais la confusion est possible. « Nous avons récupéré des petits chats sauvages dans une famille qui pensait avoir recueilli des chatons tout mignons… jusqu’à ce qu’ils se mettent à cracher à leur encontre », raconte la soigneuse. Démonstration à l’appui, il a suffi de s’approcher de leur boxe, pourtant protégé par une vitre, pour avoir droit à des crachats, plutôt effrayants.

 Des relâcher animaux soignés ont lieu tous les jours au GORNA. Ici des pics épeiche. Document remis (Cliquez pour agrandir)

Des relâcher animaux soignés ont lieu tous les jours au GORNA. Ici des pics épeiche. Document remis (Cliquez pour agrandir)

Déjà 286 hérissons « hospitalisés » cette année

Parmi les patients estivaux de cette clinique, de nombreuses cigognes, des faucons crécerelles, des moineaux et des martinets noirs. Ce sont souvent des juvéniles tombés du nid ne sachant pas encore voler.

Les hérissons sont très nombreux en cet été 2021 : 286, soit 100 de plus que l’an dernier, il n’en reste qu’une soixantaine, les autres ont été relâchés ou n’ont pas survécu à leurs blessures. « Leur installation dans le centre est compliquée car ils sont solitaires et n’aiment pas la proximité de leurs congénères », note la soigneuse. Pour augmenter leur espace vital, le GORNA a construit un chalet pour les abriter, il y a quatre ans.

Les hérissons sont soignés à la clinique de la faune sauvage ou chez des vétérinaires bénévoles. Document remis (Cliquez pour agrandir)

Les hérissons sont soignés à la clinique de la faune sauvage ou chez des vétérinaires bénévoles. Document remis (Cliquez pour agrandir)

À l’équipe de trois soigneurs, s’ajoutent trois volontaires en service civique pour assurer l’accueil et les soins, tous les jours de 8 h à 19 h. Les animaux recueillis, amenés au centre par des particuliers ou par les pompiers, sont souvent épuisés, souffrent de maladies, de parasites internes et ont des plaies qu’il faut nettoyer. Les soigneurs établissent des diagnostics et interviennent quand c’est possible. En cas de situation délicate, ils emmènent les « malades » chez des vétérinaires partenaires qui interviennent bénévolement.

Le but ultime du centre de soins est de relâcher ses pensionnaires une fois guéris, pour qu’ils puissent continuer à vivre à l’état sauvage. Pendant leur « hospitalisation », les contacts directs sont limités. Spontanément, les animaux sauvages préfèrent fuir l’homme. Le premier réflexe si l’on en trouve un en situation de détresse est de téléphoner au GORNA (*) pour connaître la marche à suivre.

Simone Giedinger (01 sept. 2021)

*GORNA : maison forestière du Loosthal, au 03 88 01 48 00. Site internet : www.gorna.fr

 

 

 

 

 

 

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C
D'accord avec Béa : c'est bien triste! Par contre, une chance que de tels organismes existent...
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B
C'est bien triste toute cette faune sauvage qui va de plus en plus mal...
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