Une expérience à renouveler !
Amoureux de ses chères Vosges, mon ami Michel ne dédaigne pas pour autant d’autres horizons ! Queyras, Vercors, Alpes… sont autant de régions qu’il parcours avec grand plaisir, à pied, en VTT, en raquettes et skis selon les saisons ! Cet été, changement de cap : il a passé trois semaines ‘’solidaires’’ dans une ferme de haute montagne des Alpes suisses où il a participé bénévolement à la récolte du foin… Pour ‘’Nature d’Ici et d’Ailleurs’’, Michel revient sur cette expérience plutôt inédite et pour le moins physique !
Dans cette ferme de haute montagne, Michel a été fortement et positivement impressionné par la relation des paysans avec leurs bêtes ! Un maître mot : respect… Pas de coup de bâton, pas de cris… et ça marche d’autant mieux ! Photo : Michel Schliffer (Cliquez pour agrandir)
Quelles ont été tes démarches pour t’inscrire et effectuer ce qui ressemble beaucoup au Wwoofing ?
-Je me suis toujours intéressé à l’agriculture, plus particulièrement à l’agriculture de montagne. Une de mes connaissances m’avait parlé de Caritas Suisse, un mouvement très actif sur de nombreux plans. Depuis plus de 40 ans ‘’Caritas-Montagnards’’ soutient les familles paysannes de montagne et ce dans les situations de détresse, de coup dur, de décès, de maladie, d’accident ou de divorce… Ainsi, pendant les mois d’été où les travaux de la ferme sont intenses, les paysans peuvent obtenir des renforts de la part de bénévoles, de manière simple et rapide, afin de les épauler dans les travaux quotidiens ! Le principe est de s’inscrire dans l’exploitation de son choix pour une semaine minimum, du lundi au vendredi, et de travailler dans la ferme en question…
Quels genres de travaux peut-on être amené à effectuer ?
-C’est très vaste : il peut y avoir la garde d’enfants, du ménage, de la cuisine, du maraîchage, des soins aux animaux, des foins… En contrepartie, les candidats sont logés, nourris et blanchis…
As-tu facilement trouvé une ferme répondant à tes critères personnels ?
-J’ai navigué sur le site https://www.montagnards.ch/fr/home.html et ai retenu, selon mes goûts personnels, une ferme avec des bovins, située en haute montagne, qui me permettait d’aider aux travaux agricoles, en l’occurrence la fenaison… Je me suis inscrit pour une durée de trois semaines, histoire que le déplacement en vaille le coup et je n’ai pas été déçu !
Quel est ton bilan au terme de ces trois semaines passées « là-haut, sur la montagne » ?
-J’y ai découvert la vie pastorale sur une ferme de montagne authentique ! Les journées étaient certes intenses de travail, laissant néanmoins, selon les conditions météorologiques, du temps pour quelques loisirs : en l’occurrence, j’ai effectué de nombreuses randonnées le WE ou le soir après le travail –selon l’état de fatigue- pour visiter la région qui était magnifique avec des panoramas à couper le souffle ! Mon côté épicurien m’oblige à préciser que les repas étaient simples mais non moins excellents !
Outre le travail à la ferme et ton attrait pour la randonnée en montagne, que retiens-tu de cette première expérience ?
-Ayant opté pour une ferme située en Suisse allemande, j’ai fait beaucoup de progrès dans la compréhension et la pratique du ‘’Schweizerdeutsch’’ -le suisse allemand-, dialecte alémanique qui n’est, de prime abord, pas évident du tout ni à comprendre et, bien sûr, encore moins à parler… Heureusement, ma pratique de l’alsacien m’a beaucoup aidé !
Autre chose de caractéristique ?
-J’ai constaté un respect de l’animal qui est omniprésent et nullement feint. Les vaches en l’occurrence -qui ont bien entendu toutes un nom- sont très affectueuses, quémandant régulièrement des caresses et autres gratouilles et chatouillis… Ce sont des bêtes très calmes et d’une grande sensibilité ! Cette relation hommes-bêtes est véritablement impressionnante…
Ce système original de solidarité existe-t-il ailleurs ?
-A ma connaissance, la Suisse est le seul pays organisant un tel système d’entraide ! Il y a bien sûr le wwoofing qui permet aux bénévoles de découvrir et de partager un mode de vie alternatif autour d’un rapport privilégié avec la nature mais, dans le cas présent, l’objectif est beaucoup plus large : Caritas Suisse s’engage dans de nombreux pays dans la lutte contre la pauvreté, la précarité et les secours d’urgence comme c’est actuellement le cas en Haïti…
Pour conclure, recommandes-tu cette expérience aux lecteurs de ‘’Nature d’Ici et d’Ailleurs’’ ?
-Bien sûr : selon moi, cette expérience est très enrichissante humainement et j’espère bien pouvoir la renouveler ! Cela dit, amateurs de farniente s’abstenir : dans le cas présent, le travail était harassant en particulier en raison du relief ! Faucher l’herbe sur des pentes à 45° n’est pas évident du tout : chaque poignée de foin récoltée nécessite son comptant de sueur et, croyez-moi, là-haut, le gaspillage n’est pas de mise… Certains agriculteurs de chez nous feraient bien de s’en inspirer !
Des conditions de travail rudes avec, comme récompense, des paysages à couper le souffle… Photos : Michel Schliffer (Cliquez pour agrandir)
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